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Metal and Oddities Reviews
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3 septembre 2016

LUCIFERS CORPUS - Burdened

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Sludge - Ecosse - 24 Juillet 2016 - 4 titres – 15 minutes

On pourrait penser à tort que le Sludge est plutôt une musique ricaine à la base. Pas faux puisque l’essentiel des groupes du cru viennent de là-bas, mais aussi d’Angleterre ou des pays de l’Est. Mais on peut aussi être Ecossais ET jouer une musique lourde et éprouvante. Non, la douleur n’a pas de frontières, et l’extrême bénéficie d’une sorte d’espace Schengen mondial qui lui permet de passer les barrières sans avoir à présenter de papiers officiels.

Alors Edinburgh, Dallas, Birmingham ou Sofia, on s’en cogne un peu en fait.

 

LUCIFERS CORPUS, justement, Edinburgh, et ce, depuis 2014, et certainement plus longtemps d’un point de vue personnel.

Un premier EP début 2015, ce Burdened un an plus tard, et une conception toute personnelle du Sludge qui les fait se rapprocher d’un Doom un peu poisseux qui finalement permet de proposer une osmose tout à fait intéressante. Le quatuor (Matt – chant, Fraser – basse, Steve – guitare et Bud – batterie) se réclame d’influences ouvertes et classiques (ENTOMBED, PANTERA, CROWBAR, en gros, la sainte trinité à peu de choses près), mais aussi d’une poignée de références externes assez incongrues comme Thor ou Conan le Barbare. Et à l’écoute des quatre morceaux de cet EP, il n’est pas difficile de visualiser ces héros de la mythologie réelle ou pas tant la force qui s’en dégage est impressionnante. 

Le débit est lent, épais, c’est indéniable. La recette éprouvée par les Ecossais est d’usage, des guitares énormes et gravissimes, une rythmique marteau de forgeron qui cogne plus que de raison, et un chant très Hardcore qui fait la jonction. Comme à l’habitude, les fréquences de la guitare et de la basse sont à l’unisson, mais c’est presque une figure imposée du genre.

Mais si le tempo se veut martial et processionnel, il lui arrive toutefois par accident d’accélérer le pas, un peu de la même façon que les EYEHATEGOD avaient d’entamer leur album de reformation. « United By Hate », et ses deux petites minutes de Hardcore vraiment violent permet à ce second EP de ne pas sombrer dans la monotonie, même si les trois morceaux principaux développent de belles qualités.

 

Sludge donc, mais abordé comme une version très pesante du hardcore le plus poisseux la plupart du temps. Une grosse bordée du ENTOMBED contemporain, jouée comme une digression sur les enseignements du NOLA et de la lourdeur prêchée par les CROWBAR et autres DOWN, sans les références seventies dispensables. Les LUCIFERS CORPUS ne crachent pas sur quelques accents Doom, mais renient ses automatismes les plus flagrants pour rester ancrés dans un Hardcore vraiment efficace. Cette impression est sans doute renforcée par le chant de Matt qui refuse d’emprunter les intonations d’Ozzy et autres délires Bluesy, et qui reste campé sur des prises de positions Core salement éructées. 

En résulte donc une variété savoureuse qui permet à ce second EP de varier son propos. Si l’ambiance de fond est cohérente, les variations de ton évitent toute pénibilité d’écoute. Ce mélange délicieux de Sludge âpre, de Doom light, de Hardcore fight et de Metal tight permet aux Ecossais de se distinguer de la masse sans aucun effort, et laisse présager du meilleur pour l’album à venir, pour peu qu’ils parviennent à rester dans cette diversité. Chaque morceau à son empreinte, et tous sont indispensables au cheminement global qui nous emmène sur des chemins différents.

Ajoutez à ça un son énorme et gras, lourd mais pas éprouvant, striée de quelques stridences discrètes pour le côté Noisy inévitable, et vous obtenez un EP très professionnel et inspiré.

 

Les LUCIFERS CORPUS, malgré leur patronyme évoquant un énième trip Stoner/Vintage se distinguent en refusant les conventions et en franchissant les barrières sans prendre de précautions.

Quand je vous disais que la musique n’avait pas de frontières.

Ni géographiques, ni de style.

Et c’est sans doute pour ça qu’on l’aime tant.

 

 

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