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Metal and Oddities Reviews
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4 septembre 2015

THE ARMED - Untitled

a2759175648_10No Rest Until Ruin - Math Punkcore - USA - 23 Juin 2015 - 14 Titres, 41 Minutes

On ne peut pas tout connaître, si? Non.

Alors, pour tenter de combler ses lacunes, on flâne sur la toile, à la recherche d'une nouveauté excitante, blogs, bandcamps, et tout le toutim. On matte les pochettes, on lit les descriptifs, on fait confiance et on lance l'écoute. Dans les deux tiers des cas, tout ça se solde par une fin de non recevoir, et on continue la marche virtuelle. Mais parfois, dans un tiers des cas mathématiquement donc, on trouve quelque chose à se mettre sous la dent. Mais les indicateurs ont parfois des infos floues, exagérées, obsolètes et/ou erronées. Tenez hier par exemple, j'arpentais visuellement les pages d'un de mes sites fétiche, et je suis soudain tombé sur un entrefilet qui m'a interpellé. Pochette bizarre, titre d'album bizarre, bizarre. Recherche de quelques infos, page FB du groupe, tronches décalées, univers perso, ça me titillait tout ça. Le moment de jeter une oreille sur les gus en question, et là, le choc. Les mots "c'est pour moi ce truc" rebondissaient dans ma boite crânienne, et tout ceci à donc découlé sur cela.

Chaotic Hardcore? Ok, je veux bien mais pourquoi le groupe lui même préfère se définir comme étant simplement Punk Rock? Modestie? Brouillage de piste juste pour emmerder le monde? Et puis ces photos promo, je veux dire...Quel assemblage hétéroclite!! Un street boarder faussement juvénile, un androgyne coincé au regard psychotique, une jolie mère de famille blonde propre sur elle, et le fils spirituel de Stephen Rea et Marky Ramone, vous parlez d'un tableau, et pas signé Norman Rockwell en plus...En même temps, j'aurais pu m'en douter. Venant de Detroit, il ne fallait pas s'attendre à un truc logique, carré et propre. Et surtout pas consensuel.

Mais alors Punk Rock, vous plaisantez j'espère? Parce que dès "Future Drugs" entamé, les choses sont claires. Et quitte à employer une appellation idoine, le terme "Mathcore dézingué" aurait été plus honnête. C'est simple, pour le coup et après quelques morceaux, on a la très nette sensation de se retrouver projeté quelques années en arrière lorsque les DILLINGER ESCAPE PLAN avaient balancé la bombe Calculating Infinity. Oh non, je tiens à être précis en fait. DEP, Ok, mais avec une grosse louche de CONVERGE versée par dessus. En gros, et vous l'aurez pigé assez facilement, Untitled fait du bruit, beaucoup. Et finalement, cette description facile de Chaotic Hardcore prend tout son sens.

Et ce qui finalement est loin d'être une coïncidence, c'est qu'on retrouve justement Kurt Ballou à la prod', et généralement, il ne se déplace pas pour des cèpes. En plus, comme si ça ne suffisait pas, Nick Yacyschyn de SUMAC se coltine la partie batterie, ce qui garantit quand même une bonne dose de percussions sauvages. Des éléments d'analyse, c'est bien, mais au final, à quoi ressemble ce nouvel album? Pas la peine d'y aller par trente six chandelles qui finiront quand même par brûler votre cervelle, Untitled est une boucherie made in Detroit, qui ne laisse pas une seconde de répit, et qui défenestre tout sur son passage. A la base, Mathcore, c'est incontestable, mais pas le genre propre sur lui et bien calé sur des partitions, non, le style décomplexé, anarchique, et incroyablement puissant, soufflant dans les bronches comme un bocal de Vicks avalé d'une traite. Et finalement, d'une approche assez Punk, ils n'ont pas vraiment menti les bougres...A la limite, parfois, l'influence DEP se mélange à des souvenirs du REFUSED le plus radical et lapidaire ("Paradise Day", "Polarizer"), et cette rencontre dilue le propos tout en l'intensifiant, même si les morceaux les plus radicaux sont ceux qui portent la plus forte emprunte de la bande à Ben Weinman.

De ce côté là, pas de soucis, l'empathie n'est pas de mise. Et le quatuor pousse même le vice à singer les aspects les plus soft et expérimentaux des DILLINGER, comme le prouve sans vergogne l'atmosphérique et abrasif "Dead Actress", qui se rapproche la tête haute et la mine étonnée d'un "Parasitic Twins"...Bon, je veux bien, après tout, la référence est plutôt bonne, alors pourquoi pas, mais vous pourriez quand même faire semblant de ne pas l'avoir fait exprès...

Et le pire, c'est qu'on ne leur en veut même pas...On les laisse faire, parce qu'ils tutoient souvent les sommets de l'ultra violence déconstruite ("Enemies Closer" qui arrache les portes, "Nervewrecker" tellement Core qu'il fait mal aux gencives, "Rage Of Youth", rien à foutre des pauses, "Forever Scum" au titre si franc qu'on en reste admiratif), parce qu'ils s'amusent avec des bidouillages qui semblent bricolés avec un vieil Atari ("Polarizer", si lo-fi dans l'esprit qu'on a un vieil Ola qui pousse dans l'oreille droite), ou qu'ils se laissent aller au chaos bordélique et irrespirable ("Issachar", moite, râpeux, curieux, métallique), et qu'en plus ils finissent leur travail de sape par un bidule underground qui commence Indus et fini hurlé comme un goret...

Pour toutes ces raisons, j'aime THE ARMED, même si je dois reconnaître que l'air qu'ils respirent semble sortir d'une radio des poumons de Ben et consort. Mais c'est tellement bien fait, c'est tellement hargneux, vindicatif, débordant de haine instinctive que je ne peux pas leur en vouloir...Et puis, malgré toute cette violence étalée, c'est frais, et surtout, précis tout en restant spontané, en tout cas, c'est l'impression que ça donne...Alors si en plus, je vous dis que toute leur disco est téléchargeable gratuitement sur leur bandcamp, vous les adopterez aussi non?

On ne peut pas tout connaître, mais on peut au moins essayer. En plus, je vous mâche le travail, alors ne venez pas vous plaindre.

Sales gosses.

 

 

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