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Metal and Oddities Reviews
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6 avril 2016

I.W.S - The Awakening

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Beatdown Core - Allemagne - 22 Mars 2016 - 4 titres – 12 minutes

« Cette vie est l’une des plus dures. Nous devons nous battre au quotidien, mais nous ne nous rendrons pas. »  

C’est ainsi que se présentent sur leur Bandcamp et leur page Facebook les Allemands d’I.W.S. Adepte du DIY, le quatuor d’Aachen lâche en ce terne mois de mars sa première démo « officielle », alors même que No Way Out, leur premier essai est sorti l’année dernière.

Mais de nombreux changements de line-up, une assise musicale plus affirmée leur font préférer cette sortie-là, qui ne trompe personne en effet avec son titre, l’éveil.  

Et le leur est plutôt du genre brutal. Il faut dire que : 

«I.W.S exprime son leitmotiv au travers de sa musique. Du Hardcore agressif, avec quelques touches de Beatdown, et quelques mosh parts, pour rappeler aux gens de ne jamais abandonner. » 

Et avec quatre morceaux pareils, il est vrai qu’on n’a pas vraiment envie de jeter l’éponge, mais plutôt l’enclume à la gueule d’un destin pas forcément clément. Alors, si l’on analyse point par point leurs affirmations, on constate assez vite qu’ils ont raison les pitbulls germains. Ils jouent bien un gros Hardcore au son énorme, avec une emphase Beatdown assez prononcée, mais pas trop pour ne pas tomber dans le pesant chiant, et ménagent quelques parties bien mosh, tout en gardant en point de mire le bon vieux NYHC qu’ils développent d’une façon tout à fait Européenne.

Une basse gigantesque qui prend à la gorge, un chant bien vindicatif qui vomit sa haine de la société, telle qu’elle est conçue par nos élites, des riffs qui hésitent entre la franchise Hardcore naturelle et la syncope Heavy, et des constructions faussement simplistes qui parviennent à caser en un minimum de temps un maximum d’idées sans se disperser.

 

Quatre morceaux pour une démo, ça tourne rond comme chiffre.

Comme en plus les dits morceaux ne traînent pas et imposent leurs vues dans des durées concentrées, l’effet est maximal.

Tobi (chant), Kule (guitare), Chris (basse) et Linn (batterie), lâchent quelques influences, mais ils n’en ont pas vraiment besoin. Leur Hardcore poisseux et vénéneux parle de lui-même, et répand ses effluves de réalisme directement dans le sang pour qu’il nous éveille plus rapidement à la triste réalité de ce monde qui s’effondre. C’est du solide, pas original pour un sou, mais joué avec tellement de conviction qu’on s’en fout. Genre complètement. Tous les morceaux sont recommandables, même l’intro qui pour une fois ne sert pas à boucher les trous, même si je reconnais une nette préférence pour les deux dernières attaques, les plus franches et pourtant les plus sournoises en même temps. 

L’hymne « IWS » débute par quelques dissonances très feedback, avant qu’un gros riff presque Thrash ne nous fasse valser sur un mid tempo bien pilonné, et s’autorise même un break central Heavy en diable et méchamment syncopé, avant que le NYHC ne repointe le bout de son nez. I.W.S boxe dans la catégorie poids lourds, et « Internal Warfare » vous met K.O au quatrième round, sans prendre la peine d’enlever ses gants.

Là encore, du lourd, du compressé, relâché comme un taulard dans la jungle de la ville après avoir purgé une peine méritée…ou pas. Mélange savant de Beatdown sombre, de Thrash fielleux et de Harcore vraiment vénéneux, ce morceau est une apogée en quelque sorte, comme une colère qui explose enfin et qui libère la haine pour la transformer en mission presque divine.

 

Avec un certain flair, The Awakening parvient à rester classique tout en évitant les clichés, et frappe très fort, comme pour vous réveiller d’un mauvais rêve. Et si les mensonges rassurants sont les plus faciles à ingurgiter par les oreilles, la vérité crue est la plus cathartique. Celle énoncée par les Allemands va à l’encontre même de leur Némésis (Morceau balancé l’année dernière sur leur Bandcamp), et se présente plutôt comme une Catharsis qui fait mal, mais qui ouvre les yeux. 

A vous de voir si la politique de l’autruche vous sied mieux que les cris dans les rues. Mais ne comptez pas sur les I.W.S pour ratisser le sable autour de vous.    

 

 

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