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Metal and Oddities Reviews
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3 septembre 2015

BURNCHURCH - Burnchurch

a4224474347_10Contraszt Records - Punk Hardcore - Irlande - Pologne - 19 Janvier 2015 - 10 Titres, 27 Minutes

Encore? Encore!

Et là en plus, souple ou pas, je vous fait faire le grand écart. Irlande/Pologne en moins d'une demi heure, c'est costaud quand même...Imaginez le spectacle vu d'Allemagne messieurs...

Non, rien de graveleux ce soir, ne serait ce que par respect pour la vocaliste de BURNCHURCH. Car oui, le quartette est mené d'une voix de fer par une demoiselle qui met énormément de conviction dans ses inflexions vocales...

BURNCHURCH est une association de membres de groupes déjà existants, venant d'Irlande et de Pologne donc, jusque là, vous suivez...On retrouve donc des musiciens de EASPA MEASA, RAT'S BLOOD, tous deux venant des vertes plaines de la patrie de G.B Shaw, et de SILENCE, un poil plus à l'Est. Burnchurch est donc leur première réflexion commune, et sans surprise, le style pratiqué est celui d'usage chez les trois ensembles déjà cités.

Bien sur, l'influence Crust et D-Beat est moins prononcée que chez leur groupe d'origine, et la tonalité globale est plus volontiers Punk Hardcore, mais la vitalité dont font preuve les quatre comparses est étonnante, revitalisante et..."galvanisante".

Encore une rime en "ante"? Non, les blagues trop longues sont chiantes...

Dix titres, c'est pile poil, presque la moitié d'une heure, c'est carré, et ne vous attendez pas au moindre remplissage. Tout est calibré, mesuré au cordeau pour sonner exactement comme il faut quand il faut, et pour info et repères, mon fournisseur me dit que l'on peut les comparer à Tragedy, Martyrdod ou  His Hero Is Gone. BURNCHURCH pousse même le vice jusqu'à calibrer la longueur de ses morceaux pour qu'ils tournent tous sous les trois minutes, à deux exceptions près. Le contexte étant placé, continuons.

Encore une fois, à l'écoute, pas de grosses surprises. La musique est rapide, agressive, mais possède ce côté sombre qu'ont les groupes d'Europe du Nord et de l'Est.

Penchons nous par exemple sur "God Eaters".  Intro dominée par une basse qui brille, riff à la mélodie un peu triste et nostalgique, rythmique qui ne perd pas de temps, et chant hurlé d'une délicieuse voix féminine mais extrêmement ferme. Si vous ajoutez à ces vocalises des choeurs masculins bourrus et caverneux, vous obtenez un mélange sauvage mais aux teintes un peu "hivernales" qui font le charme unique de ce groupe à part.

Loin d'être de simples bourrins en quête d'un side project qui occupe, les membres de BURNCHURCH suivent une ligne de conduite cohérente, violente mais animée d'un genre de désespoir lucide qui colore leur musique d'une patine sombre . Et même si pratiquement toutes les pistes évoluent sur le même tempo agile, certaines prennent quelques libertés, à l'instar de "Curses", terriblement torturée et Heavy, qui accumule les riffs, les lignes de basse qui creusent les sillons, et les breaks un peu tordus qui insuffle une respiration encore plus chaude sur un paysage déjà très aride.

Le groupe n'est d'ailleurs pas avare de parties de guitares déliées et mélodiques, qu'on retrouve en incrustation sur "Dark Night Of The Soul", au titre adapté, ou encore sur "Silent Wars", un des morceaux les plus lancinant du lot. Outre une exécution millimétrée qui témoigne du vécu de chaque individualité, l'association de ces musiciens géographiquement proches ou au contraire très éloignés produit une musique sinon novatrice, du moins très particulière et attachante, si le mot n'est pas trop hors contexte.

On tombe vite sous le charme de ces compositions pas si simples qu'elles n'en ont l'air, directes, franches, dont l'agression est savamment distillée et jamais excessive, et qui pourtant dégage plus de puissance que bien des combos Ô combien plus bruyants. Si vous aimez le Hardcore violent mais pertinent, les harmonies un peu amères qui corrompent délicieusement des structures classiques, BURNCHURCH le groupe et Burnchurch l'album sont faits pour vous. Si en plus je vous dit que l'objet est enrobé d'un artwork splendide signé par l'artiste Sean Fitzgerald, représentant un paysage désolé dans lequel un enfant mort se voit paré d'un linceul de fleurs et de plantes, je pense que vous ne pourrez plus refuser mon offre. Une fois de plus.

Encore?

Encore!

 

 

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