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Metal and Oddities Reviews
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6 novembre 2015

YOUNGER US - Graustark

YU

Screamocore Punk - Allemagne - 18 Septembre 2015 - 6 titres – 23 minutes 

"On ne fait pas de skate". 

Voilà le genre de description "longue" à laquelle nous avons droit sur la page Facebook des Allemands de YOUNGER US. Drôle, concis. J'aime. Des" Plus jeunes nous?" C'est à dire messieurs, vous n'avez pas l'air bien vieux pourtant? Cela dit, si je m'en réfère à votre musique, même jeunes, vous semblez porter tout le poids du monde sur vos frêles épaules. Donc.

Les YOUNGER US nous viennent de Stuttgart, et Graustark est leur deuxième sortie, deux ans après...II, au titre étrangement décalé. Sans disposer d'infos plus particulières, car la langue de Goethe ne m'est pas familière, je crois pouvoir affirmer que l'on peut ranger nos nouveaux amis dans la case Punk Hardcore à tendance Screamo, versant nihiliste et abrasif.

Restrictif? Pas tellement, et puis ça couvre bien les spectre de leurs influences. 

Pas encore assez méchant pour doubler les UNSANE, pas assez contemplatif pour admirer les cimes du Post Hardcore, et un peu trop compact et tendu pour n'être que du simple Punk Hardcore. Ce qui ne les empêche nullement d'envoyer la purée, et pas seulement sur les saucisses. Mais l'ambiance ici n'est pas du type "Fête de la bière", loin de là, sauf si vous la considérez sous son angle du lendemain. Oui, c'est ça, Graustark fait un peu gueule de bois quand même. Lorsqu'on se rend compte qu'on a claqué ses derniers euros, qu'on a fait le con et que des gens s'en souviennent. Et qu'en plus, vos problèmes d'avant hier sont toujours là. Pas de bol.

Pour illustration, le groupe à choisi des mid et down tempo bien frappés, des riffs gluants et sombres comme des égouts, et un chanteur aux vocalises âpres, rocailleuses et constamment hurlées. Pas de gros changement notable en cours de route, le principe reste presque le même, mais les Allemands parviennent quand même à glisser de temps à autres quelques variation perceptibles, qui empêchent la monotonie de s'installer. A quelques nuances près, vous le verrez. 

Une force de frappe indéniable, c'est ce qui leur confère une puissance assez remarquable. Avec une énorme basse en avant, qui suinte de distorsion brillante, et une production gâtant monstrueusement la batterie, la rythmique abat le plus gros du boulot et occupe d'ailleurs pas mal de place. La guitare n'a plus qu'à s'y glisser, souvent en dissonances, en accords aigus, et en serpentins de notes nostalgiques et légèrement déprimées. Par ci, par là, quelques surprises, comme ce "Philophobia", qui rampe sous la pression d'une basse gigantesque, et qui suinte d'humeurs égales, un peu Post Grunge sur les bords, à la MILK, un peu Core froid et ténébreux à la KILLING JOKE, avec même une sale impression de citer le early PRONG, dans ses mouvements les plus statiques. 

Soupçon de mélodie de travers sur "Phasm" qui ralentit encore le tempo, tout en connaissant un net regain d'énergie sur un refrain presque dansant, d'une façon assez tordue il est vrai. Un peu Post dans ces moments là, arpèges de pluie en avant, et harmonies passées en guise de poésie perdue. Structure évolutive, qui ménage quelques secondes d'accalmie, avant qu'une énorme poussée globale ne nous enserre la gorge. 

D'ailleurs, mine de rien, le final "Morient" tire de plus en plus la corde du côté du Post, rappelant même par touches fugaces et dans le fond un NEUROSIS en version allégée et moins volontiers étirée. Mais en fin de compte, cet album (EP?) ressemble à une construction en progression constante, qui démarre sous ses auspices les plus directs et francs, pour finir dans des horizons non différents, mais plus ou moins adaptés. Comme si la musique s'enrichissait petit à petit, pour dessiner des contours plus flous, et moins facilement identifiables. 

Faites le test, et envoyez vous les six morceaux à la suite, vous comprendrez ce que je veux dire. D'ailleurs, si l'entame s'appelle "Rite Of Passage", ça n'est pas pour rien. Et ça n'est pas non plus pour rien qu'il est sans doute le titre le plus direct et le moins torturé du lot.

Et même si l'intermédiaire "Voices" y fait des emprunts directs, ses percussions lourdes et emphatiques montrent bien qu'une cassure s'est opérée. 

Enfin, c'est ce que je crois... 

En tout cas Graustark replace l'Allemagne sur le grand échiquier du Hardcore un peu poisseux, catégorie pourtant salement dominée par les Américains, les Anglais, et l'Europe du Nord en général. Alors autant l'apprécier, car sans changer la donne, il étale de très bonne idées, et ce crescendo global est très intéressant à écouter/étudier.

Et puis dans le genre abstrait, sa pochette est plutôt chouette. Je dois rajouter quelque chose?

 

 

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