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Metal and Oddities Reviews
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5 novembre 2015

SOVEREIGN - Deceptum

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Post Black - Italie - 4 Juin 2015 - 6 titres – 31 minutes 

Encore un groupe au potentiel fort intéressant qui ne distille que très peu d'infos...Jugez par vous même, rien que sur le site référentiel Metal-Archives, j'ai recensé pas moins de quatorze entrées sous le nom de SOVEREIGN, et je n'y ai même pas trouvé nos héros du jour....

Mais bon sur VK tout est là, alors on prend et on se demande après si quelques lignes sont indispensables...

En l'occurrence, sans me donner envie de me relever la nuit, ces Italiens sont un petit quelque chose qui m'a donné envie de vous sensibiliser à leur cas, loin d'être anodin.

 

Etant donné que je n'ai aucune info supplémentaire, je suppose que ce Deceptum est leur premier effort, puisque rien n'indique une discographie antérieure. Cet EP six titres est donc la seule chose à prendre en compte pour la rédaction de cette chronique, et ça tombe bien puisque la musique se suffit à elle même...Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle est hermétique et étrange...

SOVEREIGN est donc un trio, qui se range de lui même dans un créneau Post Hardcore/Black Métal, ce qui ma foi, est une définition personnelle assez juste.

Je m'y suis permis une petite variation, en les qualifiant de Post Black, ce qui synthétise les deux styles, et qui reste assez fidèle à leur art.

 

Sur une trame de base résolument Post, les trois Italiens tissent une toile faite de Black très abrasif, emprunt de Sludgecore et d'un peu de Doom, pour arriver à concocter une mixture noire et poisseuse. Et on ne peut pas dire qu'ils vous prennent en traître, puisqu'ils annoncent la non couleur d'entrée dans leurs intitulés.

"Wolves", "Lament", "Coulourless", "Into Emptiness", "Abyss", "Pale", pas de quoi illuminer votre journée ni vous donner envie d'ouvrir les volets...

La musique est donc en adéquation avec les aspirations littéraires, et seuls le désespoir, les ténèbres et la renonciation semblent être les centres d'intérêt de ce Deceptum.

 

Parfois, un riff un peu plus marqué vient interrompre la lente marche en arrière, comme sur "Abyss", qui se termine quand même dans une répétition de dissonances métronomique et hypnotique. Mais je dois avouer que sur sa globalité, cet EP fait montre d'une volonté d'union entre un Black très raw, aux vocaux stridents, et un Post Hardcore très lourd et emphatique, à la ISIS ou BOTCH, et le manège ne dévie guère de sa trajectoire. Une belle homogénéité est donc conférée au projet, qui de sa première seconde à sa dernière ne s'arrête jamais, et finit par ressembler à une masse grouillante qui avance vers vous, grossissant au fur et à mesure. La progression n'est pas forcément évidente à remarquer, mais pour peu que l'on tende l'oreille, on notre une plus grande puissance sonore, quelques blasts de ci de là, et lorsque l'épilogue arrive sous la forme d'une longue pièce de plus de huit minutes, c'est une évidence, Deceptum est une accumulations d'itérations, qui rendent l'ensemble plus grand que la somme de ses parties.

 

D'une manière plutôt basique, le schéma se répète de morceau en morceau. Un mid tempo appuyé ou au contraire en rupture, une guitare qui déverse son torrent de riffs sombres et compacts, et un chant qui malmène ses cordes vocales pour s'approcher des plaintes d'un BURZUM. Sur cette préparation se greffent parfois des éléments "perturbants", qui peuvent être des breaks plus rythmiques, quelques accélérations éparses, ou au contraire, un silence à peine interrompu par quelques notes.

L'indus parle par intermittence, comme ces lacérations graves sur "Coulourless", l'un des morceaux les plus impressionnants, et nous assistons alors à une sorte de naissance hideuse d'un Sludge Indus étouffant, sans porte de sortie.

Sur "Into Emptiness", le trio devient duo et se passe de batterie sur la moitié du morceau, avant que celle ci ne s'impose, et achève le titre dans une montée de violence crue et larvée, sans toutefois modifier le propos de départ. Une idée, un riff, une façon de le développer...C'est une théorie comme une autre.

 

Mais "Abyss", la digression la plus "aérée" du lot se permet quelques libertés, et rompt cette cadence bien huilée en cherchant à faire le plus de bruit possible, avant de caser un riff presque mémorisable et entraînant. Ce qui est bien la seule nuance qui vienne modifier la trajectoire.

 

Loin d'être pénible, l'écoute de Deceptum est assez fascinante, à cause de cette montée en puissance modérée et progressive, qui se termine en apogée du pessimisme et du désespoir, et on avale le pavé d'un trait, en y laissant toutefois quelques sourires morts traîner.

Sludge, Post Hardcore, Doom, Black, SOVEREIGN n'en a retenu que les aspects les plus glauques, pour proposer une symphonie de douleur, que rien ne semble pouvoir arrêter.

A voir maintenant s'ils auront assez d'idées pour continuer leur procession un peu plus longtemps sans lasser.

 

 

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