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Metal and Oddities Reviews
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7 novembre 2015

DENNER - SHERMANN - Satan's Tomb

Denner-Shermann-Satans-Tomb-cover

Metal Blade Records - Evil Heavy - Danemark - 2 Octobre 2015 - 4 titres – 21 minutes 

Parfois on hésite, parfois non. Certaines évocations de noms vous donnent envie de vous relever la nuit, c'est comme ça, ça fait partie d'une tradition, d'un héritage, d'une jeunesse. Quel fan de Heavy Métal, digne de ce nom, passionné par l'occulte, peut ne pas avoir éprouvé une infinie passion pour MERCYFUL FATE, groupe novateur, unique, qui a laissé une des plus grosses traces dans les marécages boueux du hard Rock depuis son origine? Les 70's avaient BLACK SABBATH, les 80's ont eu MERCYFUL FATE. Ainsi sont les choses, et je ne m'estime pas moins chanceux que mes aînés. Bien au contraire. Comment oublier le lyrisme flamboyant de disques comme Melissa ou Don't Break The Oath, leurs pochettes au doux parfum satanique et morbide, la voix de King Diamond, et surtout, les guitares de Hank SHERMANN et Michael DENNER? 

Demandez juste à Lars Ulrich ce qu'il en pense pour comprendre l'étendue de l'influence qu'ont eu ces danois sur la scène internationale. Le culte ne s'est jamais démenti. Malgré les réunions pas toujours heureuses, malgré le début de parcours fabuleux de King D, malgré les errances FM de certains des membres de la troupe. 

2015 A.D. DENNER/SHERMANN, un EP, quatre titres, et déjà, la tension monte. Pour leur come-back, les deux héros ont su s'entourer, d'une équipe de musiciens solides, fans à la base. Marc Grabowski (DEMONICA) à la basse, SNOWY SHAW (MERCYFUL, KING DIAMOND, DREAM EVIL) au kit, et l'époustouflant et versatile Sean Peck (DEATH DEALER) au micro. Dream Team? Sur le papier oui, sur CD aussi.

Allez, soyons un peu précipité. Satan's Tomb est une tuerie pas la peine de faire son petit malin. 

Une tuerie parce que les deux guitaristes s'entendent toujours aussi bien, parce qu'ils sont toujours aussi bons, et parce qu'ils ont su ressusciter l'esprit du FATE en l'incarnant dans une enveloppe charnelle contemporaine. Le son rappelle les grandes heures, mais se veut énorme, vintage mais actuel, signé par Arnold Lindberg aux Sound Industry Studios de Copenhague, en Suède. Quant aux compos, elles sont forgées dans ce Métal ésotérique et brumeux qu'on a toujours aimé, aux intonations grandiloquentes et cornues, avec le surplus de puissance que le 21ème siècle leur confère. Première étape passée, première épine dans le pied enlevée, le chant. La performance - et le mot est juste - de Peck est tout simplement ahurissante. Bien sur, l'homme n'a pas la castration gutturale de son illustre modèle, mais il possède une puissance vocale hors norme, et module son chant selon les ambiances. Deuxième interrogation, les morceaux en eux mêmes. Pour en savoir plus, il vous faudra rentrer dans la crypte des enfers, et soulever avec moi la pierre de...la tombe de Satan, himself. 

Tout démarre sur les chapeaux de roue avec un titre Heavy en diable justement, qui manipule les sens via une rythmique d'abattage énorme, portant à bout de baguettes et de manche des riffs concetriques et evil, pour un "Satan's Tomb" bruissant de puissance et de lyrisme, dans le plus grand respect du MERCYFUL FATE des 80's. C'est occulte, sombre, mais brûlant d'un feu sacré, mais comme le dit Michael: 

"Composer ces chansons avec ces musiciens a vraiment rallumé mon feu sacré Métal plus fort que jamais."   

"War Witch" l'attise d'ailleurs encore plus, en débutant par une explosion de sextolets démoniaques qui replacent les deux guitaristes sous la lumière des Hadès. Ils n'ont en rien perdu de leur dextérité et de leur doigté, et ce morceau n'est certainement pas l'accalmie que certains auraient prévue. Refrain pur heavy, choeurs au tisonnier, et la forge tourne à plein pour faire rougir les fers avant application. Véritable festival en forme de feux d'artifices pour deux guitaristes fabuleux, épaulés par une section rythmique toujours aussi écrasante, on se croirait revenu en plein dans les méandres de "Into the Coven" ou "Satan's Fall". Avec un surcroît d'énergie en valeur ajoutée, qui donne une leçon soit dit en passant à bien des formations "True Métal", qui tirent péniblement leur peu d'inspiration de la légende initiale. 

Hank Shermann, in his own words: 

"Nous voulions revenir à l'essence de ce que nous avions créé dans les années 80, et évidemment, la musique sonne comme ce que vous étiez en droit d'attendre de notre part...Les fans de la première heure devraient être comblés." 

L'étant, je confirme. Mieux, je plébiscite. Si "New Gods" se la joue épique et laisse même filtrer quelques parties purement Hard Rock pour relancer l'attention et varier les plaisirs, "Seven Skulls" lâche un lick terriblement démoniaque en intro, avant qu'une énorme basse lourde n'évoque une procession funèbre en partance vers l'antre du démon. Le chant devient de plus en plus investi et disons le, "possédé", et Sean se permet même une jolie hurlante à la Rob Halford/King Diamond qui vous déchire les entrailles. Le groupe se recentre, part dans des déliés opaques, et scénarise sa musique, comme lorsque Don't Break The Oath lâchait sans avertissement un "Nightmare" à glacer les sangs. 

Mes aïeux, quelle claque...Satan's Tomb n'est pas qu'un simple EP, c'est un rite, un sacrifice auquel nous sommes conviés, pour assister à la mise à mort du Métal timoré. C'est un retour des flammes de l'enfer de deux guitaristes/compositeurs dont le talent n'a pas pris une ride, et qui se consument d'un feu passionnel ardent, nous réchauffant les oreilles de leurs bûchers hardants. 

Alors un conseil, ne brisez pas vos voeux, sinon votre destin sera sans pitié. Et entrez dans la tombe du diable les yeux et les oreilles grands ouverts...

 

 

 

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