TRIUMPH OVER SICKNESS & TAKANAKUY - Split

Dark Grind Métalcore - USA - 16 Juin 2015 - 8 Titres, 15 Minutes

"Out in the West Texas town of El Paso
I fell in love with a Mexican girl.
Night-time would find me in Rosa's cantina;
Music would play and Felina would whirl."

T'étais tout mignon Marty quand tu chantais les beautés du Texas et d'El Paso...Et elle devait être bien jolie Felina quand même, lorsqu'elle tourbillonnait sur la musique, dans le restau de Rosa. Par contre, en cinquante ans, elle a du se défraîchir un peu quand même la miss, et si elle continue de tourbillonner, il y a de grandes chances que sa prothèse de hanche valdingue dans la pièce...Surtout si l'animation du rade en question est assurée par les deux groupes du jour....

Oyez, oyez braves gens, voici venu le temps du Chaotic Métalcore. En gros, c'est le même principe que le Chaotic Hardcore, mais en plus Métal, et en plus bourrin. Comme un chili, mais avec une sacrée rasade de Tabasco, le tout arrosé d'une tequila de contrebande. Lorsque j'ai penché l'oreille sur cet EP/Split partagé par les Texans de TRIUMPH OVER SICKNESS et TAKANAKUY, et sans avoir lu le menu, je me serais prononcé en faveur d'un Crust Grind particulièrement épais, chargé en épices, et fortement secoué. Mais les appellations contrôlées étant ce qu'elles sont, je respecte les choix des musiciens.

Mais ne vous leurrez pas. N'attendez pas de Métalcore à la sauce US moderne, avec gimmicks et belle coupe de cheveux, ici, tout est rêche, crade, hyper rapide et sans aucune notion d'éducation.

Il est d'ailleurs assez difficile de différencier les deux associations de malfaiteurs tant leur style musical est similaire. Certes, TAKANAKUY est plus concis et va à l'essentiel, ses morceaux ne dépassant jamais la minute trente. On peut aussi leur concéder une tendance plus nette au bordel organisé, et aux arrangements bizarres, comme en témoigne cette cowbell sauvage en introduction du bourre pif final "Inconceivable Violence", qui par ailleurs mérite bien son nom. D'ailleurs, le fait qu'ils bénéficient de cinq titres contre trois seulement pour leurs potes en dit long sur leurs intentions. Percus wild qui sentent chaud le sable bon à la SEPULTURA/BROWN, avant de s'affaler dans un vieux canyon infesté de crotales ("A.L.F.F."), riff qui sent bon les 80's et foutoir sans nom ("Halls Of Extinction", Crust comme une vieille croûte de pizza), rythmique en zigzags imitant le parcours d'un vieil insecte hémoglobinophile ("Pet Mosquito", Techno-Crust-Métalcore, c'est dire le boucan), et changements de cap un peu au gré des humeurs ("The Desolate Cradle of Man", le seul morceau un tant soit peu "stable"). Leur cas est donc réglé.

Et même si avec seulement trois saillies, les acolytes de TRIUMPH OVER SICKNESS ne vont pas nous guérir du virus, concédons leur une franchise un peu plus nette dans l'approche de la violence. Si leurs riffs se laissent tailler dans le Mathcore le plus dru ("Dethroned" avec ces fameux tics de bas du manche si caractéristiques), si leurs rythmiques se veulent plus "claires" et emphatiques ("Shallow World" qui pue vraiment le Darkcore à plein nez, et qui multiplie les breaks comme on balance des pains dans la tronche un samedi soir au Texas), ils tombent eux aussi dans la plus pure dégringolade bruitiste à la moindre occasion ("Nothing Left", comme si les CONVERGE se frittaient avec FULL OF HELL ou THE KILL), alors, ne les excusons pas trop.

Doit faire chaud quand même à El Paso, alors, est il besoin d'en rajouter en pratiquant une musique aussi bruyante? Certes, le bagage technique des gus est certain, ils connaissent leur job et le font bien. Et en plus, ils ajoutent à leur chaos ambiant une grosse lampée de folie qui leur donne quelques gosiers d'avance sur la concurrence. Mais attention, n'ingurgitez pas ça à jeun, ça risque de vous tuer la gorge et le palais à la première goulue...

Métalcore, Crust, Hardcore, Mathcore. Pas sur que la torride Felina dandine du joufflu en rythme. Et si jamais elle tente le coup malgré les années, elle ne tiendra jamais vingt minutes.

Et la cantine de la défunte Rosa va vite devenir un sacré bordel...