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Metal and Oddities Reviews
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6 novembre 2015

FROM THE MAKERS OF - For Lack Of A Better Word-Whatever, Humanity

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Progressive Post Mathcore - USA - 2015 - 10 titres – 52 minutes 

"Nous sommes les FROM THE MAKERS OF, un groupe expérimental/Progressif/Hardcore de Buzzard's Bay, Massachusetts. Nous aimons repousser les limites de notre style le plus loin possible pour proposer quelque chose de différent." 

Ainsi se présentent Matt Magnell, Alec Doyle, Billy Silvers et Mac Jackson. Bon, d'accord, ils refilent aussi le lien vers une page Paypal, histoire de voir si vous n'avez pas quelques thunes à leur filer. Mais à la limite, c'est roublard, mais honnête. Et moi, j'aime ça. Et en plus, ils mériteraient sérieusement qu'on leur file un coup de pouce, car le pied au cul, ils n'en ont pas besoin. Bon, mettons quand même les choses à plat, parce qu'une fois de plus, je ne sais pas grand chose. Je peux juste vous dire que cette cassette (CD?) est une compilation de tout ce que les FROM THE MAKERS OF ont sorti, soit leur premier album, et les deux morceaux qu'ils ont placé sur le Split avec leurs potes de BOTTOMFED. Donc, soyez heureux, une fois acquis cet OVNI, vous aurez absolument tout. Elle est pas belle la vie? 

Et franchement vous ferez une sacrée affaire. Au prix de l'originalité de nos jours, c'est presque cadeau. Niveau style, le quatuor ne nous a pas menti. Ils évoluent sur une sale base Core bien teigneux, limite Math d'ailleurs tellement leurs rythmiques et signatures sont précises. Leurs morceaux évoluent, développent des thèmes complémentaires, parfois opposés, mais sans que les transitions ne paraissent incongrues. Et comme le tout à des allures de joyeux foutoir inclassable, on peut donc affirmer qu'ils sont expérimentaux, dans leur genre. La vérité étant donc établie, quid du résultat final?

Difficile à dire, mais c'est énergique, énervé, crispant parfois, diablement bouillant, bruyant de temps à autres, sans pour autant cracher sur une bonne mélodie. 

Allez je me lance. FROM THE MAKERS OF, c'est un peu le bal masqué (ohé, ohé) qui réunit sur la piste de danse la démence revigorante des SYSTEM OF A DOWN, le costume sobre et sans artifices de TERROR, le smoking Funk pimenté des RED HOT ou des BEASTIE, la folie dans la perruque des MANO NEGRA version Alternatif US, le je-m'en-foutisme des SNOT, en gros...La liberté de ton. Sans concession. Alors dans les faits, ça pulse, comme un glaviot Hardcore, ça groove comme un déhanché Funky, et ça lamine parfois comme un sale pamphlet Métal. On peut voir en "Jiminy Cricket" une battle entre Devin Townsend, DIABLO SWING ORCHESTRA et ENABLER, un truc un peu dingue qui commence comme une gigue Rock virevoltant sur un up tempo martelé, puis finissant en Polka/Valse psychédélique complètement torchée, genre fin de soirée trop arrosée. Ca chante, ça swingue, et puis ça part en couille, ça beugle, et ça dérouille sec. Dans le cas très étrange de "Lost Count", on imagine un Rollins braillant sur une complainte de TENGIL, genre Post Hardcore philosophique qui finit mal, une introspection éthylique désabusée. Ou plutôt, une page du livre, "Comment beugler comme un damné écorché vif sur une mélodie automnale triste et contemplative, sans oublier de balancer un gros riff qui sent la mort".

Ca ne veut rien dire? Ca non plus, et pourtant c'est fort de café. 

Mais ce qui frappe d'emblée, c'est le niveau hallucinant des musiciens. Mais ne vous y trompez pas, ici, point de démonstration, mais de l'action. Ce qui n'empêche pas la basse de s'amuser comme une folle sous les doigts de son maître, et de nous sortir des boucles souples de dingue en bas du manche, comme un Jaco Pastorius sous acides. Alors si vous lui adjoignez une batterie qui n'hésite pas à en coller partout sans en faire trop, vous imaginez le truc...Mais les guitares ne sont pas en reste non plus, loin de là. Les riffs sont abrasifs, déliés, les arpèges soignés, et soudain, surgissant de nulle part, éclate un solo purement Heavy Métal, parfait, propre et net...Une hallucination? Dans ce cas, elle est très concrète...

 Il arrive que le quatuor laisse les choses un peu plus claires que leurs torrents insondables à l'occasion. "Nobel Six" est "juste" bien teigneuse, et construire sur une progression qui monte dans la tension, sans pour autant changer de thème comme de chemise. C'est à l'arrache, on sent que la rupture est proche, mais les musiciens sont tellement solides et convaincants que la corde tient bien, et que leur Hardcore ténu se teinte très légèrement de Post. A l'opposé, on sent dès l'entame de "Riff Can't Hold His Liquor" que ça ne va pas marcher droit. Chant narquois, guitare en sniper, et effectivement, ça ne tient pas en place deux secondes, et ça se rapproche salement des tentatives les plus décalées et mélodiques de SOAD, en plus furieux toutefois. 

Mais "P. Sherman, 42 Wallaby Way, Sydney" n'est pas mieux. Le machin démarre comme un bouzin Thrash de la fin des années 80, avec syncope bien torchée et sextolets à tout va, avant de se barrer en douce vers un Hardcore up tempo très Alternatif, comme si les JANE'S ADDICTION les plus sous perf' rencontraient les MADBALL qui leur doivent des sous. Oui, ça cogne, et oui, ça laisse des traces. 

Alors oui, les deux dernières saignées choquent un peu, au niveau du son d'abord, plus compressé et clean, mais aussi parce que les compos sont plus straight, et moins alambiquées. Ce qui n'enlève rien à leur charme, puisque la rythmique n'a décidemment pas envie de se stabiliser, ni de se calmer. "Mandragora" bourre comme un bon direct dans la tronche, alors que sa consoeur "Kiyoshi's Song" caresse plus dans le sens du poil avec ses arpèges tranquilles, avant de l'arracher d'un grand coup, sous les hurlements possédés s'un chanteur qui lime ses cordes vocales au vinaigre.

Bon et puis je ne vais pas y aller par quatre chemins. 

"Ils sont les FROM THE MAKERS OF, un groupe expérimental/Progressif/Hardcore de Buzzard's Bay, Massachusetts. Ils aiment repousser les limites de leur style le plus loin possible pour proposer quelque chose de différent." 

Avant d'écouter For Lack Of A Better Word-Whatever, Humanity, c'est tout ce que vous avez à savoir.

 

 

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