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Metal and Oddities Reviews
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9 juillet 2016

HARMONIC GENERATOR - Flesh

Harmonic

Dooweet Agency - Heavy Rock Alternatif - France - 4 Septembre 2015 - 4 titres – 18 minutes

On n’a toujours eu des complexes en France. Si, si, je vous assure, des complexes, du genre, infériorité par rapport aux voisins Anglais, aux cousins Américains, et même aux alliés Allemands. Mais le pire, c’est que toutes ces comparaisons à charge ont été maniées intra-muros. Par nos propres médias, nos propres groupes concurrents entre eux…Jalousie, envie, médisance…Bref, un truc un peu local, des réflexes de gagne-petit, des huées aux concerts des « collègues » qui attirent plus de monde, des commentaires acerbes dans les colonnes en cas de chronique un peu trop dithyrambique.

Rien de l’extérieur en tout cas, car depuis des décennies, la musique Rock Française fait forte impression à l’étranger. Pour une simple et bonne raison, c’est que nos artistes/groupes ont décidé depuis longtemps d’être eux-mêmes, et de ne plus simplement singer les grosses valeurs externes. Le bon réflexe.

 

Prenons l’exemple des Marseillais d’HARMONIC GENERATOR, tout à fait pas au hasard du tout. Dix ans de carrière, des centaines de concerts nationaux et Européens, un paquet de sorties, de la morgue, et puis des concepts aussi. Certes, le truc du EP qui se décline en plusieurs volumes n’est pas vraiment nouveau. Mais il est malin, puisqu’il permet de se concentrer sur quatre, ou cinq bons morceaux à chaque fois, à quelques mois d’intervalles, et donc d’aller à l’essentiel, de ne garder que le meilleur. Leur carrière disco avait débuté avec When The Sun Goes Down, enregistré sous le soleil austral de Melbourne par Mark Opitz (INXS, ROSE TATTOO, Jimmy Barnes) et qui avait marqué les esprits de l’autre côté de la boule terrestre, et cette carrière a continué sous une structure en volets donc. 

Alors donc, Heart, Flesh, Skulls and Bones. Le cœur, la chair, les cranes et les os. Manquent les muscles peut-être…D’aucuns vous diront que leur musique l’est assez pour occulter cette partie, et ils auront raison.

Les Marseillais ont donc commencé cette tétralogie en nous parlant avec leur palpitant, ils continuent donc l’avancée en mettant leur peau à nu.

Quatre morceaux pour ce deuxième volume, seulement serait-on tenté de dire, tant les EP de nos jours sont assez remplis, au moins de cinq ou six morceaux pour donner le change. Mais je vous l’ai dit. Les HARMONIC GENERATOR vont à l’essentiel. Pas de frime, pas de fausses rimes, on n’emprunte pas son patronyme aux DATSUNS sans trime, et Flesh fait tomber les oripeaux pour laisser parler le Rock chaud, celui qui colle à la peau et qui peut éventuellement se dessiner à l’encre. C’est beau…

 

Deuxième tome et troisième production, le ton est-il toujours aussi bon ? La réponse ne tarde pas à venir sous la forme d’un « Dancing On Your Grave » énergique à souhait, qui ne fait pas dans la tergiversation mais qui fonce à fond dans un mur Rock sur lequel il ne s’écrase pas pour autant. Riff gluant, chant tout en mordant, rythmique sobre mais qui fait sauter le palpitant, c’est du gros Rock bien Heavy comme on l’aime par ici, et presque un hit, si les classements de chez nous n’étaient pas si porté sur le mou. Les HARMONIC GENERATOR n’ont pas perdu la main, et l’étalent sur la table pour rafler la mise en moins de quatre minutes, laissant les autres concurrents hébétés par ce coup de poker rondement mené. Un peu GUNS, un peu 7 WEEKS, ça pulse et comme nous l’avons déjà constaté, ça ne s’embarrasse pas de modernité déplacée. Prod’ propre, interprétation carrée, breaks bien troussés…Que demander ? Du rab ? Mais il y en a… 

« Secret Garden » joue la chaloupe, tente le déhanché sexy de Tyler et Perry, le tout sur un riff qui se croit tout permis. Subtil mélange de Grunge indécis et de Heavy, on sent l’union contre nature entre les Bostoniens des 70’s et le ALICE IN CHAINS des nineties.

 

Même lourdeur sur « Something You Need To Know », qui laisse la basse partir un peu plus tôt et mener les mineurs au boulot. Le MÖTLEY de Generation Swine se taille le bout de gras avec les early PEARL JAM, même si la sueur du sud de l’Australie humidifie les mouchoirs. Du Rock évidemment, lourd forcément, mais une mélodie un peu tendue, et un chant qui cherche l’empathie avec sa discrétion presque émouvante. Fausse ballade amère mais véritable flèche de poison décochée en plein cœur, c’est un morceau phare parmi d’autres morceaux qui nous emmènent tard dans la nuit, lorsque les regards se tamisent et que la lumière faiblit.  

« The End » retrouve un peu d’allant au petit matin, et se dope au boogie texan pour fermer la porte en repartant. Un beat plombé mais léger, une guitare southern, et surtout, un au-revoir plus long que le premier bonjour. Refrain qui monte en pression alors qu’on s’entame à la vodka, c’est un peu pataud mais salement costaud, et fait la jonction entre les jams bluesy en pattes d’éph et le Glam flemmard Californien des 80’s. Un peu UGLY KID JOE Grungy, et en tout cas, une jolie porte de sortie qui nous fait déjà attendre la suite alors que le présent n’est pas fini. Un petit riff à la Sabbath pour faire joli, et les vingt minutes imparties s’envolent… 

Cette deuxième tranche de vie des Marseillais d’HARMONIC GENERATOR a le défaut de sa qualité. Trop court, qui laisse sur sa faim et sa soif, mais qui finalement, sait tirer partie de son échéance précoce. Un deuxième chapitre écrit avec les tripes, le cœur, qui rocke à fleur de peau et qui n’en fait jamais trop dans un créneau Rock chaud.

Maintenant les gars, il va falloir trimer avant les frimas, car certes, l’été nous réchauffera, mais nos crânes vont bouillir sous le soleil jusqu’à ce que la suite ne vienne. 

Alors ne lézardez pas trop. On vous retrouve dans les salles pour une rencontre qui se terminera un peu moins tôt.

 

 

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