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Metal and Oddities Reviews
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10 juin 2016

SURTUR - Descendant of Time

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Witches Brew - Thrash - Bangladesh - 13 Novembre 2015 - 4 titres – 15 minutes

Voici un EP que notre cher Metalion de Slayer aurait sans doute encensé de quelques onomatopées il y a trente ans. 

On y trouve en effet tout ce qui le passionnait dans cette musique extrême qu’il chérissait tant…Des guitares sombres mais aiguisées, une rythmique puissante et percutante, et un chant bien possédé, enfin, il vous aurait sans doute expliqué ça mieux que moi avec force « evil », « thrashing madness » et autres « aaaaargh » dont il avait le secret.

Il me manque ce con…

Mais heureusement, beaucoup de groupes du monde entier semblent lui rendre hommage en permanence sans même le vouloir. A cette époque, ses groupes favoris venaient des USA évidemment, mais aussi d’Europe. Je ne suis pas certain par contre qu’il ait beaucoup parlé de musiciens du Bangladesh. Mais il aurait été heureux d’en rencontrer.

 

Aujourd’hui, le Thrash old school n’est plus une affaire de pays, encore moins l’apanage de quelques Américains et Allemands. Il vient de partout, et se voit même célébré en Asie, chose impensable à l’époque vu le manque de moyens des locaux, qui de nos jours rattrapent leur retard avec un aplomb qui force l’admiration. Nos ardents défenseurs de la violence musicale du jour viennent donc de Dhaka, Bangladesh, et n’ont qu’une seule optique. Rendre hommage aux plus grandes figures du style au travers de compositions personnelles, aussi efficaces que les classiques qu’ils idolâtrent.

 

SURTUR est donc un quatuor, axé autour de Riasat Azmi (chant), Shadman Omee (guitare), Masnun Efaz (basse) et Rifat Rafi (batterie), qui donnent corps à des compositions élaborées par leur compositeur principal, Shadman. Les morceaux construits par le tempétueux guitariste trouvent leur essence dans le Thrash classique et bestial des années 80, gravitant certainement dans l’orbite d’influences comme DESTRUCTION, les premiers SEPULTURA, et même les efforts les plus intenses de SODOM. Le groupe ne semble concevoir le Thrash que comme une débauche de décibels et de riffs assassins (certaines entrées rappellent d’ailleurs la bande à Robert Gonnella), et n’ont cure d’une quelconque évolution du style.

Et comme après tout, nous partageons tous l’amour d’une musique radicale et sans enrobage inutile, Descendant of Time finalement, ne présentera qu’un seul défaut majeur dans sa configuration définitive. Sa brièveté. 

Avec seulement quatre morceaux pour un quart d’heure, dont une intro, c’est court, trop court. Certes, le groupe formé en 2012 a connu bien des problèmes de stabilité, avant de trouver le line-up idoine, mais j’aurais vraiment apprécié de pouvoir goûter plus longuement leur bestialité sauvage et leur sauvagerie bestiale. En espérant donc que cet EP connaisse une suite un peu plus développée.

 

Mais les dits morceaux sont suffisamment conséquents pour qu’on prenne notre pied sans rechigner. Comme je l’ai précisé, les SURTUR ont choisi sciemment de foncer dans le tas sans trop se poser de questions, et une fois passée l’intro « Prologue To Chaos », ça tombe effectivement en plein dedans. On commence par un pamphlet brutal que le KREATOR de Terrible Certainty n’aurait pas renié (« Descendant Of Time »), et d’ailleurs, il n’est pas inutile de préciser que le timbre de voix de Riasat Azmi se rapproche assez de celui de notre bon vœux Mille.

Ça déroule comme aux grandes heures du genre, avec riffs d’airain bien tranchants, breaks à foison, et même soli pas bidon, le tout drivé d’une belle énergie juvénile. « Maggot Filled Brain » confirme cette bonne impression avec son lick de guitare à la DESTRUCTION/DEATHROW, et pose un peu plus les jalons d’un mid tempo de saison. Ça chauffe, ça bout même, et « Demolisher », le final, fait même exploser la marmite en optant pour un déferlement de BPM affolés, après avoir installé une ambiance bien pesante d’une intro lourde bien troussée. 

Versant complètement dans le Thrashcore, ce dernier titre est une tuerie intégrale, et en dit long sur les ambitions de ce quatuor éminemment sympathique. Mélangeant avec flair le radicalisme d’un KREATOR et le souffle le plus épique et violent du DEATHROW tardif (et des albums comme Deception Ignored ou Raging Steel), tout en se montrant très allusif envers un ASSASIN repris à la sauce Mille & co, les SURTUR démontrent qu’ils maîtrisent avec brio le vocabulaire Thrash européen des années 80, dans son lexique le plus véhément et vindicatif.

 

Pratique instrumentale éprouvée, énergie endiablée, ce premier EP démontre toutes les qualités nécessaires pour pérenniser l’héritage Thrash sans tergiverser, et se présente comme un premier volet annonciateur d’une carrière à venir rondement menée.

Avec un son tout à fait correct, les SURTUR s’imposent, non sur la durée, mais sur l’immédiateté. Le genre de sortie qui aurait fait hurler de joie notre vieux Metalion, qui les aurait sans doute honorés de quelques néologismes dont il avait le secret ! 

 

 

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