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Metal and Oddities Reviews
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7 janvier 2016

APE MACHINE - Coalition Of The Unwilling

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Heavy Psych Sounds - Southern Psychedelic Rock - USA - 20 Novembre 2015 - 6 titres – 25 minutes 

Un groupe de Rock N'Roll, avec le doigt sur le groove des 70's, mais le cul bien assis sur le présent. 

Pas élégant, direct, un peu grivois, mais finalement, assez juste, et sans doute la meilleure façon de présenter les APE MACHINE. Ce qui est certain, c'est que le quatuor de Portland, Oregon est tout sauf une combinaison de primates, et qu'il ne vous prend pas non plus pour de gentils chimpanzés qu'on nourrit à coups de bananes métalliques. Ne comptez pas non plus d'ailleurs les payer en monnaie de singe. D'ailleurs, ils ne sont pas si métalliques que ça. Non, plutôt Rock, comme l'accroche de départ semble vouloir le signaler avec insistance, mais un Rock qui trouve son essence dans les frimas groove de l'hiver des seventies, qui chaloupe, qui dévie, qui sinue, et qui finalement atteint son but le plus naturellement possible.

A l'actif de ce quatuor aux tics bien rodés, trois longue durée, This House Has Been Condemned en 2010, et War To Head, un an plus tard. Et puis, le célébré Mangled By The Machine en 2013 bien sur, pour beaucoup, leur meilleur à ce jour. 

Mais je suis heureux de constater qu'ils n'ont pas été broyés par la machine eux aussi, et ils nous reviennent après deux ans et un live pour continuer de nous expliquer leur point de vue. 

Ce point de vue n'a pas changé, et plus que ça, c'est un leitmotiv, un credo. 

Trouver son inspiration dans les techniques de l'époque, composition et enregistrement, respecter le matériel de qualité des 70's, mais l'utiliser d'une façon moderne. En gros, puiser dans le feeling d'antan pour le modeler à la forme de la technologie actuelle, technique musicale pointue, loin de se contenter d'interminables jam et autres digressions un peu trop complaisantes. Ici, on tient à rester précis. Alors le PURPLE évidemment, le Rock sudiste d'il y a trente ou quarante ans, un peu de Soul Rock aussi, mais surtout de bonnes vibes, et une interprétation sans failles. Sans pour autant laisser le feeling au placard, mais bien en évidence en bandoulière. Faut dire que les mecs ont écumé les festival, on ou off, les tournées dans de petites et moyennes salles, et que depuis le temps, ils sont rodés à l'exercice. Et Coalition Of The Unwilling prouve qu'ils ont atteint un point de maturation assez impressionnant.

A vrai dire dans le style, ils n'ont que peu de rivaux. car chez eux, le psychédélisme n'est pas une excuse pour des divagations peu inspirantes, mais juste une façon de noyer le Rock dans un onirisme qui garde le contrôle. 

Alors six nouvelles chansons, écrasées de fuzz, de wah-wah, mais blindées de riffs qu'on se rappelle des heures durant avec le sourire aux lèvres, et surtout, des parties instrumentales qui tombent pile, mais restent naturelles ("Ape N'Stein", et son fabuleux solo de batterie sur fond de guitare à la Jimi), Coalition Of The Unwilling nous replonge une fois de plus dans ce Rock viscéral d'une décennie fertile en aventures humaines et musicales sincères. Ne comptez pas sur eux pour verser dans le virage occulte, tout ici est clair, lumineux, certes un peu embrumé, mais ne vous inquiétez pas, tout est naturel. On se souvient avec délice des CREAM parfois, pour cette technique instrumentale fournie mais pas trop démonstrative, du FUDGE pour ces instants bien lourds ("Crushed From Within"), mais ne prenez pas trop non plus Caleb (chant), Ian (guitare), Brian (basse) et Damon (batterie) pour de gentils hirsutes bloqués dans le passé... 

Certes, ils en sont issus, certes, ils n'ont pas oublié le Rock lourd tel qu'il était joué par le SAB' et chanté par Ozzy ("Never My Way"), mais ces mecs là sont bien conscients de leur époque, et assument l'air du temps, en le mélangeant simplement aux effluves psychédéliques de leurs aînés. Et pour réussir à tout combiner, ils peuvent compter sur leur talent individuel, mis au service d'un collectif solide comme un ROCK. D'ailleurs, ils ne se privent pas pour accélérer un peu la charge parfois, et se rapprocher d'un Hard Rock gentiment moderne et légèrement Indie ("Give What You Get", le plus contemporain des six morceaux), mais autant être clair, leur kiff, ce sont ces guitares mordantes d'inspiration Bluesy, parfois adaptées au Heavy tel qu'on le concevait il y a plus de quarante ans ("Under This Face"), et qui de temps à autres se noient dans la vague Nola, juste allégées d'un tapis de sonorités un peu Moog ("Disband", j'espère que non, sincèrement). 

Et puis cette basse qui s'amuse et serpente de tous les côtés, ce chant gorgé de feeling Blues qui n'en fait jamais trop...En fait, c'est ça leur secret, l'équilibre. Pas de démonstration futile, juste de la précision, et puis un partage, d'abord entre eux mêmes, puis avec nous, pour nous replonger dans des seventies que de toute façon personne ne peut oublier.

Les références, on les connaît, et puis s'ils se retrouvent sur Heavy Psych Sounds, ça n'est pas un hasard. Mais attention, le psyché chez eux, c'est plus une conséquence qu'une cause. Ici, on ne nage pas en plein lysergisme excessif, on laisse juste les choses se faire naturellement. Pas Stoner non, c'est pas le genre de la maison. Non, vraiment Rock, Hard Rock, Heavy même parfois, rien de plus. 

En fait, écouter Coalition Of The Unwilling, c'est retrouver ses douze ans, et se replonger dans la discographie de son grand frère, amateur de Rock. Y découvrir des perles et faire son éducation. Ressentir la vibration initiale, et partir à l'aventure.

Oui, voilà, l'image est bonne, je la garde. 

Mais n'oubliez pas, le Rock. Surtout le Rock, peu importe. Vous savez, cette musique qui nous renvoie à notre condition de primates qui gesticulent et se recentrent sur des émotions primales. Le pied, c'est la clé. 

Le pied.

 

 

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