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Metal and Oddities Reviews
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5 novembre 2015

CELEBRITY SEX SCANDAL - Integral

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Avant Garde Progressif - USA - 21 Avril 2015 - 10 titres – 45 minutes 

A force d'aller plus loin, de pousser les recherches et le délire à fond, on finit par être pris à son propre jeu...Tenez ce truc là, avec cette pochette racoleuse genre page 3 du Sun, ou d'une devanture d'Amsterdam, je le sentais bien. Avant Garde, expérimental, Noisy, ça me paraissait pas mal, et finalement, ça a comblé mes espérances au delà de mes...espérances.

Si la Fusion, le fun musical et l'absence de barrières sont des conceptions qui sont vôtres, vous n'avez pas pu oublier les exactions décalées des géniaux DOG FASHION DISCO. Iconoclastes au possible, pratiquant la fusion des genres sans limites, responsables de huit longue durée aussi indispensables qu'inclassables, on trouvait en leur sein le fabuleux tricoteur Greg COMBS, qui avait lâché ses camarades en 2005. Ce dernier en 2011 se mit donc en quête de nouveaux partenaires, dans le but de "faire de la musique pour le fun". Il réunit donc autour de lui quelques furieux bruitistes à la dextérité avouée, et se retrouva secondé par Justin Osburn au chant, Danny Nigro à la basse, John Katastrofe à la batterie, ainsi que Mike Chia et Laith Fisk aux trombones/trompettes. 

Grâce à un financement Kickstarter, la bande a pu sortir en 2012 son premier album Derivative, et trois ans plus tard, les voici de retour pour la suite de leurs aventures hautes en couleurs, Integral. Sous une pochette délicieusement kitsch dont j'ai déjà parlé, se cache une bonne dizaine de chansons prolongeant autant l'esprit des DOG FASHION, que le sens de la provocation ludique de M BUNGLE ou FAITH NO MORE, en gros toutes les blagues furieuses de Mike Patton, agrémentées d'un soupçon de poil à gratter Zappa, et même quelques références aux frenchies de CARNIVAL IN COAL ou 6:33. Du Funk, du Disco, du Reggae, du Métal bien velu, et surtout, une dextérité sans failles, et une recherche d'originalité qui ne le sacrifie pas à l'efficacité. Car être drôle, c'est une chose, encore faut il l'être intelligemment. Alors on fonce dans le tas, on mélange des influences Néo, Thrash, Pop, Ska, on brasse le tout dans un grand shaker avant-gardiste, et on sert le tout, on the rocks, avec une jolie petite olive. Dans la gueule. 

Et comme d'habitude dans ce genre de cas de figure, les mélanges se font intra muros, au sein d'un même morceau qui joué par des gens moins doués aurait pris des airs de joyeux foutoir sans queue ni tête. Même si parfois le gang arrive à suivre une ligne de conduite assez claire et cohérente (le très FNM de carnaval "Crawl" et sa section de cuivre qui rappelle REAL BIG FISH), la plupart du temps, les mecs passent du coq à l'âne comme si tout ça était la chose la plus naturelle du monde.

Et inutile d'attendre de leur part la moindre compassion, puisque le métissage commence d'emblée. Après l'intro classique "Introgalactic", "Intergalactic Love Song" place les enjeux dans la stratosphère, et déchire une trame à la Zappa d'interventions digne de Devin T., le tout sur fond de brass band en folie, et saute d'une planète à l'autre. La première est plutôt paisible, et résonne d'un riff en son clair sautillant pendant que le trombone et la trompette se souviennent de Hot Rats. Une fois le pied sur la seconde, les choses sont plus embrouillées et radicales, et les enfants de SOAD s'agitent d'une ligne de guitare chaotique embrassée par un chant rauque et veule. Petit intermède Disco, et...c'est fini. 

On retrouve plus ou moins ces mêmes systématismes sur le morceau le plus long de l'album, "In Passing", qui jongle entre un Steve Vaï de début de carrière, un TOMAHAWK très en forme, un Néo Thrash très cru, avant de s'éclater la tronche sur un Punk Ska torride et presque cartoon. Arrangements lunaires, parties solaires qui s'enchaînent à la vitesse de la lumière, Néo Polka incendiaire, Nintendocore lugubre, et créativité poussée au maximum. Alternance de hurlements vocaux sur fond de double grosse caisse en mode broyeuse et comptine enfantine barge et inquiétante. Et en cadeau poivré, une mélodie déroulée comme un refrain de Pop Song des 70's...On pense même parfois à de la Pop Progressive, un peu bucolique ("ChristMyth"), avant qu'une fois de plus le bel équilibre ne soit rompu par un Dark Core un peu psycho, et de furieuses ruades Core.

"5 O'Clock" marche un peu dans les mêmes pas, mais la tête en bas. Rock fusion un peu expérimental, genre Pop Jazz bancale, et comme d'habitude, les abrutis massacrent tout à la façon d'un CARNIVAL IN COAL qui n'en peut plus d'être cool... 

Integral se termine même par un coït impromptu entre une Britney Spears affolée et affolante, un FAITH NO MORE des grands jours qui aurait déjà commencé à s'exciter avec SLAYER, le tout sur fond de cuivres lubriques qui balancent de petits licks bien vicieux. Tous ces changements s'accompagnent bien sur d'une valse incessante de la rythmique, qui passe en revue tous les styles, tout en donnant l'impression de trouver ça...normal.

Mais je pense que ce mot là n'a pas le même sens pour CELEBRITY SEX SCANDAL...Mais même si de temps à autres le tout sonne comme un foutoir imbriqué comme un garage rangé n'importe comment, les structures sont solides, les parties rodées, et les musiciens affûtés. Rien n'est gratuit, et la logique se fait même sentir après plusieurs écoutes "intégrales", une fois qu'on a plus ou moins pigé où ils veulent en venir, et surtout, par quels moyens... 

En tout cas, la longue lignée de flingués incapables de se cantonner à un style bien précis à encore de très beaux jours devant elle, et en continuant son parcours de guingois, Greg COMBS poursuit l'aventure iconoclaste entamée avec DOG FASHION DISCO d'une bien belle façon. Integral, une femme sexy mais un peu Alien, un bonbon poivré et un coussin péteur en même temps, c'est la fête. Oui, on peut être BON, DRÔLE, et COHERENT en même temps.

L'intelligence n'a jamais exempté l'homme d'un peu d'esprit farceur n'est ce pas?

 

 

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