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Metal and Oddities Reviews
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23 avril 2016

NOELY RAYN - Escape From Yesterday

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Melodic Rock - Grèce - 20 Avril 2016 - 10 titres – 44 minutes

Nous avons tous un jour ou l’autre essayé d’échapper à un hier dont nous ne voulions pas nous rappeler…Mauvais souvenir d’un passé pas si révolu que ça, gueule de bois…Cette évasion existe, et prend généralement la forme d’un lendemain, qui parfois, peut s’avérer la simple et pâle copie d’un jour précédent, transformant la routine en prison de l’esprit dont il est relativement difficile de s’extraire… 

Que faire en ce cas ? Pour vous je ne sais pas, aspirine, café noir, ou blackout total, comme vous voulez. Moi, j’ai depuis longtemps choisi la musique comme thérapie, et grâce à elle, chaque jour est un nouveau jour. Et ça, c’est gratuit, et ça fonctionne généralement à merveille. Alors pour ne pas que votre vie ressemble à Un Jour Sans Fin, faites le bon choix. Selon l’humeur, adaptez vos orientations, pour trouver des albums susceptibles de vous faire entrevoir l’avenir sous un jour radieux. Et ce matin, c’est une fois de plus ce que j’ai fait, en aller fouiller très loin dans les arcanes du Net, pour y trouver un combo susceptible de me donner le courage d’avancer. Et je l’ai trouvé, comme d’habitude, dans un pays pourtant en plein marasme…

Mais qui n’a pas oublié que la musique, art sans frontière, pouvait vous faire dépasser votre stade de simple mortel à la merci des vicissitudes de l’existence.

 

La Grèce, depuis quelques années, c’est une situation sociale, économique et humaine en forme d’impasse. Chômage extrême, problème de gestion des migrants, pas de quoi sourire tant la vie est devenue une lutte permanente, presque une survie d’ailleurs. Mais il semblerait que quelques musiciens n’aient pas perdu espoir de connaître des jours meilleurs…

En témoigne ce premier album des locaux NOELY RAYN, qui avec Escape From Yesterday proposent justement une échappatoire à la morosité ambiante, au travers d’une poignée de chansons simples et hautement mélodiques. L’histoire du quintette (Dandoulakis Michael - chant / Papapetros Panos - guitare / Johnny Sinnis - guitare / Papadopoulos Nikos - basse / Gavalas Akis – batterie) remonte à quelques années, lorsque leur ensemble s’appelait encore REMEMBER LIZZY, et s’adonnait aux joies de la reprise respectueuse. Reprise de qui ? Avec un nom pareil, la question ne devrait même pas être posée, puisque c’est bien de THIN LIZZY dont il s’agissait.

 

Mais après quelques années passées à rendre hommage au groupe de Phil, les cinq musiciens ont décidé de voler de leurs propres ailes, pour proposer leur version d’un Hard Rock racé animé d’harmonies délicates et travaillées. Escape From Yesterday est donc le premier LP dont chaque chanson est un original, et après avoir écouté attentivement, je dois reconnaître qu’il eut été dommage que les Grecs n’aient pas tenté leur propre aventure…

 

Cette aventure est plus complexe que son passé ne le laissait prévoir. Bien évidemment, les influences LIZZY sont toujours très présentes, et on les retrouve sur des morceaux aussi fantastiques que respectueux, à l’instar de ce « I Wanna Run » que Lynott et Robertson auraient pu composer dans les années 80. Mêmes guitares à la tierce pas tombées dans l’oreille Maiden d’un sourd, mêmes harmonies vocales, même rythmique bondissante et légèrement boogie sur les bords…Mais après tout pourquoi renier ses amours ?

Il n’y a aucune raison je le concède, d’autant qu’à cet exercice périlleux, les Grecs sont des compétiteurs de premier ordre…

 

Il est cependant dommage d’avoir débuté cet album par deux morceaux très classiques dans le fond et la forme, et avouons-le, pas vraiment séduisants…Il faut en effet attendre « Dazzling Eyes » et son Rock FM savamment teinté de West Coast pour que les choses sérieuses commencent enfin…Mais à partir de là, ça déroule, et Escape From Yesterday ne connait aucune baisse d’inspiration…NOELY RAYN tâte d’ailleurs du Rock mélodique légèrement progressif sur les bords, rappelant même l’extension LIZZY de Darren Wharton, DARE, sur le très atmosphérique et délicat « Oceans Of Sorrow », avant de revenir vers les rivages de la côte Californienne sur le trépidant « Remember Our Midnight », qu’un HAYWIRE très inspiré aurait sans problème pu composer dans les eighties. Guitares incisives, nappes vocales puissantes, mid tempo légèrement chaloupé, c’est du travail d’orfèvre, avec cette rythmique un peu Funky et ces soli de guitares encore très emprunts de l’Irlande de Phil. 

Ce THIN LIZZY qu’on retrouve encore sur « Painted Sky », qui le nuance d’influences totalement US, dans la veine d’un TOTO ou d’un Joseph Williams solo, avec un synthé ludique et nostalgique. On s’énerve un peu sur le Hard Rock teigneux de « Best Things », l’un des meilleurs du lot, qui propose un refrain instantanément mémorisable, et une fois de plus ces guitares à la tierce si magiques…

 

Et puisque tout album de Rock FM/AOR ne serait pas ce qu’il est sans une ballade digne de ce nom, nous retrouvons en pénultième intervention la doucereuse « Sins », qui pour autant ne tombe pas dans la guimauve, et s’agite lors d’un refrain magnifique. Un peu Folk sur les bords, à la Mike & The Mechanics, mais toujours reliée au Rock par l’utilisation de lignes vocales puissantes et d’une guitare saignante. Pour clôturer leur première tentative personnelle, les Grecs se permettent une dernière composition épique de plus de sept minutes, qui se replonge dans le Folklore Irlandais tout en gardant une touche traditionnelle hellénique, fricote une fois de plus avec THIN LIZZY, en y apportant leur patte perso, ce qui nous donne un morceau splendide, qui ménage de nombreux changements d’atmosphère. Sans être le point d’orgue de cet album, « Laochra », faisant référence aux héros gaéliques, est une bien belle manière pour les NOELY RAYN d’apposer leur propre sceau sur un LP qui résonne encore de leur glorieux passé. La très jolie flute qui referme définitivement les débats est d’ailleurs très apaisante, et appelle une suite qu’on espère aussi riche… 

Très belle carte de visite d’un groupe qui en a eu assez de vivre sa passion par procuration et qui a enfin plongé dans le grand bain de l’originalité. Si l’on met de côté ces deux premiers et dispensables morceaux, le reste est un savant mélange de Hard Rock racé, d’AOR discret, et de Rock mélodique ciselé. 

En tout cas, voilà de quoi se tourner vers demain sans traîner hier comme un boulet…je vous disais bien que la musique était le meilleur remède à tous les maux…

 

 

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