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Metal and Oddities Reviews
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16 mars 2016

MINGE WIZARD - There You Go Now Fuck Off

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Crust Grind - Australie - 24 Février 2016 - 11 titres – 16 minutes

Un petit tour en terre Australe vous siérait il en ce jeudi matin gris ? Vous n’avez pas le choix de toute façon, c’est moi qui décide, et le voyage est déjà planifié. Rassurez-vous, il n’aura rien d’une visite guidée, mais plutôt d’un trip rapide et décoiffant dans l’underground musical local qui décidemment, regorge de surprises toutes plus bruyantes et ludiques les unes que les autres. 

Adelaïde. Non, ça n’est pas le nom de la chanteuse de MINGE WIZARD mais bien celui de la ville dans laquelle son groupe évolue, groupe qui se vautre dans la fange Crust Grind comme un cochon dans sa soue. Mais au moins, ils ont le mérite de le faire sans rechigner, et avec une certaine classe.

Pas grand-chose à dire à leur propos, sinon qu’ils le manient justement avec une certaine ironie qui n’empêche pas le sérieux. There You Go Now Fuck Off semble selon leur Bandcamp être leur première œuvre, et si certains énoncés ne laissent planer aucun doute sur le fond de leur pensée, leur musique est en tout point enthousiasmante, et évite même les clichés inhérents à l’extrême avec un certain flair. Mais bon, autant être honnête, c’est du Crust, sombre, du Grind, léger et rigolard, mais joué avec une précision diabolique et un entrain euphorique. 

Qui sont donc ces MINGE WIZARD ? Des sorciers de la chatte ? Qu’est-ce à dire…Des gynécos aux pouvoirs particuliers, capables de vous guérir d’une mycose par simple apposition des mains ? Je n’extrapolerai pas sur leurs capacités curatives, mais je peux au contraire me répandre en louanges quant à leurs capacités musicales qui ont le mérite de tirer le Grind vers le haut. Car en effet, ce quatuor de l’improbable (Queefzilla (chant), Zenmaster Ginge (guitare), Uncle Pounder (batterie) et Hand Shandi (basse)) sait mettre au même niveau les blagues de potaches et le gros Crust qui tâche, mais qui laisse des auréoles bien dessinées, sous les bras et ailleurs d’ailleurs.

Mais parlons un peu du cas de Queefzilla si vous le voulez bien. Pour ceux qui ne manieraient pas assez bien l’argot, «queef » dans la langue de Shakespeare désigne un joli pet de fouffe, le genre de bruit incongru qui s’échappe d’un minou pendant l’acte et qui risque de vous crisper un peu la libido. Mais en soi, c’est assez amusant, et le groupe n’hésite pas à mettre cette pratique en avant sur le terriblement pas politiquement correct « Queefs Are Natural Party Poppers » qui débute d’ailleurs par une sonorité tout à fait explicite qui semble définir la féminité et l’humour de Queefzilla, qui selon son pseudonyme doit abuser de ces émanations. En tant que chanteuse par contre, la dame assure sans problème, dans un registre grave qui n’en fait jamais trop, et qui se met au diapason de ses collègues de bruit. 

Ce diapason ne marque ni le la ni le mi, et lamine bien la mine, mais en tant qu’assemblée dédiée au pouvoir manifeste du Crust et du Grind, les MINGE WIZARS font preuve d’une jolie créativité et accouchent non de colombins fraichement moulés, mais de riffs d’acier, qui se veulent bien Core, bien Thrash, ou même Métal et qui accrochent bien l’oreille. Ici tout n’est pas prétexte au bruit, mais à l’énergie, et à la festivité pas si outrancière que ça, car le Crust des Australiens est modéré, et disons-le « musical ». Le quatuor se pose en groupement d’esthètes qui manient les thèmes fédérateurs avec brio, et dans le domaine, ils font sans conteste partie des meilleurs du lot.

Gros son mais pas trop, bel équilibre de production, propos intelligibles, les MINGE WIZARD, aussi fascinés par le calembour graveleux soient ils sont de bons musiciens, qui aiment ce qu’ils font. A cheval entre le Crust et le Thrashcore discipliné, ils n’hésitent pas pour autant à introduire au lub’ quelques éléments extérieurs à leur furie, comme ces quelques inflexions Funk/Rapcore dans « LRB », ou ces déambulations purement Fastcore euphoriques sur « Suck My Wang », dont la morale m’interdit toute traduction.

Les boutades ne sont pas toujours d’une finesse absolue, comme le prouve le potache « Serial Pooper » qui sème de jolies petites crottes Powerviolence sur son passage, mais lorsque les Australiens prennent des positions radicales (dont celle du poulpe, fameuse), ça donne de jolis petits pamphlets Core impliqués politiquement à l’instar de «Only The English Make Good Cider », qui sonne plus Core qu’un pet de MADBALL. 

Finalement, s’ils se font passer pour de joyeux drilles – ce qu’ils sont assurément – ça ne les empêche nullement d’assumer le sérieux avec lequel ils abordent la musique, et There You Go Now Fuck Off se hisse sans problème au niveau des meilleures sorties Crust/Grind du premier trimestre 2016. Et même si Queefzilla se la joue romantique sur les quelques secondes d’intro de « Slut And Proud », elle ne leurre personne avec sa gentille provocation, et mène son groupe vers le Nirvana Crust en allant chercher son souffle au plus profond de sa caverne intime. 

Gynécore ? 

Je resterai là-dessus, c’est suffisamment affligeant comme conclusion pour me satisfaire.        

 

 

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