Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Metal and Oddities Reviews
Archives
27 décembre 2015

UTAH JAZZ - Ivory Wave

a0242953481_10

Black Dots - Punk Rock Garage - USA - 21 Août 2015 - 10 titres – 23 minutes 

A force de me farcir les trucs les plus bizarres, on finit par me prendre pour un psychopathe émotionnel qui comble un vide affectif par une recherche constante du déséquilibre artistique qui me renvoie une image de moi même finalement assez stable. Ça pourrait venir de Kierkegaard, ou de Kant, mais non, c'est juste le triste constat de mes années chroniqueur, qui commencent à se rallonger à mesure que les jours raccourcissent. Je n'en ai jamais assez, et j'insiste. Et comme aujourd'hui j'étais finalement resté assez sobre, il fallait bien que je trouve une façon de rééquilibrer les choses.

Dont acte et d'où UTAH JAZZ. 

Déjà, les photos sur Facebook me plaisaient. Deux nanas habillées comme si elles sortaient d'une friperie pas vraiment classe, en trio avec un mec en robe, l'air blasé, bonnet et bière, il fallait que je résiste, mais non, j'ai cédé. Et comme en plus, le ramage et le plumage sont en adéquation, je n'ai pas vraiment fait d'erreur. Au pire, on me rapprochera encore de m'éloigner un peu trop du Métal, mais bon, ça je gère. Et puis après tout le Métal, c'est quoi, des guitares, de l'amplification, de la provocation, des décibels et des chanteurs qui gueulent? Bon alors, fermez là, parce que vous avez tout ça sur Ivory WaveOK, le look n'est pas franchement dans l'esprit, la musique subtilement décalée, et à part quelques glammers, aucun musicien de Hard ne s'est jamais attifé comme ce pauvre Brandon. Et à part ça? Du Punk, garage, mais pas fuzzy, plutôt rêche et à ne pas écouter l'après midi. 

UTAH JAZZ, d'accord, mais ça veut dire quoi en termes extra musicaux? Apprenez chers lecteurs que c'est le nom d'une organisation de basket de la Nouvelle Orléans qui s'est relocalisée en 1979 sur la terre des Mormons de Salt Lake City, et qu'accessoirement, c'est aussi le nom d'un groupe bien ancré en 2015, qui nous vient de Buffalo, de l'état de New York. Mais loin d'être accessoire, puisqu'il est l'objet de cette chronique, ce trio assure dans les grandes largeurs en termes de n'imp' Core, et de Fuck Punk, et les critiques de par le monde aiment à les mesurer aux HOMOSTUPIDS, a FUCK YOU PAY ME (cette chronique n'est pas vraiment fuckproof comme vous pouvez le constater), mais précise surtout que le point d'ancrage du trio iconoclaste reste un mur de guitares, et de ce côté là, vous ne serez pas lésés.

D'ailleurs, ils aiment tellement les guitares que la basse, ils n'en ont rien à foutre. Alors Britt (batterie), Brandon (guitare et chant) et Melody (guitare et chant aussi) se sont concentré sur des parties de grattes, secouées par une batterie rudimentaire, ont misé cinquante pour cent de leurs économies dans un look à l'emporte pièce, et on lancé d'ailleurs un cent en l'air pour voir ce qui allait se passer. 

Et évidemment, le Punk salement Garage a montré le bout de son nez, et on pourrait même croire par moment à un side project de Jack White qui aurait retrouvé sa soeur/femme/cousine après un mariage chiant, puisque certains riffs bien teigneux rappellent un peu les WHITE STRIPES vraiment torchés. Mais en sus de la musique un peu bricolée et franchement DIY, les trois compères savent aussi écrire des textes complètement barrés, comme en témoignent des morceaux aussi essentiels et stupides que "Dolphin Porn", "Dog Shoes", "Girlhitter" ou "Inside Joke/Inside Job". Pas frimeurs pour deux sous, ils arrivent même lors d'intermèdes un peu plus riches à nous replonger dans le sale son fuzzy (oui j'avais dit que leur musique n'était pas fuzzy, mais fuck) des sixties, SEEDS, REMAINS en tête, avec une approche Punk underground New-yorkaise de la fin des 80's sur "Dolphin Porn" qui profite d'un riff touffu et bien branlé qui donne des suées à Jon Spencer. 

Mais rassurez vous, ils savent aussi faire n'importe quoi, comme cette fausse reprise d'un morceau des CRAMPS qui n'a jamais existé, gâché par des bruitages au premier plan qui rendent le tout presque inécoutable ("Growin' Stuff"). Mais comme la plupart du temps leur truc ne dépasse pas les deux minutes...

Ah si, quatre fois sur dix en fait, ce qui fait quarante pour cent. Alors "Ivory Wave" est lourd, chanté d'une voix braillarde qui s'époumone pour un genre de Garage Stoner un peu bizarre, "After The Bomb" qui met les choses au point dès le départ et se vautre dans un boogie vintage Punk un peu teen et surtout chanté comme des gorets, et puis "Moontan" qui s'il ne prouve aucunement que la lune laisse des coups de soleil, montre qu'on peut rester des sales Punks même en grandissant. Tiens, le son ressemble même à la basse de Lemmy, c'est vous dire s'ils ne sont pas hors jeu dans un webzine Métal. 

Parfois c'est presque Stupid Surf et un peu Hardbop ("Dimensions Of Dialogue" qui justement n'en contient aucun), on oublie pas non plus de préciser que les gus et demoiselles (mais la frontière est mince) viennent de groupes aussi illustres que MAYDAY ou BROWN SUGAR, qu'ils ont déjà sorti deux efforts (un EP éponyme et Contact (S)low), et qu'après tout, ils ne sont qu'un reflet persistant de la fascination de l'Amérique pour le Punk Sci-fi psychédélique qui fait ce qu'il veut en fouillant dans les poubelles de sa propre contre culture. 

Ouf, cette phrase était longue et intelligente, je n'en peux plus. Alors en somme, des guitares, un mec en robe, du porno pour dauphins, et puis pas mal de Rock Punky salement Garage, des étoiles, et une pizza moisie dans la gueule.

Mais j'oublie un truc là. 

Ah oui. 

Fuck.

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Metal and Oddities Reviews
Publicité
Publicité