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Metal and Oddities Reviews
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31 juillet 2016

MADAME MAYHEM - Now You Know

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Metalville / Rough Trade - Modern Metal - USA - 26 Août 2016 - 14 titres – 52 minutes

« Il y a des mecs qui aiment se tirer, et s’éloigner de leur voisinage, qui se jettent dans un avion pour Miami Beach ou Hollywood, mais moi, je prends un Greyhound sur la ligne de Hudson river, parce que je me sens trop New-yorkais ce soir » 

C’est un truc comme ça que chantait le petit Italo-New-yorkais Billy Joel il y a disons…quarante ans. Oui, New-York c’est un état d’esprit, mais cet état d’esprit, vous pouvez aussi le ressentir à L.A, c’est juste une question de point de vue. Après tout, on s’attache à une ville, à une éthique, à un rythme nocturne et à des amis, surtout des musiciens. C’est probablement ce genre de leitmotiv qui a dû guider MADAME MAYHEM sur les traces des rockeurs et de leurs guitares en bandoulière pour en arriver là. Enfin, je ne sais pas, je ne la connais que depuis ce matin, via son dernier album officiel.

Elle est née à Manhattan, et juste accolé à son nom se trouve le fameux petit logo ™, qui en dit long sur ses ambitions et son personnage. Mais après tout, il faut bien protéger son identité, même fantasmée, et il faut avouer que le personnage lui va bien.

 

MADAME MAYHEM™ fait partie de ces artistes ayant explosé récemment, à l’image de Diamante ou Dorothy, bien que musicalement, le rapprochement ne soit pas des plus évident. Certes, l’image de l’artiste mise sur un certain sens de la provocation, mais il semblerait que ses ambitions artistiques se situent sur un terrain plus ou moins différent. Elle a été découverte via la playlist des nouveaux artistes de Clear Channel iHeartRadio, avant d’ouvrir pour BUCKCHERRY, de jouer dans des salles aussi mythiques que le Roxy, le Viper, le Bowery Ballroom, et avant de sortit son premier LP en 2012, White NoiseComme vous le voyez, on ne peut pas dire que l’artiste n’ait pas bossé dur pour en arriver là, et je vous garantis que ce second effort ne doit pas grand-chose à son joli minois. La chanteuse a du talent, des balls comme on dit, et Now You Know, outre son titre en forme de déclaration d’intention, ne doit rien au hasard… 

Parlons un peu casting, puisque celui de ce LP disponible en version digitale depuis l’année dernière et en version digipack deluxe via Metalville le mois prochain est fameux. Outre la tempétueuse vocaliste, on retrouve à certains postes clés des musiciens bien connus des Hard-Rockeurs. Excusez du peu, mais lire les noms de Billy Sheehan (WINERY DOGS), Ray Luzier (KORN), Ron « Bumblefoot » Thal (G N’R), ou Russ Parish (STEEL PANTHER) au casting d’un disque a de quoi donner le tournis. Bien évidemment, leur participation est éparse, mais le fait de savoir qu’ils ont accordé leur confiance et leur talent à cette artiste en dit long sur la qualité du produit en question.

 

Quelle est-elle d’ailleurs ? A quoi doit-on s’attendre ? Une grosse dose de Hard-Rock in your face ? A une digression un peu Néo en vogue ? Un truc qui flirte avec la Pop ? Pour être honnête, rien de tout ça et pourtant un peu de tout en même temps. La direction artistique de la belle n’est pas clairement définie, ce qui l’est par contre, c’est cette liberté de ton à laquelle elle est attachée. Avec une production très up in time et brillante comme du latex sous les lumières de la scène, MADAME MAYHEM™ se veut ancrée dans son époque, sans renier ses racines Rock qui effectivement, ne sont pas dénuées d’une certaine approche Pop, sans tomber dans la soupe commerciale. Et si vous affectionnez les raccourcis, voyez ça comme une grosse tranche de Hard-Rock moderne qui n’a pas oublié son passé. 

Quatorze morceaux pour presque une heure de musique, il fallait avoir du carburant pour remplir le réservoir. Alors non, tous les morceaux ne sont pas indispensables, certains sentent le réchauffé, mais globalement, le hold-up est réussi, et risque de convaincre bien des fans potentiels du bien-fondé de la démarche globale. Des guitares, beaucoup de guitares, du groove bien sûr, et surtout, la voix de la demoiselle, assez haut perchée et facilement identifiable.

 

Les titres évoluent entre un Metal assez synthétique et puissant, se basant sur des riff simples et plus ou moins accrocheurs (l’ouverture « Monster » qui a fait l’objet d’une vidéo assez réussie, « Something Better », up tempo sauvage aux guitares bien grasses et aux arrangements électroniques ludiques, « Witchcraft », au chaloupé vaudou séduisant et vénéneux), des morceaux plus volontiers placés à la lisière du Pop-Rock un peu teigneux mais hautement radiophonique (« Left For Dead » et son refrain bien senti, « Better Days » et son joli parfum acoustique qui rompt un peu avec la monotonie), mais aussi pas mal de Hard-Rock classique mais entraînant (« Sacrifice » et son balancement de guingois, « …After 2AM » confession nocturne qui ne crache pas sur quelques scratchs de platine), sans oublier de s’arrêter, mais pas trop, sur la case ballade pour émouvoir un peu plus les cœurs solitaires (« Anyone Who Had A Heart », cover bien sentie du hit de Burt Bacharach/Hal David interprété en 63 par Dionne Warwick, puis par Cilla Black, et repris des centaines de fois, avec cette fois-ci une version pleine de feeling et une palette vocale assez impressionnante).

 

Comme vous le constatez, le choix est large. Certes, la tonalité générale évoque plus le clinquant de L.A que les dérives urbaines de NYC, la production se veut bien à l’aise dans ses bottes à talons, mais la variété de composition que propose ce Now You Know mérite quand même votre attention, ne serait-ce que pour les efforts consentis en terme d’éclectisme et la voix puissante de cette chanteuse somme toute attachante. Encore un peu trop liée à la scène Electro-alternative de la fin des années 90, encore un peu standard dans son approche du Hard Rock et du Metal, mais pleine de promesses, MADAME MAYHEM™ n’en reste pas moins une artiste complète, à l’univers graphique en adéquation avec ses velléités musicales. Vous jugerez de vous-même si la pléiade de featuring de cet album est vraiment pertinente ou si les caméos tiennent du gadget, mais en l’état, ce second album tient les promesses évoquées par le premier. Pas vraiment du Rock authentique, pas non plus du Metal teigneux, mais quelque chose entre les deux, qui contient suffisamment de hits pour se faire remarquer. 

Quelque chose à voir en concert, puisque dans ce cas précis l’image est au moins aussi importante que la musique.

Voilà, maintenant, vous savez. Que vous avez affaire à un cirque plaisant, mais pas vraiment au chaos attendu. 

 

 

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