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Metal and Oddities Reviews
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20 mai 2016

STRAIGHT HATE - Every Scum Is A Straight Arrow

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Deformeathing Production - Death Grind - Pologne - 6 Mai 2016 - 17 titres – 25 minutes

La Pologne, l’autre pays du fromage.

Non mais n’importe quoi…On recommence.

La Pologne, l’autre pays du Death à tendance Hardcore lui-même à tendance Grind. Je ne vous ferai certainement pas l’arbre généalogique extrême de la ville, mais on a arrêté de compter les flingués se vautrant dans la fange bruitiste depuis longtemps.

C’est con, parce qu’on aurait pu y ajouter un nom, celui des STRAIGHT HATE.

Et ce nom-là, croyez-moi, vous n’allez pas l’oublier comme ça. 

Je parlais de fromage, ce qui était forcément stupide, mais voyez-vous, pas tant que ça. Parce que ce quatuor (Kuba – chant, Kamil – guitare, Przemek – basse, Wizun – batterie), c’est la crème de la crème, l’élite du boucan, la dream team de l’infernal. En même pas une demi-heure, ces tarés règlent son compte à la concurrence qu’ils mettent au tapis sans complaisance.

Comment ?

En jouant leur Grind à tendance Death avec les tripes, et en croyant fermement en leur singularité. Et ils ont bien raison. Parce qu’ils savent pertinemment ce qu’ils font. La preuve. Ça : 

« Fuck It, This Is Grindcore ».

 

Et comme le titre en question commence par une basse à la Lemmy et s’avère un des deux plus longs du lot, on a plutôt tendance à les croire. De qui se réclament donc ces Polonais de Chelm dans la voïvodie de Lublin ? Des sempiternelles références admirables, NAPALM, EXTREME NOISE TERROR, mais on pourrait aussi les affilier aux TRAP THEM, à BRUTAL TRUTH, et tous ceux qui pensent que le bruit doit être pluriforme et exubérant.

Et surtout, concis et direct.

Alors, pour ça, pas question de dépasser les deux minutes, à deux occurrences près. On aligne les tirs de rafale, mais on se montre quand même un poil plus constructif que les INFEST et autres THE KILL, en alternant les bourrasques Grind et les salaisons Death, à poil sur la table de la maison. C’est ultra lourd quand c’est Heavy, méga bruitiste quand ça fuit, et ça se met à la colle avec le Crust, le Grind et tout ce qui fait du bruit. Mais Dieu que c’est jouissif et intelligent. 

D’abord, le son, gigantesque. Loin des productions de l’Est des années 90/2000. Et puis après, la partition de chacun. Les guitares sont graves évidemment, tout comme le chant, et la rythmique précise comme un tournevis électrique que personne ne parvient à arrêter. Et puis c’est euphorique dans le carnage, et ça, c’est toujours du bonus. 

Alors ça part en vrille, dix-sept morceaux qui se font l’écho des travaux précédents, le EP Mental Disorder qui les définissait plutôt bien, et le Split avec les Indonésiens de SPEEDY GONZALES. Mais pour juger, écoutez un morceau pas si au pif que ça, genre « The Defenders Of Morality ». D’abord pour se rendre compte que le titre se fout bien de votre gueule, et de deux, pour juger de l’enthousiasme des décibels répandus par ces furieux.

Les breaks s’accumulent, les blasts t’acculent, et le chant sorcière/grizzly fait gonfler la fécule pour que tes intestins en prennent un bon coup.

 

Mais des exemples comme ça, ils en ont plein leur musette, puisque tout l’album répond à la même logique. Foncer coûte que coûte, mais en pensant aux dégâts occasionnés, qui sont vous l’imaginez bien énormes. En gros, la quintessence d’un Death Grind à tendance Powerviolence, avec cette folie qui caractérise la scène de l’Est depuis quelques années. Ils sont  les maîtres du genre, le savent très bien, et méritent les hommages rendus. Parfois, la violence déborde tellement du chaudron qu’on a le sentiment de se retrouver à l’époque bénie de FETO des ND (« Ludzki Szlam »), mais immédiatement après, on pense retomber sur ses pattes THE KILL (« Extinction »), en version encore plus « je suis perdu dans les montagnes et j’ai peur ». 

Mais eux, n’ont peur de rien. Et pourquoi d’ailleurs ? Ils ont à leur côté de vieux amis, aussi Crust qu’eux (« Old Friends »), une famille aimante (« Lovely Family », qui entre dans la maison d’un pas lourd avant de se ruer sur le buffet), et de toute façon, ils sont les rois de tout (« The King Of Everything », en effet, difficile de rivaliser avec ce raffut).

 

Bon mais en fait, ça suffit. Vous allez arrêter de me faire chier et acheter cet album en version physique, chez Deformeathing Production. D’une parce que ça vaut le fric que ça coûte, et de deux parce que la folie instrumentale maîtrisée de nos jours, ça se paie. Et cher. L’album parfait pour attendre le prochain NAPALM en s’étant juste envoyé le dernier EXTREME NOISE TERROR. Qui fait la jonction. Un trait d’union. 

Mais qui attache serré et fait mal aux poignets. 

La Pologne, LE pays de la démence. Le pays où la violence n’est pas écrémée. On n’y fait pas de fromage mais du bon Death Grind en carnage.  

 

 

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