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Metal and Oddities Reviews
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10 janvier 2016

ELECTRIC LOVE - Heroine

pplXHYyl

Bleeding Nose Records - Hard Punk Alternatif - Allemagne - 19 Décembre 2015 - 12 titres – 38 minutes 

En Rock, si vous cherchez un truc pas trop compliqué, bien couillu et direct comme un uppercut au menton, généralement, vous allez fouiller du côté de l'Allemagne. C'est vrai, on peut se foutre de la gueule d'Angela et de ses tailleurs, de son austérité, il n'empêche que son pays est le roi pour produire des disques qui ne cherchent pas la saucisse perdue dans la meule de choucroute, et parfois, ça fait du bien. Pas trop léger sur l'estomac, mais roboratif et coupe faim. Bon là je joue un peu sur les clichés, mais juste un peu. D'ailleurs, je ne dis pas ça gratuitement pour être mesquin, puisque j'ai un exemple sous la main.

Niveau Punk, les allemands ont toujours été plutôt rigolards et festifs. Je veux dire...DIE TOTEN HOSEN, DIE ARTZE, WIZO, bref...Je ne vais pas vous faire l'historique non plus, si vous ne connaissez pas, démerdez vous. Moi je suis là pour vous parler d'ELECTRIC LOVE, et rien d 'autre. 

Si on aime le Rock, c'est qu'on aime l'électricité non? Après tout, Dylan ne s'est pas fait huer pour rien sur la scène du festival de Newport pour qu'on s'emmerde avec des guitares acoustiques...Ça tombe bien, puisque ce quatuor d'outre Rhin lui non plus n'en a rien à foutre des arpèges Folk, et préfère de loin l'urgence Punk Rock, sans tomber dans le simplisme jouissif des RAMONES ou le délire à la DAMNED. Non, ils se situeraient plutôt sur une frontière entre Rock alternatif couillu et Punk velu, et avouons que dans ce rôle, ils/elles sont plutôt convaincants. 

Dans un souci de parité, ELECTRIC LOVE, ce sont deux femmes et deux hommes qui se partagent la scène et les costumes. Denise Wilson prend la basse et le chant, Sinja Mueller la guitare, tout comme Tobias Kuenzi, et Sebbi Kraenzlein se charge de la batterie. A partir de là, pas besoin de réfléchir longtemps, les quatre musiciens se la jouent plutôt franc jeu, et balancent la sauce pendant une grosse demie heure. 

Humons, humons et humectons nous le gosier, et la bière va nous y aider. Pour situer un peu les énervés, parlons peu. Un genre de mélange bien relevé entre les RUNAWAYS, GIRSCHOOL, DIE TOTEN HOSEN aussi, une petite cuillère de Hard Rock bien teuton donc bien béton, et c'est parti pour les décibels en pleine face. Il faut dire qu'avec une vocaliste comme Denise (aussi manager, après tout on est jamais mieux servi que par soi même), ça ne risque pas de tomber dans l'apathie. La demoiselle chante avec du coffre, mais n'en rajoute pas dans les trémolos ni dans le vibrato, elle se contente d'aller au but, d'une emprunte convaincante mais pas forcée. L'instrumental est solide comme une table de taverne, la plupart du temps se laissant guider par un binaire simple, mais parfois en taquinant un lourd beat digne du Post Grunge des 90's (l'intro de "Count To Ten, bien plombée quand même), ne laisse jamais le chrono dépasser les quatre minutes, et saupoudre l'avant scène de gros riffs hyper efficaces et catchy en diable ("Power", ou comment choisir le titre idoine sans se faire chier). 

Plus qu'un Punk Rock basique, Heroine tendrait volontiers vers un Rock alternatif gentiment Hard, qui ne rechigne pas à adopter la franchise du Punk et son gentil radicalisme. Les guitares sont en effet un peu trop épaisses et conséquentes pour accepter une simple affiliation avec la scène Punk Allemande et le chant de Denise est lui aussi un peu trop poussé pour se contenter de quelques slogans scandés.

Mais le tout reste quand même instinctif, épidermique, et surtout, honnête. Pas assez inspiré d'AC/DC ou de MOTORHEAD pour n'être qu'une pale copie de GIRLSCHOOL, trop construit et candide pour retrouver le stupre adolescent des RUNAWAYS, et trop pensé et élaboré pour l'accolade paillarde des DIE ARTZE, ELECTRIC LOVE serait à la rigueur une sorte de point commun entre le Néo Rock US du début des années 2000 ("(This Is The ) Last Time"), les descendants des RAMONES qui osaient prolonger les débats au delà des deux minutes ("Electric Love", impossible d'y résister), mais aussi le Hard Rock cru et sans ambages qui commençait à pousser des coudes au début des 90's, genre THE ALMIGHTY par exemple ("Heroine", un hit, rien de moins). 

Et si les guitares passent leur temps à rugir et que je conchiais l'esthétique acoustique en début de chronique, le quatuor me fait finalement mentir, puisqu'il cède un tant soit peu à la douceur en fin de parcours, avec une ballade à la ALICE IN CHAINS/CREED ("Last Forever"), mais après tout, tout le monde à droit à son quart d'heure américain... 

C'est quoi déjà leur leitmotiv? Ah oui: 

2 girls, 2 guys, punk rock! 

Bien trouvé, mais trop réducteur. ELECTRIC LOVE est plus qu'un simple combo "one, two, three, four" pour se résumer à ça, et Heroine n'est pas le nouveau Ramones, loin de là. Ce qui est sur par contre, c'est qu'il va botter ton cul avec énergie, et qu'il va te donner envie de retrouver le groupe on stage, pour une heure ou plus de triphasé Rock N'Roll bien dosé.

Plus pub allemand de fin de soirée que chute à la fête de la bière, ce quatuor hautement électrisé à de quoi faire friser ta tignasse, et ne s'en prive pas. D'ailleurs, regardez le clip tourné pour illustrer "Idols", et vous verrez bien. 

Alors oui l'Allemagne, c'est bourrin. Mais ça peut aussi l'être en restant malin, et un minimum fin. 

 

 

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