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Metal and Oddities Reviews
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7 novembre 2015

NIHIL BAXTER - Mach's Gut ihr Trottel - Farewell Discotape

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Spastic Fantastic Records - Fastcore Powerviolence - Allemagne - 28 Mai 2015 - 55 titres – 42 minutes 

Décompresser, décompresser. Tel fut le leitmotiv de ma soirée, après des heures passées à analyser des oeuvres pleines et complexes. Ce soir, je n'avais pas envie de me prendre la tête, il me fallait un truc simple, mais qui soit quand même du boulot. Et coup de bol, j'ai trouvé exactement ce qu'il me fallait, et qui en plus m'a enthousiasmé et rappelé ma jeunesse. Ma jeunesse, on s'en cogne, par contre, cette compilation elle cartonne. C'est une sorte de cadeau de départ à la retraite, mais sans le faux champagne tiède et les adieux simulés de rigueur. Bien au contraire, c'est une sacrée fiesta en Core majeur (tendu), et je dois reconnaître que quarante minutes d'une telle euphorie, ça ramone les conduits. 

NIHIL BAXTER, c'est de l'Allemand, pur bretzel und kartoffel. Formés en juin 2007, ce quintette/sextette n'a eu de cesse durant son activité de laisser traîner sur son passage une bonne quantité de splits, de 7'', de Lp's et autres cassettes aux formats divers et aux jaquettes chamarrées. Il faut dire que leur musique ne prête pas à l'introspection ni au spleen, mais plutôt à une éclate totale, et ce testament le prouve de façon exhaustive. Mach's Gut ihr Trottel - Farewell Discotape regroupe en effet pratiquement tout ce que ces barges ont publié, démos, covers, et vous permet donc de vous offrir l'intégrale du groupe...sans bourse délier. Parce qu'en plus les clowns vous larguent ça gratos sur leur bandcamp, mais rien ne vous empêche de débourser quelques euros pour vous offrir la version tape, vintage guaranteed. 

Musicalement, l'affaire est simple, et à commencé avec leur démo de 2008 qui posait déjà les bases de ce style farouchement crossover et épiphanique. A cheval entre Hardcore festif, Fastcore, Powerviolence, mais aussi Thrashcore, les NIHIL BAXTER et leurs pseudos à la mord moi le noeud légitiment les envolées bruitistes des 80's (CRYPTIC SLAUGHTER, S.O.B, VERBAL ABUSE, WEHRMACHT en tête de ligne), tout en les adaptant au format Fastcore des 90's/00's. Alors ça ne cherche pas midi à six heures du mat, ça riffe touffu, ça valse dans tous les sens, et en gros, ça ressemble un peu à un skateur fou qui aligne les 360 et les backflip, la tête copieusement défoncée à la bière et autres boissons gazeuses pas trop onéreuses. 

Niveau finesse, c'est dans la norme du style, et au hasard des (nombreuses) pistes, vous risquez de tomber sur un "Male- Female- Fuck You!", un "Nuke Tibet", un "Mariah Carey Is More Punk Than You" ou un "Emokids Blown To Shit (Surf Nazis Must Die)", donc en gros un parcours du combattant du bon goût confronté au monde fabuleux et chamarré à la ANAL CUNT, avec toutefois moins d'emphase sur le boucan gratuit et lapidaire.

Point question de Grind ici, mais bien de Thrashcore/Fastcore pur jus, plus que de Powerviolence d'ailleurs, car l'ambiance reste bon enfant et coussin péteur. Après, il faut certes être fan du style, parce que sinon, vous risquez l'indigestion. Avec cinquante cinq morceaux pour plus de quarante minutes, le repas est copieux, et peut provoquer des hauts le coeur si vous vous y nourrissez par curiosité ou inadvertance. 

Nonobstant ces précisions, tout ceci est euphorisant. Parce que c'est Core jusqu'à l'os du fémur cassé pour la troisième fois en trois mois, parce que ça joue vite mais précis, parce que ça rappelle en moins compact le fabuleux Biermacht des WEHRMACHT ou le Convicted des SLAUGHTER, et parce que ça déborde de fun. Et en ces temps de violence instrumentale non stop, un peu de franchise, d'humour et de simplicité radicale, ça fait du bien. Dommage toutefois que cette compilation symbolise le dernier chapitre de l'histoire d'un groupe qui a d'ailleurs clôturé sa dernière tournée cette année, mais c'est aussi une occasion de fêter l'existence d'une joyeuse bande de fêtards par l'entremise d'un excellent résumé de leur courte carrière. Le son ne pâtit d'ailleurs pas trop des variations inhérentes aux diverses productions, mais même ces petites baisses/hausses font le charme de cet album qui n'en manque pas à la base. 

Pas grand chose à rajouter, si ce n'est que les morceaux ne passent que très rarement la barre de la minute, que les reprises de "Staight Edge" (MINOR THREAT) ou du "Sicko" d'INFEST sont plus qu'honorables, et témoignent en outre de la délicieuse culture musicale du combo, et que si vous passez à côté de ça, vous êtes un crétin, assumé ou pas.

Une musique directe, simple, qui file la pêche et qui en colle par la même occasion. Tout bon, alors salut les mecs, merci pour tout, et surtout, restez comme vous êtes. 

Le monde serait bien trop sérieux sans vous.

 

 

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