Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Metal and Oddities Reviews
Archives
31 mai 2016

SHIN - Metamorphosis

a0978099710_10

Punk Hardcore - Croatie - 25 Mai 2016 - 6 titres – 23 minutes

SHIN est un mot Japonais, qui semble avoir plusieurs sens selon l’idéogramme choisi pour l’illustrer. La signification la plus répandue est « Nouveau », ce qui pour le groupe dont je vais vous parler est assez explicite, puisqu’il n’existe que depuis décembre 2013, même si il en a déjà profité pour sortir un EP/LP en juin 2014, Running Sick. 

Est-ce à dire que les SHIN sont Japonais ?

Que nenni, puisqu’ils nous viennent de la ville de Zagreb, en Croatie. Le line up repose donc sur une formule en quintette, avec aux guitares Sole et Foch, Suker à la basse, Matija au kit et Tea au chant, et évolue dans une sphère Hardcore assez large, qui se veut Punk à la base, mais qui n’hésite pas à titiller le Metal mélodique en plus d’une occasion. Pour autant, ne les croyez pas Emo ou Screamo, vous feriez fausse route.

Les SHIN sont Hardcore à la base, et le revendiquent à longueur d’interviews, ayant même partagé la scène avec les légendaires MDC qui ne sont pas réputés pour être bien tendres.

 

Qu’en est-il donc de ce Metamorphosis ? Nous présente-il une véritable métamorphose depuis les débuts du groupe ? Pas vraiment, puisque les cinq musiciens continuent de suivre la ligne de conduite établie sur le EP précédent, en poussant toutefois le professionnalisme assez loin. Si vous avez encore du mal à les situer, ce qui est fort possible au vu du peu d’éléments fournis, sachez que leurs fans aiment à les comparer à des combos comme Bane, Comeback Kid, Bounz The Ball, The Ghost Inside, et qu’on retrouve en effet pas mal d’éléments communs entre eux et toutes ces références. 

Mais la passion avouée des Croates se situerait plus volontiers du côté de CONVERGE, tout du moins au niveau des affinités personnelles, puisque leur musique est beaucoup moins violente, heurtée et chaotique que celle des Américains. Ce qui est intéressant par contre chez eux, c’est cette façon de confronter en permanence la mélodie et la violence au sein d’une même structure, procédé qui découle parfois sur un Crossover intéressant entre Hardcore mélodique, Fast Punk limite Surf et Metal appuyé, à tel point qu’on ne sait plus trop où les situer au final.

Mais à on vraiment besoin de balises pour apprécier une musique ? Non, en effet. 

Alors ça déroule, et assez vite. 

 

Je ne vous ai jamais caché que les groupes Core à chanteuse étaient plus ou moins mon talon d’Achille…Je l’avoue, je suis un homme faible, et les vocalises féminines véhémentes sont mon plaisir coupable, et les intonations rocailleuses de Tea ne font pas exception à la règle. Mais attention, celle qui tient fermement le micro ne se contente pas de hurler sur la membrane et sait aussi moduler et chanter, ce qui en fait une frontwoman de premier ordre. Si vous souhaitez une vue d’ensemble de ses capacités, jetez une oreille sur le très métallisé « Morningstar » qui se rapproche même du Métalcore, et dont le refrain très bien troussé nous offre quelques mélodies de chant très graves absolument délicieuses, avec même en point d’orgue un solo tout à fait convaincant. 

Mais plus que Metal, les SHIN sont Hardcore. Et lorsqu’ils se décident à jeter dans le chaudron toutes leurs influences, ça donne un résultat tout à fait probant. Ainsi, « April 19 », qui débute comme une complainte Emocore débarrassée de tout tic embarrassant tombe vite dans le Fastcore qui détale si rapidement qu’on pourrait presque l’assimiler au Thrashcore, si les breaks et autres finesses techniques ne nous prouvaient pas que le quintette est trop affuté musicalement pour se vautrer dans la débauche. 

Alors oui, Metamorphosis est varié dans la cohérence. Il suit une logique aisément indentifiable, mais n’hésite pas à jouer à la marelle en sautant d’une case à une autre sans remettre en cause sa progression. Et le groupe étant aussi à l’aise dans les up tempi bien appuyés (« Reining The Beast ») que dans les ruades plus franchement Hardcore (« Empty Canvases »), vous en conclurez ce qui s’impose, à savoir que ce second effort est fiable de bout en bout dans sa diversité. Et comme tout se termine par une invitation à la folie (« Prvi U Svemu »), qui cavale le long d’un staccato de guitare diabolique qu’une rythmique atomique suit sans peine, le bilan est plus que positif, et transforme cette métamorphose en euphorie totale.

 

Les SHIN ne proposent donc rien de nouveau, à contrario de ce que leur nom semble indiquer, mais sont carrés, pros, et assument leurs goûts musicaux en jouant un Hardcore très Punk mais très solide, qui ne rechigne pas à loucher vers un Metal libre et affranchi de tout gimmick un peu trop cliché.

Et puis c’est un groupe à chanteuse.

Et moi, ça me suffit comme argument. Stupide non ? Attendez d’écouter Tea chanter, vous verrez bien !   

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Metal and Oddities Reviews
Publicité
Publicité