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Metal and Oddities Reviews
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4 avril 2016

YAAWN - Self Titled

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Garage Punk Hardcore Doom Indie Noise - USA - 27 Mars 2015 - 9 titres – 20 minutes

Oui je le concède, je ne me cantonne pas qu’au Metal. Et alors ? Ça vous défrise ? Moi c’est déjà fait alors je m’en fous. Et puis le Metal après tout, c’est une énergie, une envie, une défonce non ? Alors autant élargir le champ d’action pour ne pas mourir trop con. Et puis comme vous le savez très bien depuis le temps, les trucs bricolés, un peu bancals, moi c’est ma came, depuis la découverte horrifiée de Yoko Ono dans ma prime jeunesse. ,Mais rassurez-vous, la comparaison n’est pas contractuelle. Car si ce trio est bien mené au corps par une demoiselle, elle ne se prend pas pour autant les pieds dans le tapis en poussant des cris de belette enragée au travers d’un sac de patates.

 

Trio donc, de Californie, les YAAWN ont attiré mon attention par deux facteurs essentiels. Leur nom, et la pochette de cet EP sorti l’année dernière.

 

On ne se baptise pas d’un gros bâillement pour rien, et lorsque musicalement, la forme est adaptée au fond, alors je fonds. Non qu’on s’endorme à l’écoute de ce Self Titled, loin de là, mais il faut avouer qu’une certaine apathie de surface s’y incruste. Un peu comme ces dessins gribouillés au stylo bic sur un agenda d’écolier et qui ornent la cover de ce second effort (après une démo en 2014).

Les YAAWN ce sont, dans l’ordre ou pas, Candace (batterie, chant), Jessica (basse, chant) et Josh (guitare, sons de l’espace), soit un combo aux deux tiers féminin, ce qui n’est pas pour me déplaire, même si tout ça est très anecdotique. D’ailleurs, les deux participantes de sexe féminin de cette aventure donnent de leur personne, car la section rythmique est très sollicitée par les morceaux, tout comme les voix. Mais la guitare de Josh n’est pas en reste, et part même de temps à autres dans des délires Heavy Metal absolument délicieux (le solo de « Under The Wire » est jubilatoire). 

La plupart du temps d’ailleurs, ce fameux Josh se prend au choix pour Thurston Moore, Kim Thayil, Andy « Falco » Falkous ou même Jon Spencer pourquoi pas, en version baudruche un peu plus dégonflée. Ça ne l’empêche nullement de citer Tony Iommi sans en avoir l’air (le riff du break de « Goal Weight », bonjour « War Pigs »), et de permettre à sa consœur Jessica de balancer des graves à la Kim Deal. 

En gros comme en détail, les YAAWN ne sont pas non plus faciles à identifier. Garage, c’est clair, pour cette approche très crue et free, un peu Punk versant underground et nonchalant, légèrement Hardcore sur les bords (mais vraiment le bord des bords), mais c’est finalement les quelques indications sibyllines de leur page Facebook qui les résument le mieux. Le trio se plaît à croire qu’il joue de l’Anarcho-Acidrock-Arena-Sludge, et jouent même sur les mots pour faire les malins (« They call it teenage angst, I call it every day », si avec un pun pareil on n’est pas renseignés…). Mais il est vrai que leur EP est versatile, et fait même le grand écart entre le Punk légèrement dissonant mais apprivoisable (« Adult Acne », avec ce qu’il faut de dédain à la guitare et au chant pour passer pour un obscur combo Indie qui s’en tape), et le gros Sludge carrément Doom qui fait peur et se moque avec beaucoup de talent des tics monolithiques des plus grands experts du genre (« Gravedigger », entre le SAB’ et Lydia Lunch en fin de règles, désolé pour l’image dégueulasse, mais ils/elles l’ont cherché). 

Ce qui ne les situe pas plus pour autant, vous en conviendrez. Mais je crois deviner que c’est le but du jeu, puisque ces trois-là semblent tenir à leur indépendance comme Yngwie Malmsteen à ses putain de chats. Alors quelques intermèdes genre PIXIES qui tombent sur la discographie de MCLUSKY (« PMS », « Time »), un final qu’on ne rangera nulle part, mais qui vous assomme d’une basse énorme à la SWANS/FETISH 69 (« Juggernaut », un peu Metal, salement Hardcore, réflexes Indus et guitare qui mord, BIKINI KILL contre UNSANE, le premier qui rigole se prend une morfle). ,Et puis en conclusion, tout ça est beaucoup plus pertinent et construit que ça n’en a l’air à la première écoute…Je ne chercherai pas plus à trouver des corrélations avec d’autres, puisque de toutes façons ça ne sert à rien, mais des morceaux comme « Under The Wire » et sa basse qui galope pendant que les voix traînent dans des tonalités interlopes, wah wah et fuzz en option sur un solo de lion, qui une fois de plus (je l’ai déjà dit, je sais) se prend du Metal dans le pantalon, moi j’adore.

Longue la phrase hein ?

Mais je peux faire pire. 

Non, honnêtement, je n’en sais rien. Ecoutez et vous verrez bien. Je vous ai donné quelques pistes comme ça, par pur altruisme, parce que moi, j’ai dû me démerder. Mais le jeu en valait la chandelle. En plus, le trio donne cet EP pour rien, alors vous ne courrez pas le risque de claquer vos thunes pour des feignasses qui font semblant. 

D’autant plus qu’ils ne font pas semblant.   

Et puis, malgré le blaze, peu de chances que vous vous décrochiez la mâchoire en écoutant Self Titled. Ça peut vous irriter, souvent, vous éclater, souvent aussi, mais certainement pas vous faire pioncer.     

 

 

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