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Metal and Oddities Reviews
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22 mai 2016

ALCOR - On The Scorched Earth

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Mort Productions - Thrash - Chine - 1er Mai 2016 - 7 titres – 28 minutes

Si vous avez mon âge, le nom d’Alcor ne doit pas vous être inconnu…Vous souvenez vous de ce robot géant piloté par un certain Actarus ? Et quel était le nom de son « frère de l’espace », devenu son meilleur ami ? Bam, en plein dans le mille, vous avez retrouvé la mémoire. Alcor était donc ce petit brun hirsute, souvent en désaccord avec Actarus, qu’on retrouvait dans ce manga qui a tant animé les après-midi de notre enfance.

Goldorak, c’était du solide. De quoi se sentir pousser des astéro-haches sur les épaules et des fulguro-poings au bout des bras. 

Aujourd’hui, ALCOR a vieilli, et a changé d’optique. Il pratique toujours l’attaque défense, mais s’est expatrié en Chine.

Et il a composé de nouveaux cris de guerre. On les retrouve aujourd’hui sur ce premier album On The Scorched Earth, traduit du chinois 焦土之上

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a toujours la pêche…

 

Plus sérieusement, quoi que l’affaire ne soit pas dénuée de second degré, ALCOR n’a évidemment rien à voir avec le petit personnage décrit un peu plus haut. Il s’agit bien d’un quatuor nous venant de Zhenjiang, de la province de Jiangsu, qui pratique une forme musicale assez peu prisée dans son pays…Pour en savoir plus sur leurs ambitions et leurs intentions, je vous renverrai vers leur page Facebook (50 likes, pitié allez faire grossir leur following ils le méritent), qui au niveau des infos se veut d’une lénifiante simplicité et franchise. 

We are Alcor from China. Thrash Attack!!!

 

On peut difficilement faire plus simple et direct ! Mais à vrai dire, il eut été impossible pour ce sympathique quatuor chinois de faire plus honnête. Car en effet, leur premier LP est sans détour, Thrash des cheveux aux ongles de pied, et capitalise sur l’héritage Allemand qui n’en finit décidemment plus de trouver des échos, même de l’autre côté du globe. On le sait, le Thrash n’est pas vraiment prisé dans le pays. Les groupes du crus sont souvent Grind, parfois Heavy, souvent Power, mais rarement Thrash. ALCOR est donc une sacrée exception à la règle, d’autant qu’ils y ont tout compris. Pas original pour deux sous, pas franchement exotique non plus, les ALCOR ne sont pas là pour jouer la carte du dépaysement, mais bien celle du Thrash aux structures fidèles et d’une concision admirable. Ils ont tout de même gardé leur identité locale, puisque les paroles sont toutes en mandarin, mais pour être honnête, dans le cadre d’un Thrash aussi radical, je ne pense pas que cela ait une grande importance.

Ils ont par contre privilégié la modération, avec seulement sept morceaux pour moins d’une demi-heure, ce qui leur permet de garder une indéniable intensité au projet, d’autant plus qu’ils ne manient pas le bélier sans interruption, mais modulent leurs rythmiques et leurs riffs.

 

Ceux-ci sont bien évidemment syncopés, et efficaces dans tous les registres. Que l’ambiance soit massive et rapide comme sur l’entame « Gratuitous Violence » qui justifie son titre de guitares incendiaires et d’un tempo véloce, ou qu’elle soit plus posée mais tout aussi écrasante comme à l’occasion du splendide et médium « Ultimate Meat Grinder », qui évoque le meilleur du Thrash US des 80’s, ALCOR fait mouche à chaque coup porté, et laisse s’envoler quelques soli brillants qui prouve que les quatre musiciens ont un bagage technique bien solide.

Les textes, bien qu’incompréhensibles semblent tous concentrés sur des histoires d’horreur, de guerre et d’apocalypse, et servent un instrumental qui paie plus d’une fois son tribut à l’exubérance de la scène d’outre Rhin, en parvenant parfois à damer le pion aux meilleures formations Allemandes (le dément « Night Of The Living Dead », l’un des plus rapides du lot qui dessine à merveille un tableau à la Walking Dead en version légèrement accélérée). 

Il est évident que ce premier album des chinois est addictif au possible. Loin de faire de la figuration ou d’amuser la galerie, les thrasheurs d’extrême orient ont tout compris au fonctionnement du style, et le pratiquent en véritables amoureux du genre. Ils ont soigné leurs thèmes, aménagent les transitions avec fluidité, et s’avèrent d’habiles compositeurs doublés d’instrumentistes de très haut niveau. Disposant en outre d’un son parfaitement adapté à leur démarche, ils en profitent pour placer leurs pions sur l’échiquier mondial, et avec un vocaliste de la trempe de (insert chinese name here), ils n’ont aucun souci à se faire pour se faire entendre.

 

Au final, On The Scorched Earth se pose en grosse surprise du mois en matière de revival Thrash de premier ordre, en balançant nonchalamment des bombes comme « Order & Chaos » sur leur chemin, comme autant d’hybridations improbables entre le doigté de Malmsteen et la science rythmique hystérique de Dave Mustaine. Un bel alliage en acier massif qui fait la nique à pas mal de combos européens se reposant un peu trop sur leurs lauriers, et qui se termine même sur une boucherie terrifiante d’à peine deux minutes qui ressuscite l’esprit dément des ASSASSIN Allemands, pour un final « Face Down » qui rappelle étrangement le « Baka » de la bande à Robert qu’on retrouvait sur le séminal Interstellar Experience. 

Non, les chinois ne se baladent pas tous dans les capitales du monde un appareil photo suspendu à leur cou. Certains restent au pays pour travailler leur instrument, et enregistrent des albums de qualité, et je me ferai toujours une joie d’en relayer l’existence dans ces colonnes. 

Prêts à décoller à bord de la navette d’ALCOR ? 

Attention, elle vole à vitesse maximale et vous promet une bonne pression au décollage. 

 

 

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