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Metal and Oddities Reviews
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13 septembre 2016

MACHETE FUCK - Atavic Scars

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Noisy Crust D-Beat - Allemagne - 4 Septembre 2016 - 11 titres – 21 minutes

J’ai l’habitude d’entendre parler de personnes qui aiment s’introduire diverses choses dans le fondement, des poupées, des battes de baseball, et même des alligators nains, mais je dois avouer qu’on ne m’avait jamais fait le coup de la machette…Bizarre quand même, ça fait mal ça non ? Du coup, on pourrait croire le truc sorti d’Indonésie ou d’Afrique, voire d’Amérique du Sud, alors qu’il nous en vient d’Allemagne.

Enfin d’Allemagne…Disons que leur QG y est installé, mais les gus à la lame tranchante sont en fait de tous les horizons, et dessinent ensemble un « pentagramme de nationalités » comme ils le disent si bien sur leur Bandcamp.

 

Cosmopolites certes, mais pas inconnus. On retrouve au casting de ce nouveau projet des membres actuels ou passés de DISCHARGE, VAGRANTS, THEM MARTYRS et DISGUST, ce qui dès le départ vous en dit long sur ce qui vous attend au gré des pistes de ce charmant mais néanmoins bruyant Atavic ScarsAinsi, ces cicatrices seraient héréditaires, ce dont je ne doute aucunement en louchant sur le parcours des cinq musiciens impliqués. Au vu de leur histoire, ils ont bien évidemment choisi de perpétrer une musique hautement bordélique, située dans un créneau Crust et D-beat, mais traitée avec beaucoup d’audace et de mauvais goût forcément bon au final. 

Pour autant, je préfère vous prévenir, la musique des MACHETE FUCK n’est pas vraiment du genre franche du collier. Les guests se sont visiblement beaucoup amusés avec l’extrême au point de lui faire emprunter des chemins étranges, sinuant autour d’un axe Anarcho-Punk pour mieux lui faire emprunter des traverses Indus très louches.

Tout ça donne un mélange assez intéressant en soi, quoique subtilement hermétique.

 

En exemple flagrant, le long morceau « Sing Me a Suicide » qui n’a certainement pas choisi ses paroles au hasard, et qui singe quelques tics BM pour les intégrer à une horrible grimace Hardcore. Plus de quatre minutes de torture auditive qui semble vouloir mettre en sons des images de cauchemar, et qui se veut lourd présage sur un avenir Crust pas véritablement clair. Mais les morceaux plus concis ne sont pas plus directs pour autant…Il faut dire que le chant nasillard est assez perturbant en soi, et rappelle certains groupes un peu en marge comme les CEREBRAL FIX des premières années, qui hésitaient encore entre bordel paillard et dérives sombres à venir. 

Guitares qui rappellent l’ambiance Anglaise des eighties, ballet pour des brutes en mal de sensations fortes (« Lost Beyond Hope »), Atavic Scars laisse en effet des cicatrices assez profondes dans les oreilles par son parti-pris ambivalent. Crust par défaut et par legs, Hardcore par besoin, délicatement Death et Black par touches fugaces, ce premier effort en commun est très déroutant, violent sans l’avouer vraiment, et dissonant sans vraiment plonger les amplis dedans. La production est assez tordue aussi, avec une rythmique qui pâtit de fréquences un peu sous-estimées qui rend les attaques les plus lapidaires très floues (« One Of Them », Crust et D-beat vus à travers un prisme BM, pas dégueulasse, mais surprenant), et des riffs qui semblent tourner dans l’atmosphère sans vraiment parvenir à se fixer sur un thème (« There's a Storm Coming »). 

Alors que dire finalement ? Simple, utilisons une image concrète. Tentez de visualiser auditivement un mélange entre les approximations du DARKTHRONE le plus branlant, le DISGUST le plus dégoutant, et le DISCHARGE le plus déstabilisant, et vous obtiendrez une réalité parallèle assez en phase avec les onze morceaux de ce premier EP. On se croit parfois en plein carnaval de l’étrange avec des sons irritants qui virevoltent comme des arrangements destinés à crisper les enfants (« Black Smoke Rising », itérations ludiques bizarres et ambiance de foire), et on quitte la piste avec une sensation amère dans la mémoire, puisque les flingués ont choisi une porte de sortie qui ne mène nulle part (« Endless Surge », petit manuel à l’usage des tarés fans de MEATHOOK SEED et OLD). 

Mais tout ceci est bien intrigant…Le concept aura-il une suite et si oui, quelle forme prendra elle ? Mais après tout, nous disposons de suffisamment de groupes premier degré dans les créneaux respectifs occupés par les MACHETE FUCK (regardez la photo de leur Bandcamp, quatre messieurs et une jolie demoiselle, c’est assez fidèle au bordel qu’ils propagent), pour que ces derniers se permettent des digressions un peu plus bancales.  

En tout cas, une machette dans l’oignon, c’est pas bon ça. Et finalement, ça laisse bien de vilaines cicatrices. Comme cet EP d’ailleurs.

Alors méchants ou pas, ces cinq olibrius ont au moins le mérite d’être honnête quant à leur malhonnêteté.

 

 

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