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Metal and Oddities Reviews
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7 novembre 2015

TEQUILA SUNRISE - Nasty Habits

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Inferno Records - Hard Rock - Espagne - Mai 2015 - 4 titres – 18 minutes 

Alors, quelle est votre recette? Eau gazeuse, jus de citron crème de cassis ou bien jus d'orange et grenadine pour préparer ce fameux cocktail à base de Tequila? En fait, c'est comme vous voulez, moi je le buvais version moderne, avec ces jolies couleurs et cette douceur nuancée du piquant de l'alcool de base. Et sinon, vous étiez plutôt Mel Gibson ou Kurt Russell? Moi j'ai toujours eu du mal à choisir, et puis Michelle était tellement belle...

Pourquoi je vous parle de ça?

Regardez le nom du groupe qui orne l'en-tête de cette chronique, vous comprendrez mieux... 

Les TEQUILA SUNRISE sont quatre madrilènes passionnés de Hard Rock des années 80, avec déjà un lourd passé de musiciens de session derrière eux. Leur chemins individuels s'étant croisé à de si nombreuses reprises au fil de collaborations, que Cecilio Sanchez-Robles (guitare, ANKHARA), Ramon Blein (guitare, groupe de scène de Lorena, gagnante d'Operacion Triunfo, comédie musicale Grease), Ruben Santos (batterie, comédie musicale Hoy No Me Puedo Levantar) et Jorge Cortes (chant, STEEL HORSE) ont décidé d'unir leurs forces au sein d'un combo commun, pas piqué des vers et versant dans la nostalgie énergique. Cette année, chance leur fut donner de graver sur support leurs vues sur le Hard Rock US des années 80, et voici donc le résultat de l'association, sous la forme d'un EP, Nasty Habits. 

Quelles peuvent donc être les mauvaises habitudes de ce quatuor somme toute très sympathique? Une passion pour le Hard Rock racé et mélodique des sacro saintes 80's? Un look sobre et des visages avenants? Une technique instrumentale sans faille rodée sur les scènes espagnoles et européennes? Un don certain pour accoucher de compositions simples et accrocheuses, empruntes d'une nostalgie touchante? Un peu tout ça en fait, et à l'écoute des quatre morceaux de ce premier EP, on se dit qu'on aurait bien trempé un peu plus nos lèvres dans ce cocktail frais et épicé. Les influences sont notables, en gros, toute la clique du Heavy/Hard/AOR US d'il y a trente ans, RATT, DOKKEN, WINGER en tête de liste, et en tendant l'oreille sur ces chansons directes et brillamment exécutées, on aurait presque le sentiment d'entendre le filtrage des énormes enceintes du Sunset Strip ou du Roxy de 87/88, en faisant la queue sur le trottoir. 

L'originalité n'est pas de mise ici, mais la nostalgie n'est pas non plus envahie par une fixette passéiste inflexible. Le but du jeu étant de proposer des morceaux énergiques et mémorisables, il faut frapper fort et vite. Cette carte de visite est donc versatile mais homogène, et aborde tous les aspects du Hard Rock ricain en l'adaptant aux standards européens en vigueur de nos jours. On pense rapidement à RATT ("Face The Truth", son mid tempo et son riff à la DeMartini et Crosby), à VAN HALEN/Mr BIG ("The Are No Heroes", qui virevolte sur une rythmique Anthony/Van Halen, quoique la basse volubile et agile soutienne la comparaison avec Billy 'Winery Dogs' Sheehan), à WINGER/DOKKEN ("Too Late" et ses harmonies d'intro, qui s'évanouissent sur une mélodie typique de la vague Hair/Heavy de 87/88) ou à une synthèse Glam/Heavy tendant autant vers BLACK N'BLUE que KISS ("Nasty Habits", efficace et percutante). 

En gros, le meilleur d'une décade qui nous manque à tous, pour un hommage personnel joué avec le coeur et d'une technique irréprochable. Chaque musicien est le meilleur à son poste, que ce soit dans les interventions en solo (Cecilio Sanchez-Robles/Ramon Blein ont bien retenu la leçon et restent pertinents et précis, tout en citant Malmsteen ou Jake E Lee sans trop en rajouter), ou dans le rôle de soutien rythmique solide (une basse ronde et brillante qui n'hésite pas à se donner quelques libertés). Mais au delà de ces considérations personnelles, c'est la cohésion d'ensemble qui représente la véritable force de ce groupe, mené par un frontman/chanteur de première classe, à la voix chaude et profonde.

On sent une réelle entente de groupe, qui apporte aux compositions la fermeté et l'enthousiasme dont elles ont besoin pour vraiment éclater, et écouter jouer TEQUILA SUNRISE sur disque, c'est presque les voir sur scène tant le mordant dont ils font preuve sur galette est presque palpable en 3D. 

Avec une production parfaitement adaptée au style, adoptant les rondeurs de celles de l'époque, Nasty Habits représente une sacrée carte de visite pour un groupe qui n'hésite pas à modérer l'enivrement Hard & Heavy par une sobre touche de sirop FM/AOR, sans tomber dans l'excès de sucre. 

Et en fait, leur premier EP ressemble beaucoup à ce cocktail qui leur sert de nom, puisqu'il est aussi coloré, aussi rafraîchissant mais non dénué d'une forte dose d'alcool qui vous sert de grisant...Et une fois avalé par petites gorgées chaudes, vous n'aurez plus à choisir entre Mel et Kurt. Vous partirez avec Michelle, au bout d'une jetée, pour regarder les étoiles et les voir briller, sous le ciel espagnol...

 



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