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Metal and Oddities Reviews
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16 mars 2016

MAXXPOWER - Maxxpower

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Grind Powerviolence - Canada - 8 Mars 2016 - 24 titres – 15 minutes

Si l’on en croit le Net, les ragots, les ont dits, les anecdotes et autres souvenirs de voyage, le peuple Canadien est censé être constitué d’individus au sourire permanent, à la gentillesse proverbiale, et au service rendu facile. C’est une possibilité, peut être une certitude, et certains films en font même un gimmick (Tusk par exemple, avec une scène fabuleuse à l’aéroport). Parker et Stone voulaient d’ailleurs le bombarder, dans un accès de méchanceté gratuite, et pourtant, si l’amabilité et la générosité sont des qualités apparemment indispensables pour vivre au Nord de l’Amérique, certains n’en font pas pour autant une philosophie de vie, et encore moins un principe musical. 

Quoique. 

Prenez nos hérauts du jour. Ils nous viennent de Montréal (qui en ce moment est devenu mon point de chute virtuel favori), sortent au mois de mars leur premier effort, et jouent du Powerviolence à tendance Grind. Dit comme ça, on pourrait les prendre pour de gros vilains tendance teigneux, et c’est en partie le cas. Leur musique est effectivement bien méchante, rapide, sans concession, et pourtant, il s’en dégage une euphorie assez positive qui exhale de morceaux rappelant les grandes heures du Thrashcore US des 80’s. Alors non, ils ne s’excusent pas à longueur de morceaux, et entonnent de bruyantes odes à la brutalité, mais quelque part, ils le font avec bienséance et ne côtoient jamais les affreux voisins bruitistes qui confondent souvent vitesse et précipitation.

Ceci étant dit, leur Powerviolence est rapide, très rapide. A l’écoute, beaucoup de mentions viennent à l’esprit, de CRYPTIC SLAUGHTER à THE KILL en passant par NASUM parfois, mais jamais FULL OF HELL ou autres barges notoires qui n’ont de cesse de pousser la distorsion à ses extrêmes. 

Maxxpower, leur premier longue durée d’un quart d’heure, est tout à fait digeste et assimilable par la frange la plus souriante des fans de bordel assumé. Ça joue bien sur la montre, l’urgence, mais les thèmes musicaux sont discernables, les breaks assez précis, et les « hits » nombreux. Toutefois, une règle s’impose. La concision dans la folie, et seuls trois morceaux passent la rampe de la minute fatidique, préférant la plupart du temps rester prudents et assumer une poignée de secondes.

Ceci dit, eut égard à la folie ambiante, ce principe est de raison. Ce qui n’empêche pas nos Canadiens de varier le ton, et de déambuler entre Fastcore rigolard et Grind à colin-maillard, en passant par les couloirs d’un Powerviolence plutôt roublard, ce qui vous garantit de ne pas repasser dans la même allée trois fois d’affilée. 

Il est toujours difficile d’analyser un LP aussi spontané, puisque les styles pratiqués sont connus et assimilés, et que les mots ne sauraient remplacer les sensations procurées. 

Néanmoins, et puisqu’il faut bien meubler, je placerai ce premier LP éponyme des Québécois en première ligne des sorties fast du premier trimestre 2016, pour cette justesse de joie, et cette vitalité de bon aloi. Si le Grind et le Power sont rois et font loi, la musicalité ne pâlit pas, et l’hystérie ne se dément pas. Loin d’un foin d’enfer à arracher sa prothèse à mémé, les heureux cousins pas vraiment francophones nous laissent aphones, et privilégient les rythmiques tranchées qui pourtant, parviennent à se stabiliser l’espace de quelques instants (« 13th Floor » qui rappelle grandement « March Of The SOD »). 

En tout cas, et pour en terminer là, dans un cadre Powerviolence qui n’en est pas vraiment, et Grind qui se montre avenant, Maxxpower s’impose et pose les bases d’une outrance positive, qui pourrait se déguiser en philosophie conjointe à THE KILL et DROPDEAD, si ces deux factions se décidaient à dérider leurs impulsions bruyantes. 

Mais une excellente surprise qui se paie le luxe de la variété dans l’extrémité.

 

 

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Commentaires
B
Merci salutations à toi aussi et bonne continuation dans tes review si tu veut quand on vas avoir un média physique je t'envoie une copie.
T
Ah mais c'est mon boulot, fouiller l'Underground qui reste depuis ses origines le seul fidèle à une éthique que j'aime...Et puis moi, le Grind, le Crust, le Powerviolence, c'est ma came...Bonjour à vous cousins Canadiens!
B
Merci pour la belle review je ne pensais jamais tombé la dessus.
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