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Metal and Oddities Reviews
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10 janvier 2016

HOLY WARS - Those Who Suffer

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Thrash - USA - 18 Octobre 2015 - 5 titres – 18 minutes 

Là, c'est plutôt bizarre comme impression. Vous savez, ce sentiment qu'on éprouve parfois, comme un déjà vu auditif, mais qu'on arrive pas a resituer. Pourtant il est clair que je n'ai jamais entendu parler de MIND WARS, j'aurais pu à la rigueur les confondre avec HOLY WARS, eux mêmes dérivant de HOLY TERROR et son Mind Wars...Mais là ça devient de plus en plus compliqué. Et pourtant, ce raisonnement n'est pas si dénué de sens. Un peu comme dans le cas de HOLY TERROR, le Thrash de HOLY WARS n'est pas réellement franc du collier. Un peu Crossover sur les bords et Death au milieu, et pourtant pas foncièrement brutal, un peu Heavy même, voire Hardcore. En tout cas, ça m'a bien perdu ça, parce que ce sentiment de déjà vu plane toujours, sans que j'arrive à y accoler une date, un nom, un album.

Mais c'est comme ça. 

Bref, on s'en fout un peu en fait. Puisque les HOLY WARS sont là, avec un nom d'actualité me semble il, autant parler d'eux. Ce qui tombe bien parce que je n'ai pas grand chose à en dire factuellement. Ils viennent du Missouri, de Springfield plus exactement, comme Bart S et sa famille, et  leur musique pourrait effectivement s'échapper de l'usine de Burns puisque ses effluves sont légèrement toxiques et pas forcément bonnes pour la santé. En écoutant ces cinq morceaux mes impressions sont passées d'un manque de clarté à une confusion totale. Je ne sais pas vraiment ce que jouent ces mecs, puisque d'une humeur à l'autre, ils ressemblent à RIGOR MORTIS, PROTECTOR, WEHRMACHT, BULLDOZER, et un peu, beaucoup, passionnément, à un tas d'outsiders des années 80 dont seuls les plus passionnés se souviennent.

Alors oui, c'est assez compliqué, surtout que les plans s'enchaînent, qu'ils sont souvent incapables de rester focalisés sur une seule idée, et qu'en à peine plus de trois minutes parfois, c'est la farandole des riffs et des rythmiques. 

L'ambiance est sourde, étrange, diffuse, mais prenante. C'est puissant, mais ça n'est pas pour autant que cet EP sera celui qu'on dégainera en premier lorsque l'envie de s'éclater nous prendra. Parce que ça tergiverse pas mal, oscille entre rapidité exubérante et Heavy qui dérange, mais c'est vraiment prenant en fait. Cette difficulté d'identification qui aurait pu lasser ou induire sur le chemin de l'ennui est finalement leur force, et je suis ressorti de l'écoute avec les idées un peu embrumées, et la sensation de ne pas trop savoir où j'en étais. Alors crossover oui, pour cette façon de mêler le Speed, le Thrash, le Hardcore et plein d'autres choses sur une voie qu'ils n'empruntent que très rarement, mais pas dans la version EXCEL ou LUDICHRIST. Tenez, prenez n'importe quel morceau au hasard et je vous mets au défi d'être capable d'apposer un nom sur cette musique. Alors soyons désinvolte, n'ayons l'air de rien, et parlons de Thrash, puisque c'est plus facile. 

Du Thrash oui, mais un peu perdu dans le passé, comme BLIND ILLUSION. "The Cult" par exemple, se noie dans des riffs Thrash psychédéliques à la VOIVOD avant de se tailler une route au travers du Heavy le plus sourd et compact. Et puis cette voix un peu étouffé, à la limite de l'extinction des cordes vocales, c'est surprenant pour le genre. Ça ralentit, de plus en plus, se tape un break silencieux, et puis ça part en vrille dans un solo qui tourne à vide sur fond de basse qui répète les mêmes notes, alors qu'en arrière plan la rythmique peine à combler les vides, un peu comme "Demons" de RIGOR MORTIS, encore. En plus, ils piochent dans le Doom louche ("Elimination"), avant de laisser un pattern up tempo enlevé à la OVERKILL faire le plus gros du boulot, avec un chanteur qui s'oublie de plus en plus. 

Et puis ça ne s'arrange pas sur la fin, puisque "Rex Cryptae/Overthrown" ne simplifie pas les choses, et se la joue Sludge/Doom avant de conquérir le monde sur un Heavy Thrash appuyé qui ne fait pas semblant. Mais comme d'habitude, les plans de guitare ne sont pas nets, comme si un gratteux des 70's tentait dix ans après d'adapter son jeu au Thrash US, sans vraiment maîtriser le truc. Les breaks incongrus tombent comme un cheveu sur la soupe, genre le Hardcore qui s'invite à la table pour quelques secondes, et puis ça monte en mayonnaise, jusqu'à un final/climax qui n'en est pas vraiment un. 

La production bizarre et un peu passée n'aide pas beaucoup, il faut dire. Non en fait, pour être sincère, Those Who Suffer ressemble à un album qui se vautre dans tous les courants extrêmes des mid 80's et qui les transpose dans une époque inconnue. Des variables qui se mélangent et qui empêchent d'y voir clair. Mais pourtant, ça fonctionne, comme un EP un peu perdu et atypique qu'on prend sous son aile.     

Pas vraiment efficace et un peu torturé et tortueux, mais profond, inclassable et magique quelque part. 

Mais écoutez vous comprendrez. On dirait un peu la scène Russe de la fin des années 80 qui découvrait enfin les courants en vogue à l'Ouest, et qui tentait de les accommoder à leur sauce. Ou alors que là, c'est peut être l'inverse, je n'en sais rien.

Mais j'aime bien, ça c'est sur. C'est différent. 

Décalé, bizarre, tordu, mais différent.

 

 

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