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Metal and Oddities Reviews
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4 avril 2016

GRACKLE - Rest In Shit

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Powerviolence - USA - 31 Mars 2016 - 6 titres – 12 minutes

Décidemment tout va bien dans le meilleur des mondes ce matin…Alors que ce lundi semble être baigné d’une douce lumière chaude, je continue de mettre les pieds dans la merde pour exhumer des profondeurs du net de dignes (ou pas) représentants de l’underground pour vous les présenter, mais il semblerait que ces gus aient oublié les bonnes manières et l’optimisme en route…De bonnes manières, de doux mensonges et autres illusions sur notre quotidien, il n’est nullement question sur cette seconde réalisation des Américains de GRACKLE.

Après un premier EP paru en juin 2015 (Voices, qui était en fait une démo un peu améliorée), les originaires d’Austin, Texas nous en reviennent avec un second EP, pas forcément plus long que le premier, et pas plus nuancé non plus.

 

Tout ça ne respire pas la joie de vivre, ni l’accumulation d’informations non plus d’ailleurs…Encore une fois, un simple Bandcamp avec le minimum vital, c'est-à-dire une date de sortie et quelques mots clé, c’est la tendance et autant l’accepter comme elle est. On peut à la rigueur se concentrer sur la musique, assez bizarre en soi, qui semble picorer dans l’auge de nombreux autres bruitistes en cage. Un peu Powerviolence, mais option modérée, un peu Hardcore dans l’esprit mais moins dans le son, et surtout, six morceaux calqués sur le même patron, certainement pas dégoté dans Burda mais plutôt dans un vieux fanzine Core qu’eux seuls semblent avoir lu. Ça va vite mais pas plus que ça, d’autant plus que les petits malins ont eu l’idée étrange de faire durer les shunts à la fin de leurs morceaux, ce qui leur fait gagner de précieuses secondes…Mais qui freinent aussi quelque peu l’avancée. Bon, c’est ainsi.

 

Sur une trame de fond sourde et glauque, les GRACKLE ne se fixent pas forcément sur un genre en particulier, et endossent le costume étroit de touche à tout de l’extrême. Parfois presque Doom/Sludge dans l’approche («The Tears Of Strangers Is Only Water », ça a le mérite d’être honnête dans le manque d’empathie), pour une intro maousse plombée par une basse embourbée, avec des guitares qui souffrent d’un son aigrelet avant que la montée en puissance ne se termine dans une orgie de violence, mais la plupart du temps lapidaires et véloces, Rest In Shit est à l’image de son titre, et ne fait pas grand cas d’une commisération déplacée. Les Texans ne semblent voir la vie que comme un gigantesque bourbier dont on ne peut s’extraire que par la mort, qui elle-même vous envoie dans les méandres d’un autre bourbier aux allures de chiottes géants. Repose dans la merde ? Ok, ils préparent donc le terrain et vous font une jolie playlist pour passer de vie à trépas, mais après tout, un EP qui débute sur un morceau aussi optimiste et enjoué que « Despair » ne peut pas aiguiller sur une mauvaise piste.

 

Mauvaise, leur musique l’est, pas dans un sens de qualité défaillante, mais d’intentions qui ne vous veulent aucun bien. Tout débute sur une incantation troublante, menée par une note unique de basse répétée comme à la grande époque des SWANS, avant qu’une guitare vraiment trop distordue ne prenne le relais. Et puis tout accélère soudain, pour un genre de Powerviolence modéré, mais vraiment anarchique, qui prône les cassures de rythmes et autres irrégularités. C’est maladif, et du coup, ça plombe salement le moral, mais c’est l’effet voulu je crois…D’ailleurs, le son varie d’une piste à l’autre, pour le pire et pour le…pire, et « Samaritan Center » reprend plus ou moins le schéma du premier morceau, tout en sonnant un peu plus pro et moins aléatoire. Avec en exergue un chant vraiment maladif et une basse qui sonne comme un drone, le tout torpillé par une guitare vraiment étrange et sombre, Rest In Shit ne donne pas vraiment dans l’opération séduction, et demande des efforts…

Parfois un peu Punk bizarroïde et gras (« Cubs Song »), ou complètement Thrashcore de l’enfer (« F.Y.D » qui ne doit pas être un grand message d’amour), ce second EP des GRACKLE pue en effet la merde, mais reste éminemment sympathique de son joyeux nihilisme musical. 

Un truc qui donne envie de creuser sa tombe comme une fosse septique, et sans tout à l’égout.  

 

 

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