Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Metal and Oddities Reviews
Archives
16 juin 2016

BOYCOTT THE BAPTIST - Bash The Bishop

a3142726420_10

Rip Roaring Shit Storm Records - Crust Grind - UK - 30 Mars 2016 - 15 titres – 17 minutes

« Elève Gauduchaud, pouvez-vous me dire d’où viennent le Crust et le Grind à la base ? »

(Mine désabusée, mais surprise)

« Heu… »

« Enfin, faites un effort ! Le Crust, le Grind ? Hum ?? Ça vous dit quelque chose ? »

« Je sais pas m’sieur…D’un album de Maître GYM ? »

« Sortez. Immédiatement. Cuistre ». 

Si Kevin Gauduchaud, 5ème B, avait été un peu plus futé, ou s’il avait bénéficié d’une éducation musicale pointue, il aurait répondu sans réfléchir. Pour la simple et bonne raison que tous les gens de goût savent pertinemment que ces deux styles extrêmes ont vu le jour sur la perfide Albion, il y a une bonne trentaine d’année.

REPULSION ?

Allons, soyez sérieux…Sortez-vous aussi.

 

Et puisque le genre est né là-bas, il est normal qu’il y trouve encore en 2016 un certain écho. Certes, depuis, on en trouve trace un peu partout dans le monde, en Amérique du Sud, en Russie, et même en Australie. Mais l’inspiration d’origine, le souffle épique, les rythmiques affolantes et les lignes vocales effarantes, c’est du pur british, et ce même sans MBE. Alors direction Calais, puis Douvres, puis Lincoln, Cathedral City du comté de Lincolnshire, pour y faire la connaissance d’un trio qui prend un certain plaisir à se souvenir de ses origines bruitistes des années 80. BOYCOTT THE BAPTIST est donc un duo (Arthur – guitare, chant et Stefan – batterie et…chant), visiblement assez peu tourné vers la chose religieuse, qui manipulent la contestation sur un joli bruit de fond.

Ils ont déjà sorti pas mal de trucs bricolés, dont une démo en août 2014, Always Carry a Bible, EP trois titres en février 2015, et donc ce « longue durée » en mars de cette année.

 

Bash The Bishop et son incitation fort peu amicale envers les évêques et leurs mitres (et non pas) propose donc quinze morceaux fouteurs de merde pour une durée assez raisonnable dans le créneau, et surtout, une mixture très épaisse et sombre, constituée d’une base Grind agrémentée de quelques glaviots Crust, et de relents de morve Darkcore.

Peu appétissant ? Certes, mais diablement efficace. Mais les deux olibrius ont beau être purement British, ça n’est pas pour autant qu’ils vénèrent les références nationales. Certes, le rythme est dru, mais même en fouillant comme des dingues, il est assez difficile de trouver une quelconque influence NAPALM dans le tas. Non, les potaches préfèrent manier l’humour éclair, comme en témoignent « WHAT ? » et ses six secondes à la WEHRMACHT, ou « The Happy Birthday Grindcore Song », genre de comptine un peu branque pour maniaque de la blague nuisible. 

L’humour. Voici donc la composante majeure de cette cathédrale sonore érigée au nom du boucan bon enfant. Impossible de passer à côté en écoutant des titres comme le facétieux « Yoko No-No », et son refrain malicieux, ou « Minor Threat (Makes Me Wanna Drink) » et ses références fort peu respectueuses sur fond de Crust sale et dépenaillé.

Non, définitivement, plus que vers NAPALM ou DISCHARGE, c’est bien du côté de l’Est ou des USA qu’il faut chercher l’origine des idées détraquées des BOYCOTT THE BAPTIST, en évoquant des noms comme NASUM ou ANAL CUNT.

 

Ecoutez donc « Grindcore Prenup » ou « Fuck Off Trump », et si vous n’y trouvez pas de jolies réminiscences de Grind Finale ou 40 More Reasons To Hate Us, alors achetez-vous un sonotone. Même les attaques Thrashcore fleurent bon le côté nord du continent Américain, comme le démontrent les saillies médium « Happiness Is A Loaded Pun » ou « Thank Fuck You’re Not a Cop ». Guitares lourdes et grasses, tempo qui se traîne, et son global étouffant, presque…New-yorkais. Enfin, toute proportion gardée bien sûr. 

Alors certes, les deux zigotos sont drôles. Certes, les blagues, jeux de mots, boutades sont leur Grind quotidien, mais ils ont au moins le talent de les mettre en musique bruyamment et brillamment. Bash The Bishop n’est pas du genre calembour de fin de noces, mais plutôt soirée entre potes, lorsque l’euphorie fait dégénérer la fête. Il est évidemment conseillé de manier la langue de Shakespeare pour mieux comprendre les raisons du rire, mais même un public non anglophone peut y trouver son compte. C’est assez logique sans être pratique, euphorique, et surtout, gentiment hystérique. 

Et comme en plus ça recoupe plus ou moins la carrière des deux gamins, vous pouvez y voir une tranche de vie à l’Anglaise, fort peu amène de catéchèse et de dime de fin de cérémonie.

Production maousse, riffs pas en mousse, rythmique qui pousse et chant qui se trémousse. Du Grind, du Crust, du bon, et puis sur moins de vingt minutes, il faudrait vraiment être très con…pour refuser. Ah, et écoutez bien les samples utilisés, ils valent le détour. 

Et si Kevin Gauduchaud ne laissait pas ses oreilles traîner si souvent sur les bandes FM de feignant, il aurait su. Mais on ne va pas refaire le monde hein ?

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Metal and Oddities Reviews
Publicité
Publicité