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Metal and Oddities Reviews
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9 janvier 2016

NIGHTBREED - Nightbreed

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Witches Brew Records - Thrash - Grèce - 13 Mars 2015 - 9 titres – 38 minutes 

Vous connaissez Clive Barker? Romancier britannique responsable de pas mal de bouquins traumatiques dont la sublime série des Books Of Blood, il a aussi mis en scène quelques films adaptés de ses oeuvres, dont le principal reste bien sur le piquant Hellraiser et ses Cénobites terrifiants et légèrement sado-masochistes. Mais en 1990, il s'est attelé à la tâche ardue d'incarnation visuelle d'un de ses meilleurs roman, Cabal, dont la version originale Nightbreed vient d'être reprise à son compte par une bande de Thrashers Grecs sans foi ni loi. Sans foi ni loi, certes, mais avec un credo. Celui de transposer l'univers peuplé de créatures de la nuit de Barker en musique.

Dans le film, le héros devait retrouver l'antique cité de Midian, et affronter un serial killer qui n'était autre que son psy, sobrement déguisé d'un masque difforme. Mais dans la réalité de 2015, et dans ce cas de figure précis, pour pouvoir sortir indemne de cette confrontation, il vous suffira de jouer le premier album de NIGHTBREED, le groupe, qui a opté pour un Thrash radical et sans concession. 

Formé en 2010, le quintette (Nir Beer, chant; George Kyriazis, guitare; Stelios Makris, guitare; Alexandros Gousios, basse et George Panoudis, batterie), a déjà sorti une sorte de démo/LP, From Yuggoth il y a trois ans, avec encore leur ancien chanteur derrière le micro, mais ils ont pris le temps - et quelques concerts - pour affiner leur répertoire et mieux dessiner les contours de leur conception d'un Thrash fatal qui ne fait pas de détail. Evoluant en plein dans le boom du revival qui semble rallier à sa bannière de plus en plus de monde, NIGHTBREED ne fait pas la fine bouche, et ne choisit pas la nuance pour étayer son propos. Car ce premier véritable LP éponyme tourne à fond, aiguise ses guitares pour les rendre plus tranchantes, et dope sa rythmique à la bière pour qu'elle ne faiblisse jamais. Ici, on meurt, mais on ne se rend pas, et c'est armés d'un Thrash franc du collier que les cinq Grecs arpentent les dédales du cimetière de Midian à la recherche de LEUR réponse. 

Celle ci est simple, et vous apparaîtra assez évidente dès les premières écoutes. Rien de bien nouveau, mais une jolie allégeance au Speed Thrash des 80's, EXODUS, MEGADETH, VIO-LENCE en tête de liste, et pas mal d'idées sympathiques dans le flight case. Les guitares de George et Stelios adoptent la syncope et la franchise des attaques de la paire Holt/Hunolt, le chant de Nir se souvient des vindictes sournoises de sieur Mustaine, et le tout se place sous des auspices clairement à cheval entre la fluidité du Speed et la brutalité du Thrash, tout en penchant légèrement de ce côté là, sans doute à cause de cette rythmique infernale qui ne marque aucune baisse de régime. Certes, il n'y a pas grand chose à dire pour parler de la musique des Grecs qui ne prend guère de risques et reste figée dans une époque lointaine, mais leur enthousiasme fait plaisir à entendre, et leur Thrash d'excellente facture se place de lui même dans le peloton de tête des sorties récentes du style. 

Neuf morceaux, tous assez similaires, qui étalent un nombre conséquent de breaks qui permettent de ne pas rester campé sur une thématique unique, bien que la cohérence soit de mise. Les intermèdes Heavy sont assez rares, le groupe préférant la vélocité à la stabilité, mais de temps à autres, une intro bien sombre et glauque vient interrompre la course en avant, avec un certain flair il faut l'avouer, comme sur les premiers instants de "Taste of Blood", qui une fois l'accalmie passée, reprend sa route tambour battant.

Pour beaucoup, la régularité du tempo constituera l'obstacle majeur à une adhésion massive à la démarche de NIGHTBREED,  mais lorsque les cinq compères choisissent d'appuyer un peu la mesure sur le refrain de "Hordes Of The Undead", ça fonctionne, et on regrette d'ailleurs que ce genre de réflexe ne soit pas plus systématique. 

Nous sommes encore très loin d'un simple plagiat de Bonded By Blood, et d'ailleurs, NIGHTBREED préfère souvent rester dans son Europe natale pour trouver ses idées, et fait régulièrement appel à l'inspiration DESTRUCTION pour altérer ses ardeurs Américaines persistantes. Mais en fait, et très objectivement, Nightbreed rappelle ces albums des années 80 qui ne cherchaient pas la petite bête, mais préféraient écraser la grosse à grands coups de riffs massifs et de rythmiques véloces. On attendait rien d 'autre de ces disques qu'une attaque franche et directe, et c'est exactement ce que les groupes nous offraient, tout comme le fait le quintette aujourd'hui.

Pas d'originalité flagrante, juste du Thrash simple et efficace, qui préfère miser sur la cohérence et l'agression que sur la recherche d'une hypothétique flamme rédemptrice les extrayant de la masse. 

On ne peut pas leur en vouloir, le Thrash c'est aussi ça, et ils ont le mérite d'avoir choisi les meilleures références qui soient. Chant qui accroche l'oreille sans l'endommager, paire de guitaristes qui savent rester soudés, basse bien sur inexistante ou presque, et batterie qui cogne jusqu'à se briser les poignets. Vous savez à quoi vous attendre, et vous n'aurez rien de plus. 

Dommage simplement que les Grecs n'aient pas tenté l'approche plus subtile et à double sens de Clive Barker pour égayer leur musique de trouvailles moins évidentes, et il manque à ce premier album le charme trouble et macabrement sensuel du roman/film qui a inspiré leur nom.

Peut être pour la prochaine fois...

Mais pas d'inquiétude, headbanging garanti, et éclate totale au programme. 

C'est bien le minimum qu'on puisse offrir dans un cas pareil.

 


 

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