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Metal and Oddities Reviews
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16 mars 2016

NEIGHBORHOOD SHIT - Disgust

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Boston Core - USA - 28 Février 2016 - 7 titres – 11 minutes

Ah Boston…Tu perpétues la tradition et pourtant, chaque jour tu m’étonnes…ne serais tu qu’un vaste réservoir de haine qui n’a de cesse de se déverser sur les beaux quartiers ? Je finis par me le demander. Mais je suis ton histoire comme on lit un livre de contes pas pour enfants qui nous présente la société sous son jour le moins brillant. Et encore une fois ce matin, tu m’offres ma dose de grisant sous la forme d’un EP saisissant, qui pourtant, ne s’aventure pas hors des terres d’antan. Et qui les rafraichit seulement. 

NEIGHBORHOOD SHIT. Disgust. Si avec ça, vous ne savez toujours pas où vous mettez les pieds, c’est que le gauche doit souvent vous porter chance. 

Je ne perdrai pas de temps à vous les localiser sur la carte du tendre Hardcore, vous avez déjà saisi leurs origines je pense. Mais quand on opte pour un tel patronyme, c’est qu’on a forcément des intentions très claires. Celles de ce trio sont presque transparentes, et ne cachent en rien leur désir de faire vivre un Hardcore sombre qui pioche dans le passé immonde pour se tourner vers un avenir écœurant. Nick O.L. (guitare/chant), Alex O.L. (basse/chant) et Terry Tweek O.L. (batterie/chant) alignent en effet quelques références qui permettent de les situer avant de les écouter, et citent sans gêne FAULTY CONSCIENCE, BUKOWSKI, TERROR ou CEREMONY, tout en admettant quelques accointances contemporaines avec les UGLY, LIVING VOID et autres EMPTY VESSELS.

Le cadre étant placé, vous n’aurez aucun mal à deviner que leur Hardcore ne se voudra pas léger, mais bien plombé comme une élection truquée d’avance. 

Et en effet, leur Core est tout sauf soft, mais bien lourd, oppressé et oppressant, et régulièrement interrompu par quelques samples engagés qui ne laissent planer aucun doute sur leur orientation humaine et sociale. Sans savoir quelle est cette merde de voisinage qu’ils évoquent, on peut sans conteste affirmer qu’ils ne se posent pas en voisins idéaux, tant le boucan qu’ils diffusent a de quoi ruiner un dimanche tranquille. En fait, il est tout à fait concevable de les voir comme une jonction temporelle entre le Boston des 80’s et celui plus contemporain des années 2010, puisqu’ils tiennent à recycler des riffs purement Hardcore secs comme des coups de triques dans des structures Noisy parfaitement actuelles. Alors ça donne des attaques franches d’hier vues d’aujourd’hui, à l’instar de ce « Tis Of Thee… » qui ne fait pas dans la dentelle, ou de ce « Drug Song », noir comme une descente de speed un samedi soir, qui pourrait presque se faire passer pour un sale Downtempo travesti en Core revanchard. 

Chœurs puissants, voix grave qui se place en avant, et surtout, des riffs, des riffs gras mais précis, qui les excluent derechef de toute affiliation Powerviolence ou Fastcore et les intègre parfaitement à un cadre Hardcore traditionnel moderne qui n’hésite pas à nous en mettre un coup derrière les oreilles. 

Sept morceaux, mais cinq réels, puisque l’intro et l’outro ne sont là que pour enrober le centre, lui-même constitué de cinq titres rentre dedans. On alterne les poussées instantanées et les choses plus développées, et on passe du DISCHARGE-like « Disgust » au lick évident et au motif puissant, à « Home(Sick) » pas forcément plus nuancé ou aéré, mais plus prolongé, qui nous offre une sale basse qui gronde un Crust sans pitié. Les breaks sont tout sauf téléphonés et la rage bien palpable, et le tout est d’une urgence cathartique, privilégiant la simplicité sans tomber dans les automatismes réchauffés. 

Les influences de leur page Facebook étant viables, je vous laisse vous y référer pour plus de précisions. Ajoutons seulement que cet EP a été capté aux Murder Box Studio, et que son superbe artwork est signé Amy Toxic. Pour le reste, c’est du Boston HC qui ne trahit pas son AOC, et qui ramone(s) sec comme un coup de matraque, sans se préoccuper des activités des voisins qu’il risque de déranger.

Fuck la sociabilité, tel semble être le message de NEIGHBORHOOD SHIT qui n’a pas l’intention de ramasser la merde du quartier, mais qui crie son désespoir de voir sa quantité augmenter de façon exponentielle. 

Boston, tu m’étonnes. Continue d’écrire l’histoire. Elle restera Core de toute façon. 

Pour de bon. 

 

 

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