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Metal and Oddities Reviews
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4 septembre 2015

VALERIE - Young Hunger

valerie-younghungerDemon Doll Records - Hard Rock/AOR - Norvège - 30 Mai 2014 - 11 Titres, 46 Minutes

Il est amusant de constater qu'un style qui a émergé de l'autre côté de l'Atlantique se voit offrir une seconde jeunesse sur les terres froides et les grandes étendues des pays nordiques...Ce Hard Rock mélodique, puissant, mais flirtant parfois avec les frontières de l'AOR, riche en harmonies vocales semble se renouveler sur des rivages autrefois plus enclins à tomber dans la misanthropie du Black Métal...On ne compte plus les formations suédoises, norvégiennes ou danoises préférant la douceur des chansons taillées sur mesure pour les radios, comme s'ils avaient découvert sur le tard la recette magique pour composer un tube estampillé Hard Rock tels qu'on les composaient dans les années 80...D'ailleurs, le quartette lui même en a fait son leitmotiv, car comme les musiciens l'avouent, "We are 1987 in 2015!"

Et le fait est qu'il est impossible de les contredire les bougres!

Il faut dire que pour en arriver là, les norvégiens ont mis toutes les armes de leur côté. Compos peaufinées mais spontanées, mélodies entêtantes, refrains qui superposent les voix, et riffs accrocheurs en diable. Si en plus, je vous dis qu'ils ont confié la production de leur deuxième album à la légende Beau HILL (RATT, WARRANT, EUROPE), vous aurez vite compris que Young Hunger va sonner plus Californien des late eighties qu'une permanente de Jani Lane!

Et c'est effectivement le cas.

VALERIE s'est formé en 2010, à Arendal, petite ville au sud de la Norvège. Ils ont sorti un premier album éponyme en 2012, acclamé par la presse locale, et pour information, c'est en entendant "Night After Night" sur une radio locale du Texas que Beau Hill s'est décidé à les produire. Une rencontre virtuelle à des milliers de kilomètres de distance, qui a abouti à cette collaboration qui avouons le, est un franc succès...Gageons qu'en studio, le producteur au CV long comme un concept album de Pink Floyd a du retrouver quelques sensations ressenties trente ans auparavant...

Du 1987 en 2015? C'est un fait, et chaque morceau de ce Young Hunger, au titre franc qui assume ses positions le prouve. Au menu, de solides chansons empruntes d'un Hard Rock directement issu de l'héritage des années 80, DANGER DANGER, WARRANT, DOKKEN en tête, mais avec ce petit plus que seuls les nordiques savent offrir. En gros, l'adaptation européenne des standards US, un peu à la STAGE DOLLS, HAREM SCAREM, en version plus radiophonique. Un peu le même genre d'approche qu'on tentée les BLACKRAIN chez nous, en plus abordable et moins volontiers Glam. Alors, vous avez le choix, car chaque morceau est un tube potentiel. Si certains privilégient la puissance et l'énergie, et d'autres les harmonies plus symptomatiques des réflexes AOR contemporains, tous sont d'intérêt et vous feront dodeliner de la tête avec un sourire béat.

Car c'est la première chose qui frappe à l'écoute de ce second effort. Cette jeunesse exubérante, cette joie de jouer une musique simple, qui nous rappelle les plus grandes heures de notre adolescence, passées à écouter les grands inspirateurs du mouvements, POISON, MÖTLEY, TNT, JOURNEY et autres chantres du Hard mélodique. Rythmiques simples mais carrées, guitares affûtées, et chant délicieusement juvénile et légèrement voilé. Couplets entraînants, refrains fédérateurs et bourrés à craquer de choeurs à l'unisson, impossible de ne pas être rassasié, car en plus le groupe a rempli son album à ras bord.

Difficile dans ce cas de mettre un titre en avant, tant ils sont tous d'une très grande qualité. Polis par la production brillante mais concise du maître, ils ont chacun bien des qualités, une mélodie qu'on ne peut oublier, un solo pertinent et efficace, ou une petite trouvaille vocale qui les rend indispensables. Pas de remplissage, comme si VALERIE ne pouvait commettre d'erreur, et du festif "Night After Night" qui mixe la science de JOURNEY et l'attitude party time des POISON, à l'explosif et final "Get Ready" qui cite le vieux BON JOVI dans un discours pur MÖTLEY, tout est bon, à sa place, et absolument délicieux.

Les quatre comparses n'hésitent pas non plus à montrer les dents et à se vouloir plus incisifs, sur des saillies Heavy en diable comme "Love & Affection", plus proche d'un WINGER groovy que des frères NELSON, à réconcilier KING KOBRA et RATT sur un "No Way Back" au refrain inoubliable, ou a tenter le coup de la fausse ballade nappée d'une cascade de claviers et de choeurs angéliques ("The Last Time"), un peu à la manière de HAREM SCAREM, avec une fragilité bienvenue dans la voix. On aborde au passage le VAN HALEN moderne avec ce picking électrique si cher à Edward, et "All I Want (All I Need)" de paraphraser avec flair le séminal "Can't Stop Loving You" des plus Californiens des Hollandais.

Mais je dois en définitive concéder une légère préférence pour "Bye Bye", qui m'a conquis de sa belle hargne diluée dans une mélodie extraordinaire, et qui fait remonter à la surface de 2015 les plus grandes heures du Hard Rock AOR des années 80. Riff simple et classique, up tempo dynamique, chant légèrement plus appuyé, basse qui s'amuse en cercles, et pré chorus taillé sur mesure dans les harmonies les plus chatoyantes, c'est sans conteste le meilleur morceau du lot, qui arrive pourtant à s'imposer au milieu d'une flopée de presque classiques instantanés.

La seule chose qui m'empêche de mettre la note maximale à ce deuxième album sont quelques erreurs de mise en place rythmique, et un chant parfois un peu monocorde...Mais rassurez vous, nous sommes samedi matin, le temps est gris, et je suis un peu tatillon sur les bords...Alors si vous êtes nostalgique des années 80 Californiennes si chamarrées, empressez vous d'acquérir Young Hunger, et replongez vous dans une épopée magique, festive, qui visiblement n'est pas prête de s'arrêter, malgré un climat mondial maussade...Après tout, il n'y a aucun mal à vouloir prolonger la fête, surtout lorsque nos hôtes sont si accueillants et talentueux. Du Hard, du Heavy, du FM, de l'AOR, le menu est complet, et la table richement dressée.

Souhaitons un bon retour à 1987 en 2015, cette année si riche et faste méritait bien un comeback de cette ampleur!

 

 

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