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Metal and Oddities Reviews
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6 novembre 2015

HYSTERIC PANIC - Adults And Toys

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Victor Entertainment - Experimental Mathcore J-Métal - Japon - 15 Juillet 2015 - 12 titres – 38 minutes 

Vous voulez la vérité? J'ai traduit le nom du groupe et de l'album. Oui, c'est Japonais, et merci Google, sinon, je n'aurais rien compris, une fois de plus. Alors évidemment, la transposition est libre, genre Babelfish un peu feignant, mais au moins pour une fois, j'ai su à qui j'avais affaire.

Alors voici la VO, bien fait pour vous (un peu de culture locale ne fait pas de mal): 

ヒステリックパニック — オトナとオモチャ 

Oui, c'est bien de cela dont il s'agit. Alors une fois adapté à des standards anglophones, ça donne HYSTERIC PANIC, et son premier album publié localement par Victor Entertainment, label Japonais très actif suivant sa scène de très près. Beaucoup de J-Pop, de Girlies band aussi Kawaii que sexy, mais aussi des fous furieux, comme ces quatre japonais qui nous conte les histoire d'adultes et de leurs jouets, avec une démarche très enfantine, qui paye autant son tribut à Lewis Carroll qu'aux mangas nationaux bien barrés qui se lisent de travers et d'une seule main, pour les moins...prudes. Ici, il est peut être question de tentacules qui s'insinuent dans les petites culottes blanches des lycéennes, ça ne m'étonnerait pas tant que ça, bien que le fond soit plutôt bon enfant.

Mais, et il est d'importance, toute cette affaire respire le fun à plein nez, et pour vous en persuader, allez jeter un coup d'oeil à la page officielle du groupe. Celle ci est colorée, les musiciens font la grimace, et ça sent le bon sushi à plein nez. On s'attend même à voir un énorme Pikachu en animation flash venir nous péter à la gueule. Ou nous offrir une fleur, ça dépend des morceaux en fait. 

Depuis l'explosion des BABYMETAL sur le marché international, le Japon tente d'exporter son exotisme musical et sa douce folie instrumentale pour convertir les USA et l'Europe à leur culture. J'y suis d'ailleurs totalement favorable tant celle ci est riche, atypique et souvent complètement à la ramasse. Un nouvel exemple nous en est donc donné avec les HYSTERIC PANIC qui méritent leur nom plus que quiconque, et s'amusent comme leurs petites soeurs de Métal à exploser les conventions et tout mélanger dans un Manga sonore foutraque mais terriblement prenant et imprévisible.

Tout y passe, des mélodies acidulées et cartoonesques du J-Rock et de la J-Pop, la Fusion, l'expérimental, le Mathcore, l'instrumental barré, comme si les AKB48 se tapaient une séance de Cosplay avec IWRESTLEDABEARONCE ou si la dînette aux acides était préparée par THE NUMBER 12 LOOKS LIKE YOU en l'honneur de la venue pour le goûter de MORNING MUSUME. Mignon mais chanmé, chtarbé mais précis, en gros, du délire foutraque mais mesuré au millimètre et joué par des putains de musiciens qui savent indéniablement jouer comme des tarés. 

Allez, ça y va, basse Funky qui slappe comme une malade, rythmique qui se barre en couille dès qu'elle le peut, guitare qui cite le Néo, la Fusion, Le Funk, le Core, et chant à la masse qui se sert des aigus comme moyen de torture, et qui semble émaner du gosier d'une pauvre lolita qui aurait fumé son premier joint. Ca chante, ça hurle, ça crie, ça lâche des growls qui font peur, et tout à coup, tout ce beau monde se retrouve sur un refrain hyper addictif de J-Pop incendiaire. Ca fait tourner la tête, comme ces bonbons qui arrachaient la langue avant de salement nous piquer les yeux, mais ça MARCHE!! 

Oui, c'est une douce folie contagieuse, qui se souvient qu'un jour elle a rêvé d'une rencontre entre SLAYER, SOILWORK et CONVERGE ("ラウド日本昔ばなし", oui ça s'écrit comme ça), une nuit durant laquelle les ténèbres étaient peuplées de vomissements Goregrind, et d'accélérations fatales dignes du Néo et Classic Thrash. Parfois, cette même folie croit même discerner dans le noir un goret qui couine parce qu'il a la dalle. Barge? Oui, mais alors musicalement, quelle claque!

Fusion sautillante avec basse à la Trujillo ("Mission 5"), intermède délicat et un peu niais à la guitare acoustique, dans le genre Glee nippon ("Raison D'être"), psychose collective dans un asile de fous Néocore, avec aile de barges dangereux surveillée conjointement par BORN AN ESKIMO, DIE AN ESKIMO et BABYMETAL ("うそつき。", avec double grosse caisse compressée et grognements d'un mec qui à super faim), ces cinq là n'ont peur de rien, et se permettent même parfois des choses plus accessibles, et plus typiques de leur culture, comme cette espèce de narration J-Rock gonflée aux vocaux à l'hélium ("あいのかち", Sailor Moon qui navigue dans l'espace et pense à son gentil amoureux, sur fond de douce mélopée frisée). 

Mais ne vous faites pas d'illusion, l'hystérie reste le moteur principal de ce premier album, qui déborde parfois salement sur la schizophrénie la plus totale, larguant des effluves Deathcore, surmontés de gros riffs Heavy à la PAIN, tout en laissant divaguer des lignes de chant complètement hystériques que même les pires groupes de Nintendocore n'auraient pas osées ("ファッキンホット (オトナとオモチャ)", un des plus barrés du lot, et ça n'est pas peu dire), et c'est le même plan jusqu'au final "ライジングさん" qui ne ménage même pas une sortie en toute discrétion, mais au contraire enfonce encore plus les portes du bon goût en les maculant de chewing-gum rose et de dessins à la craie. Speed, allumé, mélodique mais terrifiant, ça laisse la bouche ouverte, le souffle coupé, et l'imagination en berne tellement les idées étalées dépassent la notre. 

Pour nous autres, européens, tout ça est difficilement compréhensible d'un point de vue musical, mais l'ouverture pratiquée par le Japon finira par nous y habituer. Et tous ces groupes qui semblent avoir besoin de soins musicaux nous apportent une fraîcheur indéniable, à condition de ne pas avoir peur d'un certain sens du ridicule, mais comme ils y vont à fond, on rentre sans problème dans leur délire, et on apprécie, vraiment. C'est terriblement foutraque, mais frais, c'est puissant mais mélodique, acidulé mais piquant, et beaucoup plus profond que ça n'en a l'air. avec un bagage technique au dessus de tout soupçon, la question de la crédibilité n'est pas de mise, et certains de nos groupes, bien timorés et conventionnels devraient en prendre de la graine. 

Bon là, j'arrête, je commence à voir des pandas et des écureuils qui chantent. Et des culottes blanches partout, qui soupirent comme des adolescentes un peu mutines. Je suis atteint, je shunte, et je vais me cacher. Retenez ce nom, HYSTERIC PANIC, et tapez vous une bonne barre avec leur truc inclassable mais euphorisant. Ils piquent aux adultes leurs jouets, mais je ne veux pas savoir lesquels, ni ce qu'ils font avec.

 

 

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