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Metal and Oddities Reviews
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13 mai 2016

SHINY BLACK ANTHEM - Unbreakable

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Slipstrick Records - Alternative Metal - Italie - 22 Mars 2016 - 13 titres – 40 minutes

Il est toujours difficile pour un chroniqueur d’aller au-delà de sa première impression. D’ailleurs celle-ci peut être totalement subjective (rumeurs, pochette, réputation, buzz), ou au contraire influencée par un argument marketing un peu trop mis en avant. Prenez le cas des Italiens de SHINY BLACK ANTHEM. Comme beaucoup d’entre vous, je n’avais jamais entendu parler d’eux, et en lisant le laïus commercial de leur label, je suis tombé sur un élément un tantinet rebutant…Est-il utile lorsqu’on présente un groupe à la presse de pointer du doigt le fait que la vocaliste soit un mannequin ayant récemment posé pour Playboy ?

Tout ça me rappelle les tristes posters de Lisa Dominique dans les années 80…Je trouve en tout cas dommage qu’un label soit obligé de servir la soupe de la pseudo sensualité pour mettre une artiste sous les feux des projecteurs. Surtout qu’en l’occurrence, la pauvre Sarah Moon n’a pas besoin de vendre ses fesses pour qu’on s’intéresse à la musique de son band. 

Aparté terminé, mise au point aussi.

 

Mais tout ça pousse un chroniqueur à se replier dans sa tranchée personnelle. Car après tout, si le besoin de faire une pub choc sur le dos d’une artiste se fait sentir, c’est que la musique doit forcément être à l’opposé de sa chanteuse et…avoir des choses à cacher. Désolé pour cette comparaison indélicate, mais j’avoue ne pas être fan de ce genre de procédé.

D’autant plus que la musique de SHINY BLACK ANTHEM peut parfaitement se dispenser de ce genre de détail gênant.

 

Les quatre jeunes membre de SBA sont donc Romains, et proposent leur premier LP avec Unbreakable, qui dès l’entame pose une question existentielle. Sont-ils vraiment aussi incassables que leur titre le laisse présager ? Oui et non. Certes, leurs chansons sont parfois délicates, et assez finement ouvragées, mais tout ça sent plus le plastique que le cristal, sans aucune connotation péjorative.

Les transalpins jouent donc un Metal alternatif moderne, truffé d’arrangements électroniques, mais bâti sur un moule solide. Si les guitares sont souvent handicapées par un son qui tient fermement leur bride, la rythmique fait preuve d’assez d’imagination pour leur donner plus de relief que la production ne leur en offre. En gros, SHINY BLACK ANTHEM joue un genre de crossover entre LINKIN PARK, PARAMORE, avec une touche moins maniérée de THE HARDKISS, pour ce côté dansant qu’on retrouve assez souvent. Il serait aussi possible de parler de MADINA LAKE, et de tout autre ensemble évoluant dans des sphères un peu floues dérivant dans un univers aussi Metal que Pop ou électronique.

 

Vous devinez assez bien avec ces arguments que l’originalité n’est pas la corne d’abondance recherchée par les SBA, qui préfèrent privilégier l’efficacité et les thèmes immédiatement accrocheurs. Mais malgré tous ces propos qui peuvent paraître un peu amers et gratuitement péremptoires, j’ai bien aimé leur album, et certainement pas parce que Sarah Moon est une jolie fille aux longues jambes.

Elle a surtout un joli filet de voix qui s’accorde très bien avec l’instrumental de ses collègues, et si on ne retrouvera jamais son nom imprimé dans le libretto d’un opéra, elle se débrouille suffisamment bien pour moduler ses cordes vocales et ne pas rester figée dans une linéarité synthétique trafiquée à l’auto tune. 

Au-delà de tout ceci, Unbreakable respecte quasiment à la lettre le cahier des charges de tout album de Metal alternatif moderne qui se veut accrocheur et séduisant, sans chercher à hérisser le poil. Guitares à la distorsion propre, multiplication des syncopes, titres foisonnant de trouvailles électroniques catchy et dansantes, refrains bombastic, et production qui fait briller le tout au polish de la jeunesse. Ça fonctionne assez bien, et certaines chansons sont d’ailleurs très recommandables, notamment le très mordant et agressif « Your Enemy », qui ose enfin se montrer plus hargneux que la moyenne, ou encore le standard « Fade Into White » qui peut éventuellement se poser en hybride de Pop Metal Electro parfait jusque dans le moindre recoin.

Pas vraiment Hard Rock dans le fond, très radiophonique dans la forme, ce premier effort est un joli catalogue de figures pas si imposées que ça, et concédons aux musiciens un bel investissement, même si régulièrement, on attend en vain l’étincelle qui fera tout exploser. 

Ce sont d’ailleurs les interventions les plus légères qui trouvent selon moi le plus d’écho, comme le sautillant « Chasing Shadows » et son refrain parfaitement irrésistible, mis en avant par une rythmique sautillante qui adapte le beat disco aux impératifs des années 2010. Un peu de double grosse caisse incongrue, et surtout, la voix acidulée de Sarah qui s’accorde parfaitement de ce genre de mélodie sucrée. Même constat pour le séduisant « Broken Smile », plus Pop Rock que Metal alternatif, mais qui propose un tapis de percussions synthétiques qui s’étale enfin à l’occasion d’un refrain une fois de plus très efficace.

 

La jolie dualité lumière/obscurité de « Alone In My World », qui propose une participation de Daniele Tofani (de HOPES DIE LAST, qu’on retrouvait déjà en duo avec DEFINE) est aussi un des points forts de cet album qui décidemment trouve sa véritable essence lorsque les guitares laissent la place au reste de l’instrumental. Mais pour être honnête, Unbreakable ne présente que peu de points faibles une fois sa convenance mise de côté. Il faut en effet l’accepter comme un exercice de style dont les règles ont été respectées à la note et l’arrangement près, et vu sous cet angle, il ne souffre que de très peu de défauts. Alors, chacun saura si oui ou non il se sent concerné par cette forme de Rock très stéréotypé et calibré, mais dans le domaine, les Italiens se montrent convaincants et aguicheurs sans tomber dans la vulgarité de la simplicité outrancière. 

Ah, et petit message aux responsables promotion. On se fout de savoir si Sarah a posé pour Playboy ou organisé un Car wash en bikini avec toutes ses copines au profit des jeunes playmates nécessiteuses. Nous sommes là pour parler musique, pas pour discuter de l’anatomie d’une artiste.

Aussi plaisante à regarder, Sarah est avant tout une chanteuse.   

Comprendete ?

 

 

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