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Metal and Oddities Reviews
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7 mai 2016

SWAMPS - Mentally Imprisoned

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Metal Hardcore - USA - 6 Mai 2016 - 12 titres – 26 minutes

Tiens, une idée comme ça. 

Du pur Hardcore légèrement métallisé, ça vous tente ? Hum ? En direct des USA, Massachusetts, Springfield, ça ne se refuse pas si ? Vous connaissez pourtant la réputation Core du coin non ? Alors rendez-vous sur la page Facebook dédiée à la scène locale, très complète et qui vous permettra d’en savoir un peu plus. De faire connaissance avec FREE AT LAST, WISH, ALIENATE YOU, DISCOURSE, j’en passe et un bon paquet. Mais laissez-moi extraire de ce bouillonnement un nom en particulier, puisque c’est celui qui a motivé cette chronique.

Les SWAMPS.

 

Comme d’habitude, peu de tuyaux sur le groupe. Des noms (Andy Redbears, Nicholas Bechard, Chris Loso, Pat Good, & Jay Silvestri), une ville, un état, et quelques tags sur leur Bandcamp. Des liens pour écouter un peu de musique, et notamment découvrir une tranche de leur passé, puisque les Américains n’en sont pas à leur coup d’essai.

 

Leur page nous apprend qu’ils ont sorti leur premier EP en mai 2011, Corroding Kings, un autre en juillet 2012, Seven Sides (et autant de pistes), un quatre titres en octobre 2013, Heavy Work, et quelques singles. Rien de plus, si ce ne sont quelques dates de concerts, auxquels nous ne pourrons bien évidemment pas assister sauf pour ceux qui résident sur place. En dehors de ce manque d’éléments, la musique des SWAMPS est assez particulière en elle-même, et couvre un large spectre d’influences Hardcore, mais aussi Metal, ne le nions pas. Si la base est résolument rauque et sèche, le son très ample et gras peut nous aiguiller sur la piste d’un Hardcore fortement métallisé mais qui ne se l’avouerait pas vraiment. 

Ainsi, certains morceaux frisent même le Thrash un peu light, à l’instar de « Money », qui sent bon le SUICIDAL TENDENCIES le moins à cheval sur les principes, voire même un BIOHAZARD qui aurait fauté avec les MADBALL. A l’inverse, l’intro « Wasteland » transpire le Core par tous les pores, et se rapproche même des excellents EXPIRE dont il emprunte la rugosité des guitares et l’âpreté du mid tempo. Après écoute de ce morceau, j’allais d’ailleurs ranger les deux groupes dans la même catégorie, avant bien sûr de découvrir la suite des évènements. Suite assez surprenante d’ailleurs, puisqu’on ne sait pas trop sur quel pied pogoter.

 

Le seul dénominateur commun de tous les morceaux de cet album est cette espèce de modération dont le groupe fait preuve. On sent une énorme rage sous-jacente, mais qui n’explose que très rarement, comme la lave couvant sous la croute d’un volcan. Si la basse est bien ronde, les riffs de guitare semblent retenir leur force, et la concentrer pour la restituer plus tard. Un peu vicieux, cet album vous prend par les burnes et vous les serre bien menu, sans accentuer la pression, mais sans la relâcher non plus. Ecoutez par exemple « Born Hunted » qui illustre à merveille cette métaphore, avec ses changements de rythme impromptus, et ses lignes de chant versatiles.

Loin de se contenter d’une attaque frontale, les SWAMPS aiment à semer quelques petits détails technique sur leur chemin de violence, ce qui rend leurs chansons fascinantes, et l’écoute de leur musique toujours surprenante.

 

Il n’est pas rare au sein d’un même titre de les entendre citer PRONG sur l’intro avant de parler de MADBALL à voix haute tout en gardant les allusions à Tommy Victor dans la conversation (« Blood Loss »). Sur un malentendu, ils peuvent aussi paraphraser les premiers efforts de DOWNSET (« Another Dark Day »), en accentuant le côté Metal mais sans se départir de ces décélérations diaboliques. Le vocaliste semble en outre affectionner particulièrement les modulations un peu sournoises, comme un John Lydon Hardcore en pleine possession de son ironie (« Sea Of Snakes »), mais en tout cas, quand tout le monde part dans la même direction, ça fait très mal, et les dissonances le disputent à la déviance de riffs pas vraiment francs (« Going Postal »). Une grosse lourdeur qui fait mal à la tête accompagnée d’une aspirine de basse bien grave (« War/Peace ») qui dégénère en fiesta Hardcore déchainée, et un final qui résume un peu toutes les capacités des gars en un peu plus de trois minutes et autant de changements de tempo (« Survive »). 

Du Hardcore donc, de Springfield, mais aussi pas mal de précision instrumentale, pour une brutalité toute en contrôle qui finalement se montre plus créative que beaucoup de productions actuelles. Sans non plus tutoyer les cimes de l’originalité, les SWAMPS livrent avec Mentally Imprisoned un excellent album parfaitement en adéquation avec son titre.  

Claustrophobie, promiscuité, moiteur, voire étuve, telles sont les sensations qui vous attendent durant le cliquetis des serrures des douze pistes de cette prison mentale qui vous enfermera à double tour dans un espace confiné. Mais il en va des tortures comme des saisons blanches et sèches. 

Certaines sont plus efficaces que d’autres. A noter que si l’effort vous sied, il sera bientôt disponible en version 12’’ gravé sur un joli vinyle.

 

 

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