Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Metal and Oddities Reviews
Archives
3 septembre 2015

CALL OF THE VOID - Ageless

a1168555630_10Relapse Records - Crust Grind - USA - 10 Février 2015 - 12 Titres, 34 Minutes

Vous ne le verrez pas, vous ne vous en rendrez sans doute pas compte, mais cette chronique signée par votre serviteur porte le numéro de référence 1000. Oui, mille chroniques. En presque neuf ans de travail pour Metal Impact, j'ai rejoint mon estimé collègue Stef dans la caste très restreinte des chroniqueurs à quatre chiffres. C'est anecdotique, tout le monde s'en fout à part moi mais...Même si je ne joue pas du clavier debout, et même si c'est un détail pour vous, ça se fête quelque part, c'est légitime. Et pour moi, ça veut dire beaucoup. J'aurais pu, en cette occasion, trouver une approche un peu "officielle". Marquer le coup en parlant d'un disque phare, vous balancer cinq ou six pages comme je sais si bien, ou si mal le faire selon le point de vue. Mais j'ai réfléchi (oui, ça m'arrive), et je me suis dit que quelque part, il fallait boucler la boucle d'une façon cohérente.

Ma première chronique, estampillée du sceau initial "000", n'a pas été publiée à l'époque. C'était un test demandé par notre cher Blasphy pour juger de mes compétences musicales et éditoriales. Et cette première chronique, rédigée en août ou septembre 2006 était consacrée à Smear Campaign de NAPALM DEATH. Elle était courte, puisqu'à l'époque le minimum exigé était de 1500 caractères espaces non compris. J'étais novice en la matière, et je n'avais dépassé que de peu ce minimum exigé. Mais j'y avais mis le ton, je posais déjà les bases de mon style, et je l'avais jouée courte comme vous l'avez compris. Alors aujourd'hui, j'ai compris que pour être en adéquation avec le temps qui passe et les numéros qui s'enchaînent, je devais faire la même chose. Alors cette review sera peut être la millième, mais elle sera courte, et sera...Grind.

Et quel meilleur choix pour cet "anniversaire" que de me pencher sur le deuxième effort des bûcherons de Boulder, Colorado de CALL OF THE VOID? L'appel du vide? Il est vrai que leur album - et cette occasion spéciale - donne le tournis. Formé en 2010, et signé chez les habitués de Relapse, le quintette (Gordon, Patrick, Gabe, Alex et Steve) nous a déjà fait part de ses vues il y a deux ans, via l'impressionnant Dragged Down a Dead End Path, qui faisait déjà montre de bien des qualités bouchères. En deux ans, le groupe a encore fait des progrès, et approche la perfection dans son style, ce que démontre avec aisance Ageless, à la pochette tout aussi morbide et réussie que pour le premier jet. Ageless, c'est bien sur du Grind, mais du bon, joué avec une énergie incroyable par un ensemble sur de son fait. Les cinq musiciens se targuent de naviguer entre des eaux Grind, Sludge et Hardcore, et cette indication est tout à fait réaliste. Car si la majorité des pistes cavale à une vitesse folle, elles n'en oublient pas moins de créer des climats putrides, lourds, lents, agressifs, qui écrasent avec panache toute velléité mélodique revendiquée ou non.

L'influence des anciens est palpable. Les moments les plus furieux évoquent NAPALM évidemment, mais aussi BRUTAL TRUTH. Les Américains maîtrisent la violence avec une facilité déconcertante, et même lorsque les berges du chaos sont à portée de longue vue, ils ne tombent jamais dans l'approximation, encore moins dans l'amateurisme déplacé. Tout est sous contrôle, et l'ensemble est chapeauté par une production énorme, qui ne néglige ni la rythmique, ni les guitares et encore moins le chant. Et CALL OF THE VOID a en plus la franchise de déballer ses intentions dès l'entame de l'album. "Old Hate" résume dès les premières minutes (c'est le morceau le plus long de l'album soit dit en passant) la suite des évènements, et après une longue intro sourde et évolutive, tombe dans l'attaque de blasts ininterrompue, avant de s'affaler dans un fossé Sludge bien crasseux, dont on ne s'extirpe pas facilement.

Mais "Truth In Bone", sa suite immédiate prouve que le quintette en a sous le coude, puisque ce titre offre un groove presque Mosh qui accroche l'oreille, avant de repartir par à-coups dans un Grind sans pitié, déroulant une rythmique volubile et inépuisable. On pense bien évidemment aux morceaux les plus "chaloupés" de NAPALM, spécialement ceux des derniers efforts, et des intermèdes aussi foncièrement brefs et violents tels que 'R.I.S." ne viendront pas contredire ce parallèle. Lorsque CALL OF THE VOID se décide à mettre provisoirement de côté les bourrasques véloces, le Hardcore bien suintant n'est jamais loin, et "The Hive" de le démontrer par ses quatre minutes de Crust/Sludge/Core nauséeuses et variées qui plongent l'auditeur dans un bourbier sonore éprouvant. Outre cette versatilité de style, nous nous voyons offrir deux interludes instrumentaux, sobrement intitulés "I" et "II", le premier dévoilant des dissonances harmoniques étranges, et le second se concentrant sur quelques notes de piano inquiétantes. Bien vu, ces deux pièces brèves permettent une pause bienvenue, et relancent l'album à intervalles réguliers. Celui ci se termine d'ailleurs dans le chaos pur, puisque le titre éponyme "Ageless" permet à tout le monde de se lâcher, et revisite tous les genres abordés avec brio. Grind, fumant, Hardcore, entraînant, Sludge, pesant, c'est une conclusion parfaite qui referme la boucle en symétrie parfaite de "Old Hate". Mais aussi un point final ferme et définitif.

En deux albums seulement, CALL OF THE VOID s'impose comme un nouveau chef de file de l'extrême pluriforme, et semble de plus en plus à l'aise dans tous les styles qu'il aborde, tout en se forgeant petit à petit une identité propre. Ageless enfonce le clou planté par Dragged Down a Dead End Path, et ne souffre d'aucun défaut visible. Et par la même occasion, démontre que le Crust Grind a encore de très beaux jours devant lui tant que des groupes feront preuve d'autant d'énergie et de créativité pour le défendre. Ainsi se termine cette millième chronique...Et j'en profite pour remercier tous les lecteurs m'ayant suivi pendant toutes ces années, en espérant sincèrement vous avoir donné envie de vous intéresser à des albums que j'ai abordés. Avec honnêteté, humilité et surtout, beaucoup de passion. Parce qu'en fin de compte, c'est cette passion qui nous réunit tous au sein de la même famille non?

Mais l'aventure n'est pas finie. Alors à bientôt. Et n'oubliez pas.

Si c'est trop fort, c'est que vous êtes trop vieux.

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Metal and Oddities Reviews
Publicité
Publicité