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Metal and Oddities Reviews
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26 septembre 2016

CROWTEIN - King Ov The Rats

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Blackened Powerviolence - USA - 6 Septembre 2016 - 10 titres – 10 minutes

Histoire de situer un contexte, situons. Un série (ou Sitcom, « Situation Comedy » pour les non anglophones), qui depuis 2005 en est à sa quatorzième saison. It's Always Sunny in Philadelphia, ou l’histoire de quatre potes aux égos boursouflés et légèrement arrogants qui possèdent un pub Irlandais à Philadelphie. Il n’est pas utile de connaître les méandres du scénario pour pouvoir apprécier le disque dont je m’apprête à vous parler, mais histoire de bien comprendre la folie qui l’anime, c’est quand même plus pratique.

Alors je vous laisse mater un ou deux épisodes et je reviens.

 

(Le temps passe, je m’occupe comme je peux, il me reste trois quarts d’heure à meubler).

 

C’est bon, vous êtes familier avec l’univers et les personnages ? Vous m’en voyez ravi, et il est utile de préciser que vous avez fait ça pour rien, puisque la musique de ces deux Américains peut aussi s’apprécier dans l’ignorance la plus totale. Mais au moins, vous n’avez pas tout perdu, puisque maintenant vous êtes accro, et croyez-moi, vous allez vous régaler.

Il risque d’ailleurs de vous arriver la même chose avec nos pas si héros que ça du jour, puisque leur EP est aussi explosif que les aventures des personnages auxquels ils font référence. Enfin référence le terme est plutôt faible, je devrais plutôt parler de déférence. Tout comme Shane et ses UNSEEN TERROR se vautraient dans un hommage ludique à Garfield, les CROWTEIN ont décidé d’ériger un autel musical à la gloire de Charlie Kelly et ses amis, autel sur lequel ils ont placé une dizaine de bougies Powerviolence qui brûlent d’un feu ardent.

 

Les CROWTEIN (qui ne se prononce pas « crottin » en Français, attention), nous viennent donc de Bloomington dans l’Indiana, et semblent entamer leur carrière avec ce King Ov The Rats, puisque aucune autre référence n’est disponible sur leur Bandcamp. Qu’à cela ne tienne, c’est une belle entrée en matière qui pourrait être facilement résumée aux mots clés qu’ils indiquent en bas de page. Les tags sont les suivants,  black metal metal grind grindcore hardcore powerviolence et Bloomington bien sûr, et sont plutôt bien sentis. Il est vrai que le boucan proposé par ce duo (Tucker Thomasson – guitare et cris, Niko Albanese – blasts) est un genre de gros Powerviolence à tendance Grind, dont l’humeur chafouine emprunte au Black sa misanthropie. Mais le tout est joué avec une bonne humeur évidente, preuve que le combo n’a pas oublié son second degré dans le placard de la violence crue. 

Si les clins d’œil à leur série préférée apportent une touche nonsensique à l’ensemble, le propos lui est plutôt classique. Des guitares extrêmement graves, un chant bien grogné comme il faut, et quelques fantaisies rythmiques dont le tempo sautillant en intro du diabolique « Charlie Work » n’est pas un des exemples les moins incongrus. Quelques samples bien placés pour redonner de l’allant à un EP somme toute assez bref, mais de jolies interventions Hardcore qui permettent à certains morceaux de se détacher du lot, comme cet addictif « The Dennis System » qui se veut beaucoup plus Hardcore métallisé que la moyenne avec son refrain carrément mémorisable.

C’est d’ailleurs le titre le plus étendu du lot, qui prouve au passage que les deux gus sont capables de composer des trucs qui accrochent irrémédiablement l’oreille, et pas de simples fouteurs de merde Powerviolence sans foi ni roi.

 

Tucker Thomasson sait d’ailleurs trousser des riffs vraiment identifiables, qu’il accompagne d’un chant vilain comme une engueulade de papa pendant le repas, mais il est aussi capable de saccader comme un fou lorsque l’ambiance devient plus délétère. En gros, la furie du Powerviolence, la folie du Grind, et la puissance d’un Hardcore Metal vraiment entêtant, une combinaison aussi fatale que la sitcom dont ils se réclament les plus grands fans. « The Gang Beats Boggs » fait aussi partie de ce joli lot à cheval entre la brutalité contemporaine et le Crossover d’il y a quelques années, avec son mid tempo vraiment pesant qui laisse une guitare un peu fatiguée étirer un motif redondant et répétitif. Un compliment ? Oui, c’en est un. 

Quelques blagues de bon ton qui ne durent pas quatorze saisons (« Pop-Pop : The Final Solution », deux secondes et pas plus), du pur Crust/Grind de derrière le zinc (« The Gang Gets Invisible »), des références à GETS WORSE et NAILS comme à la parade (« The Nightman Cometh », avec quelques écrasements bien sentis), et une grosse fête à laquelle vous êtes conviés, pour un happy hour qui n’a pas fini de dégénérer. 

Seulement dix titres ? Merde les mecs, vous auriez au moins pu vous mettre à la hauteur et en proposer une poignée de plus, parce que là, c’est pas encore l’heure et l’enivrement commence à peine à faire sentir ses effets. Cocasse, cet EP fracasse, et laisse dans un délicieux état d’hébétude, avec son cocktail bien secoué à base de Téquila frappée et de bière bon marché.

Du Powerviolence qui ne fait pas semblant d’en être, mais qui sait aussi ce que le bon Hardcore peut être. Et même sous la pluie, il fait toujours beau à Philadelphie.

 

Même si on n’est pas en Pennsylvanie, mais bien dans l’Indiana.

 

 

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