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Metal and Oddities Reviews
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4 septembre 2016

NUCLEAR HOLOCAUST - Overkill Commando

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Selfmadegod Records - Death Grind - Pologne - 27 Juin 2016 - 20 titres – 27 minutes

C’était pas le truc à la mode ça dans les années 80, d’être complètement obnubilé par la guerre nucléaire ? Si hein ? Entre les films (Mad Max, War Games, Le Jour D’Après), les albums (trop pour être cités), tout le monde semblait ne pas s’être remis de la crise de Cuba et rester légèrement effrayé par les dissensions diplomatiques entre les USA et les Russie. 

En gros, tout le monde pensait que la dernière valse se danserait en mégatonnes, dans un barouf pas possible avant un subtil bronzage aux UV. On pensait ce temps révolu, mais entre les petites blagues de Kim en Corée du Nord, la menace Iranienne et les boutades bon enfant de Vladimir, le sujet semble être remis sur le tapis. Est-ce à dire que les Polonais de NUCLEAR HOLOCAUST seraient les enfants illégitimes de NUCLEAR ASSAULT et MUNICIPAL WASTE?

Je n’en dirai pas plus sur cette union pas si contre nature que ça, mais musicalement, l’affaire va un peu plus loin qu’un coït rapide sur un tas de déchets radioactifs, menant à la maternité seize mois plus tard (oui, la gestation au plutonium est légèrement plus longue que la normale). Je parlais de Pologne, de NUCLEAR HOLOCAUST, mais il va me falloir préciser un tantinet, histoire de pouvoir localiser les retombées… 

Pologne donc, Świdnik pour être plus précis, et un an d’existence au compteur Geiger pour ces affolés du champignon.

 

Sur leur feuille de route, une première démo, Mutant Inferno en 2015, et un Split partagé avec les HELL UNITED, CEMETERY WHORE et les subtils NECROSODOMISTICAL SLAUGHTER plus tôt cette année. Mais le quatuor se sait prolifique, et nous aussi par extension, et préparait dans l’ombre des centrales son grand soir de prévention, avant de lâcher sur l’Europe de l’Est sont premier longue durée, via l’entreprise SelfmadeGod Records, cadors locaux qui distribuent tout ce qui est costaud à une échelle Européenne. Depuis leurs débuts, le son s’est bien évidemment affiné, ou grossi selon le trait choisi, et leur art est maintenant pratiqué gras et concis, à cheval entre Death vraiment basique, Grind pas vraiment supersonique, Crust atomique et Thrash légèrement épidermique.

L’équilibre est plutôt bien trouvé, même si la démarche rappelle les contrôles de cheminées russes des eighties, la qualité est au rendez-vous, mais je n’en dirai pas autant de la sécurité. 

Les mecs jouent un jeu dangereux, qui se pratique en une vingtaine de points de vérification des réacteurs. Rythmique enlevée qui ne chipote pas trop sur les détails, riffs qui hésitent entre Death baryton et Crust coulé dans le béton, chant rauque et grave qui fait la liaison, pour une inventivité qui reste sur le même ton. Mais musicalement, le quatuor tient largement la route qui le sépare de Tchernobyl, et vous propose donc de porter la combinaison anti-radiations pendant une petite demi-heure. Elle a été cousue sur mesure mais ne semble pas vraiment étanche, alors attention aux inflammations…

 

Produit par Pawel Chyla et enrobé dans un artwork signé Marcin Studzinski de chez St. Chaos Art, Overkill Commando présente un gros Grind qui penche salement du côté Death où il va tomber, et ne cherche en aucun cas l’originalité, mais plutôt l’instantanéité, et l’efficacité. On peut penser de ces vingt chansons qu’elles recyclent des tonneaux déjà ouverts par les zombies de MUNICIPAL WASTE, avec le doigté de l’école nordique, comme une version un peu apathique et compressée des ENTOMBED. Le résultat n’est pas forcément désagréable, mais la détonation est bien moins forte que les effets décrits dans les morceaux. Le schéma ne dévie pratiquement pas d’un tir de missile longue portée, accélère de temps à autres lorsque le chant se fait plus grognon, mais dans le fond, les dégâts ne sont pas vraiment notables. 

La routine s’installe assez vite, et en fin de compte, plus que Death, Thrash ou Grind, la musique irradiée de ces Polonais prend des airs de Crust un peu lourd et glauque, pas désagréable dans une petite forme, mais un peu long malgré sa concision. Les réflexes se répètent d’un titre à l’autre, comme une rigor mortis qui craque et laisse un muscle soudain bouger, mais ne soyons pas condescendants, et avouons que sur quelques segments, la sauce aux toxines fluo prend. 

On pense à un peu à DEATHBOUND de temps à autres, en moins ludique, mais aussi à l’école des parapluies Crust N’Roll Suédoise, qui finalement ne protège pas tant que ça des nuages chargés de particules. Le son est d’ampleur, la cohésion est majeure, mais la redite pointe souvent le bout de sa surdose d’uranium. On aimerait à l’avenir que le combo prenne un peu plus de risques pour nous surprendre. Mais il n’en reste pas moins que l’ensemble est efficace à défaut d’être complètement séduisant. 

Alors si une petite ballade à Pripiat vous tente, les NUCLEAR HOLOCAUST peuvent vous offrir une visite un peu guidée, qui ne vous montrera pas les détails les plus morbides mais qui vous permettra de vous imprégner de l’ambiance.

 

 

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