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Metal and Oddities Reviews
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4 juin 2016

ADHDOD - Cassette

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Fastcore / Thrashcore - USA - 26 Mai 2016 - 2 titres – 21 minutes

A l’ère du tout numérique et du dématérialisé, intituler son premier album/EP Cassette, et le présenter sous la même forme graphique est un acte de résistance qu’il convient de souligner. Bravo donc aux ADHDOD, groupe acronyme dont j’ignore la signification, parmi tant d’autres éléments qui ne sont pas plus portés à ma connaissance. Une fois de plus découverts lors de ballades incessantes sur les forums et autres sites, ce quatuor originaire de Reno, Nevada et constitué de John (guitare), Quinton (basse), Jordan (batterie) et Jack (chant) a déjà proposé une démo, en janvier de cette même année, et s’est donné la facilité de ses ambitions. 

Deux morceaux affichés donc, de plus de dix minutes chacun, mais n’ayez crainte, vu le style pratiqué tout ça n’est qu’un accès de fainéantise, puisque les pistes sont bien découpées, même si elles ne sont pas nommées. 

Alors, Cassette, so what ? Le contenu est-il à la hauteur de ce baptême vintage ? Mais absolument, et sorti sous cette forme dans les années 80, ce premier LP aurait affolé les rédactions de fanzines qui défendaient alors les valeurs montantes de la brutalité underground. Avec toutefois une exception, puisque ces deux morceaux bénéficient d’une production Core remarquable, brillante mais avec un cachet live délicieux, qui booste la guitare, et donne une ampleur énorme à la rythmique. Et ça aussi, mine de rien, ça mérite d’être apprécié et noté.

 

Une fois la fameuse fausse tape ingurgitée, on se rend compte que le niveau des musiciens est appréciable. Pourtant, le ou les styles privilégiés ne nécessitent pas vraiment de sortir d’un conservatoire, mais l’impact n’en est que plus grand. Quels styles me direz-vous ? Du Crust ou D-beat selon vos affinités, beaucoup de Hardcore évidemment, mais aussi de violentes poussées de Thrashcore vraiment intempestif, qui nous ramène aux glorieuses 80’s, lorsque ce style extrême commençait à acquérir ses lettres de noblesse et se sortir du carcan de l’approximation. De l’approximation chez les ADHDOD, il n’y en a pas. Les riffs sont précis, la rythmique est béton et nucléaire, et si le chant est vraiment cruel, il n’en reste pas moins intelligible. Et franchement, quand la machine s’emballe et monte salement dans les tours, autant être honnête, tout ça est particulièrement jouissif. 

C’est d’ailleurs parfois si hot qu’on en frise le Grind sans jamais tomber les deux pieds dedans. Il m’est impossible évidemment de vous préciser à quel moment, puisque comme indiqué, les morceaux ne sont pas nommés. Mais je vous assure que lorsque le quatuor fait grimper la température, les légendes que sont CRYPTIC SLAUGHTER, IMPULSE MANSLAUGHTER et autres WEHRMACHT peuvent trembler sur leur trône. Du bluff ? Ecoutez, vous verrez bien.

Mais l’atout majeur de cette formation et de cette sortie, réside dans la variété de ton proposée par les deux « faces ».

Si la première fait la part belle aux segments courts et relativement violents (ouvertement parfois), la seconde est légèrement plus posée, et fait même penser à son entame à une jam en studio, produisant une musique puissante mais étrange, qui ne cache pas ses affinités avec les dissonances. Bien sûr, le tempo s’emballe, et le Crust reprend ses droits, mais on évite gracieusement le copié/collé. Et pour ça, je tire mon chapeau à ces malades de la vitesse.

 

Il n’est d’ailleurs pas interdit de voir en cette seconde partie une jolie variation sur le thème de DISCHARGE et même des YOUTH dans sa première partie, avant que nous ne revenions vers des rivages Hardcore bien prononcés et véhéments.

Et encore une fois, la claque.

Mais la bonne taloche qui te laisse pantois et sans réaction. Et je me répète, mais quel son nom de Dieu…D’ailleurs, en plus d’une occasion, j’ai eu le sentiment de croiser de nouveaux les jeunes RIGHTEOUS PIGS, qui en auraient profité (après tout, c’est une impression, donc tout est permis) pour apprendre à jouer carré avec une production digne de ce nom. 

Bref, acronyme ou pas, Cassette ou pas, ce LP des Américains donne salement envie d’aller buter un mec du côté de Reno, juste pour le voir crever. Avec ça en bande son, la scène risque d’être un peu brutale et sadique, mais personne n’a jamais dit que le monde était un bel endroit où vivre tranquillement.

 

 

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