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Metal and Oddities Reviews
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26 novembre 2015

WITCHTRAP - Trap The Witch

1564030

Dirty Sound Records - Black Thrash - Colombie - 25 Septembre 2015 - 8 titres – 35 minutes 

Ne parlions nous pas récemment de la vitalité de la scène Sud Américaine? Oui? C'est aussi ce qui me semble. Nous abordions même le cas précis de la Colombie si je ne m'abuse, en nous satisfaisant que sa scène explose enfin de mille feux Thrash, à l'instar de ses homologues d'Amérique du Nord et d'Europe. Seulement, l'implication de la Colombie dans la scène Thrash ne date pas d'hier. Certains groupes locaux y ont vu le jour il y a plus de vingt ans, et continuent d'ailleurs d'en arpenter les salles locales, nationales, sans perdre la foi.

Exemple? Les furieux de WITCHTRAP que je vous présente aujourd'hui.

Formé en 1992, le trio n'a jamais baissé pavillon, même si quelques années de galère furent nécessaires pour en arriver à un résultat probant. Flottant d'abord sous le drapeau DARK MILLENIUM pendant deux ans, ils ont réussi à sortir un premier LP en 2002, après une décennie passée à propager la bonne parole, et depuis, vogue la galère de EP en split, puisque nous fêtons aujourd'hui la publication de leur quatrième album, qui n'a pas changé d'un iota leur approche. 

Au départ, en cas de non connaissance, la chose trouble. Le nom même, la pochette, le titre laissent suggérer une énième variation sur le thème de l'Occult Rock. Mais si WITCHTRAP s'admet volontiers vintage, pas question pour autant de rendre hommage à BLACK SABBATH ou WITCHFINDER GENERAL, mais plutôt aux cadors du Thrash Européen des années 80.

Car les combattants le déclarent bien haut et fort: 

"Nous jouons comme à l'époque où le Métal était du Métal". 

Ça à le mérite d'être clair, et net. Ne croyez pas pour autant que nous évoluions en terrain True Métal loin de là. Le sang de ces bougres ne coulent que dans des veines gonflées d'un Thrash bourru, et s'ils citent RUNNING WILD comme influence tangible, ils se sont surtout concentrés sur les deux premiers albums de Rock N'Rolf & co, Gates To Purgatory et Branded and Exiled. 

Outre les flibustiers de Hambourg, le trio se souvient aussi de sa passion pour EXCITER, VENOM, TYRANT et ANVIL, mais les deux premiers semblent être les exemples les plus frappants. N'oublions pas pour la route le "père" du Thrash moderne, Lemmy et MOTORHEAD, auquel ils dédient même une ode en introduction via le brûlant "Lemmy" qui cavale encore plus rapidement que la double grosse caisse de Philty sur "Overkill". Thrash d'accord, mais sous un angle early days, plutôt Speed que Core, mais surtout gorgé de Heavy torride. Parfois, les références vont plus loin et piquent même des idées à certains héros Canadiens, comme le riff de "Disciple Of Death" qui pille allègrement Jeff Waters et son "Human Insecticide". Mais après tout, qu'est ce que ça peut bien faire? La cause étant noble, on leur pardonne facilement ce petit écart. 

D'autant plus que leur matériel original dépote comme nul autre, et ne s'emmerde pas à tourner autour du pot. En neuf morceaux, les Colombiens passent en revue toutes les figures imposées du style avec brio et fougue, et même Metallion pourrait y retrouver ses petits...Ainsi, B.A RIPPER (chant, guitare), WITCHHAMMER (batterie) et ENFORCER (basse), non contents de piquer les pseudos fruités si chers à SODOM, passent leur temps à essayer de retrouver la flamme originelle, et y parviennent sans aucun problème, dodelinant d'un Thrash furieux à un Heavy lourd et poisseux. Rythmique nucléaire, voix qui doit autant au gosier trempé de rhum de Rock N'Rolf qu'aux intonations vicieuses de Schmier, guitaristes qui n'ont d'ailleurs pas perdu le sens du riff tournoyant de DESTRUCTION, ça pourrait s'approcher d'un WARFARE en plus méchant, mais ça se pose surtout en résumé hyper sincère d'une passion dévorante qui bouffe les entrailles de notre trio depuis leur prime jeunesse.

Eux qui refusent les modes et les productions modernes aseptisées vont jusqu'au bout de leur trip, et se montrent redoutables dans l'exercice de la Thrash song sans concession, et les démonstrations ne manquent pas. "The Subtle Touch Of Fire", une des plus rapides du lot, "Power Of The Maul", bien Heavy à l'opposé, et salement méchante, et tout l'album de manière plus générale, qui ne dérape jamais et ne verse pas plus dans le chaos que l'amateurisme.

Si la vitesse moyenne reste très raisonnable, dans la veine d'un "Mad Butcher" ou d'un "Eternal Ban", la puissance dégagée par le trio est impressionnante, mais c'est surtout leur conviction et leur respect de la tradition qui force l'admiration. Loin de passer pour des primates incapables d'évoluer, ils transposent leur amour d'une musique franche et directe en chansons qui ne le sont pas moins, et se montrent brillants dans leurs interventions individuelles, sans pour autant négliger la cohésion de groupe.

Les riffs sont solides, accrocheurs, les breaks réglés au poil, le chant hargneux et sec, et la rythmique pilonne comme ANVIL sur sa si chère enclume. 

Rien à dire, c'est de l'hommage de première classe, et qui respire la fraîcheur et l'honnêteté sans failles. Après tout, le gang à de la route derrière lui, sait parfaitement ce qu'il veut et comment l'obtenir. Alors si Endless Pain, Gates To Purgatory, Eternal Devastation ou Violence And Force font partie de vos classiques éternels, jetez vous sur ce Trap The Witch qui a largement sa place à leurs côtés. Et là, j'imagine très bien ce cher Metallion dans sa chambre, en train d'essayer de chroniquer cet album s'il était sorti à l'époque.

Il aurait sans doute hurlé, headbangé, et lancé à la cantonade un tonitruant 

DEATH TO FALSE METAL!!!!!!!!!!!!! 

Et il aurait eu raison. Le vrai Métal, ça tue.

 

 

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