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Metal and Oddities Reviews
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25 mars 2016

TOMMY CONCRETE AND THE WEREWOLVES - This Can't Get Any Worse

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Howling Invocations - Extreme Raw Metal - Ecosse - 24 Novembre 2014 - 18 titres – 43 minutes

Vous aimez la sophistication ? Les musiciens lookés de la tête aux pieds, tournant des clips coutant les yeux de la tête, sortant des albums dont la production ressemble à une bande commerciale de trente secondes pour Dior ? Les minets, les hipsters, les bobos, les androgynes, les maniaques du lipstick ou du sextolet typique ? Alors réjouissez-vous, plèbe chérie, vous allez pouvoir continuer à dormir aujourd’hui, cet album n’est pas pour vous, vous pouvez rester sous la couette. Non, par contre, si la virilité, le no bullshit, la bière au godet, les fringues anonymes, et la musique jouée avec les burnes et pas la gloriole dans le viseur sont votre came, alors restez avec moi, j’ai des amis à vous présenter. Ils ne sont pas forcément polis, pas très sophistiqués, mais ne les prenez pas pour autant pour des benêts. Ils sont juste vrais, et n’aiment pas tourner autour du pot. Rien de plus. Et ça, moi, je suis client. Ça évite les faux compliments et les malentendus qui rendent la conversation tendue.

Mais avec un blaze comme TOMMY CONCRETE AND THE WEREWOLVES, on pouvait s’attendre à pas mal de trucs en fait... 

Un genre de Horror Metal, un Psychobilly de taille, ou du Parody Metal sans failles. Rien de tout ça à l’horizon, juste un Heavy extrême bien épais, direct, qui n’affute pas son couteau toutes les cinq minutes, et qui branche son matos sans prendre trois plombes pour régler les balances. 

Il faut dire qu’avec un ex THE EXPLOITED dans ses rangs, l’objectif semblait évident. Pas forcément Punk pour autant, ce trio en a plus l’attitude que le son, quoique celui-ci soit quelque peu brouillon. L’ex Punk à crête, c’est bien sûr Tommy Concrete, musicien connu de la scène, qui se retrouva fort dépourvu lorsque la fin de son aventure à douilles fut venue.

Alors, le bonhomme est parti en solo, enregistrant des albums convenant à sa philosophie straight to the face, et décida que finalement, la formule en trio pour incarner ses morceaux, c’était le bon topo. En s’adjoignant les services de George Nisbet, il savait ce qu’il faisait. Figure de la scène Grind et Death, l’homme maniait la basse comme il le fallait, tout comme Michael Branagh (WARRIOR SOUL) frappait ses fûts comme un damné. Une fois constitué, l’ensemble se mit à composer des morceaux en trio, et ainsi naquit ce This Can't Get Any Worse qui ne mérite absolument pas son nom sous un point de vue musical. 

Je vous l’ai dit, ici, la préciosité, c’est un mot qu’on connaît, mais que l’on n’emploie jamais. Par contre, on sait parler de NWOBHM, de VENOM, de riffs massifs, et de son un peu poussif. On discute aussi de temps à autres de MOTORHEAD bien sûr, en souvenir duquel on a enregistré un tribute live, de DISCHARGE, du Punk Anglais, du Crust ou de GBH. En gros, la crème des musiciens/styles locaux, qui un jour où l’autre ont sorti du costaud. Et ce This Can't Get Any Worse en fait partie, quoique d’une façon plus biaisée et moins calibrée.

 

Je ne vais pas le cacher, TOMMY CONCRETE AND THE WEREWOLVES, c’est tout ce que j’aime. Des mecs qui s’en cognent du qu’en dira on, qui jouent leur musique sans se poser de questions, et qui synthétisent tout ce que la musique Anglaise a de plus brut à proposer. Un genre de Metal extrême qui n’est ni Thrash, ni Crust, ni Grind, Punk dans l’approche, mais Metal jusqu’au bout de la besace. Des musiciens qui traînent leur passé comme un tatouage sur le bras, qui l’assument et en sont fiers. Il faut avouer qu’il y a de quoi, d’autant plus que leur musique laisse coi. On ne sait pas vraiment ce que l’on écoute, et ces dix-huit morceaux semblent s’ingénier à compiler pas mal d’influences marquées, du Metal primaire et bestial de VENOM au Punk outrancier et déclaré des EXPLOITED. Pourtant la chose en elle-même n’est pas extrémiste. On pense parfois à un Heavy Metal Anglais des origines joué par des Punks qui n’ont cure des longs soli et des structures alambiquées, même si certains titres n’hésitent pas à enfoncer les portes du club pour pouvoir y entrer. 

Pas vraiment speed mais pas non plus modéré, ce premier album étonne et détonne. Il tranche dans la production actuelle, même si parfois, le spectre d’un Crust à la MOTORHEAD peut sembler une image parfaite pour les illustrer.

La voix de Tommy, très étouffée et médium, doublée de son jeu de guitare sommaire et brut est renforcée par une section rythmique qui fait avancer le navire sans coup férir, Et une fois les trois musiciens en osmose (dès le premier titre en fait), la magie opère, mais une magie à dimension très humaine, qui se souvient du Hard Rock seventies Anglais, et qui l’adapte aux vues d’une scène extrême des 80’s, sans chercher justement à aller trop loin. Lemmy pourrait avoir enfanté un tel trio, qui par accident se souvient des accroches mélodiques du Rock à la GIRSCHOOL/SABBATH (« Goddess Of Destruction », le plus long de l’album), mais qui la plupart du temps insère une atmosphère typiquement Heavy Metal à une attitude à la DISCHARGE. Pas vraiment le genre de Crust/D-Beat que vous avez l’habitude d’écouter, bien que certains segments en singe la démence (« No Droids »)

Non, ici, pas de frime, juste une musique puissante qui ne se cache pas derrière des effets de production, et qui étale ses qualités sans rien dissimuler. 

On peut ne pas aimer et trouver ça un peu brut de décoffrage, mais c’est joué avec authenticité, sans esbroufe, et finalement, ça ratiboise la touffe et sent le DIY par tous les amplis.

Punk Metal ?

Oui, pas la peine d’aller chercher Lemmy à quatorze heures, d’autant plus qu’il était au bar depuis longtemps. Un album à l’image d’un loup garou. Bien velu, impressionnant à première vue, mais plutôt sympa, et sans retenue. Incarné par des mecs qui seront les premiers à vous payer un godet si vous venez les saluer. 

Des valeurs en somme. Et ça sincèrement, ça pourrait être vraiment pire.           

 

 

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