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Metal and Oddities Reviews
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3 septembre 2016

BARGE - Barge

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Grave Mistake Records - Powerviolence  - USA - 22 Août 2016 - 12 titres – 13 minutes

Vous pensez bien qu’un groupe qui s’appelle BARGE ne pouvait pas passer entre les mailles de mon filet. Me revendiquant moi-même légèrement taré, il convenait que je m’occupe du cas très sérieux de ces Américains qui sans vraiment le savoir, ont choisi le nom le plus parfait pour que je me focalise sur eux. Américains donc, De Richmond, Virginie, les BARGE sont en activité depuis l’année 2012, puisqu’ils ont sorti leur première démo Lose eu mois de mars il y a quatre ans. Depuis, ils ont lâché quelques trucs épars, comme un gros single No Gain quelques mois plus tard, avant de proposer une promo tape en 2015.

Pas grand-chose à se mettre sous la dent, mais cette lacune se voit aujourd’hui comblée par un premier long, dont le destin est géré en digital et vinyle par le label Grave Mistake Records, qui sur ce coup-là n’a pas vraiment fait une grosse boulette, bien au contraire.

 

Les BARGE sont donc quatre gros flingués qui ont placé leur destin sous des auspices clairement Hardcore, mais pas du genre posé et réfléchi. Bien que leurs textes le soient assurément, leur musique est un poil plus débridée que les sempiternels accords Rock qu’une voix rauque vient accompagner de quelques revendications légitimes. Bob Quirk, Jean-Pierre Olivos, Dan Horres, et Zack Hullinger envisagent la chose Core sous un angle plutôt brutal, qui emprunte les chemins escarpés du Powerviolence et du Thrashcore, mais l’affaire est un peu plus fouillée que ça. Si le rythme est globalement assez fou, si le chant grave et sous mixé effraie un peu, les lascars de l’extrême ne dédaignent pas pour autant les sonorités oppressantes du Hardcore Indus, et les stridences du Chaotic Core le plus dense. En résulte une sacrée danse justement, qui tourne comme une gigue démente, et qui vous emporte dans un tourbillon de violence crue.

Et ça, pour un premier album, c’est toujours bienvenu.

 

Enfin album…Parler d’un longue durée qui n’atteint même pas le quart d’heure est toujours assez ironique en soi, mais au jugé de l’énergie et de la vilénie déployées sur ces douze morceaux, on peut sans paraître déplacé affirmer que l’intensité vaut bien des LP beaucoup plus longs. L’approche des BARGE est assez simple et fouillée à la fois. La vitesse du Powerviolence, la folie du Thrashcore le plus velu, mais aussi le regard biaisé du Hardcore New-yorkais, un peu comme si les NAILS, CARNIVORE, MIND ERASER et les JUNGBLUTH partageaient le même local de répétition, émettant des sons individuels se mélangeant soudain en un gigantesque maelstrom central.

Alors ce qui pourrait et devrait ressembler à un capharnaüm musical condensé se transforme pourtant ici en débauche d’énergie d’une ébauche de renouveau pour le Powerviolence le plus violent et presque malsain. En à peine douze interventions, les BARGE prouvent qu’ils sont à la hauteur de leur patronyme dans un sens francophone, et ne refusent aucun débordement, tout en restant parfaitement logiques, cohérents, et surtout, entraînants. 

Assez difficile à décrire en l’état, leur premier LP mélange des influences complémentaires, et se base sur un principe simple de déstabilisation, construit sur une alternance de passages furieux et épileptiques et de soudains écrasements rythmiques assez poisseux. Les riffs se succèdent à grande vitesse, possédant tous une accroche immédiate, mais le boulot de la rythmique n’est pas non plus à négliger, sans oublier de parler des arrangements bruitistes qui flottent en arrière-plan pour vous assurer un non confort d’écoute optimal. En définitive, Barge, le LP, refuse la linéarité d’un effort Powerviolence classique pour aller fouiner dans les poubelles du Hardcore US sa dose de poison. Et ce nom si facile à retenir pour nous autres le sera encore plus une fois que vous aurez écouté leur musique, qui si elle emprunte des voies déjà connues, le fait avec flair et audace, avec cette petite touche d’ironie instrumentale qui les rend assez spéciaux. 

On ne s’appelle pas BARGE par hasard. La preuve en est là, sous vos yeux et oreilles. De la violence oui, des revendications, mais aussi de l’envie. L’envie de souffler le chaud et le froid et de vous faire tourner fou. Ce qui était, je crois, le but de la manœuvre.

 

 

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