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Metal and Oddities Reviews
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18 novembre 2015

TRIAC-SACRIDOSE - Split 7''

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Nerve Altar Records - Grind - USA - 1er Juin 2015 - 9 titres – 9 minutes 

Aujourd'hui, le Doc et Marty auraient du atterrir dans leur DeLorean. Oui, aujourd'hui, 21 Octobre, souvenez vous du time code de leur tableau de bord arborant les réglages de leur convecteur spatio-temporel. Il auraient du tomber sur un centre ville US aux couleurs criardes, bondé de gosses flottant sur leur Hoverboard, découvrir l'affiche en 3D du dernier volet de "Jaws", et accessoirement, tomber sur le méchant Griff et sa bande de tarés hirsutes et coiffés comme l'as de pique.

Mais si Marty après son Pepsi était allé faire un tour disons du côté de Baltimore ou de Gainsville, il aurait certainement tâché son blouson à séchage et ajustement automatique sur le Grind complètement foutraque de deux combos du cru, qui n'ont pas besoin de plutonium pour vous envoyer vers le futur. 

A Tampa, Floride, il aurait d'abord rencontré les SACRIDOSE. Fondé sur les cendres de CELLGRAFT, ce combo pur Crustcore/Grind/Powerviolence ne fait pas de détail, et mené de front par une chanteuse au bord de l'hystérie se vautre dans les blasts, les cassures impromptues, et les déliés de riffs digne de l'école nippone du Grind sans limites. 

Quelques sorties à leur actif, malgré un jeune âge, ces flingués ne font pas de quartier, et mettent six morceaux à dire ce que TRIAC énonce en trois. Du DIY dans toute sa splendeur, pour les fans de SUFFERING MIND ou CHIENS, avec qui ils semblent partager cette joyeuse folie, qui comme ils l'affirment, n'est rien de moins qu'une "punition Grind" ou une "mort par les blast beats". Rien n'est plus vrai, et leurs morceaux s'emballent dès qu'ils le peuvent, restant la plupart du temps à vitesse Crust constante, souvent accélérée par des embardées Grind du meilleur cru. Son sec, pas de quartier, et ça déroule comme à la parade, et je ne saurais trop vous conseiller de vous jeter sur leur exaction passée, Anxiety Tremors, du même tonneau, et pas plus complaisante. Alors oui Marty, la Floride en 1985, c'était les costumes blancs, les palmiers, les alligators et les naïades refaites par la bronzette excessive, mais aujourd'hui, c'est du Grind, et avec ça, ton blouson sèchera encore plus vite. 

Marty, tout retourné par l'horreur de sa découverte, aurait sans doute exigé du Doc qu'il l'accompagne à Baltimore. Connaissant tous les deux l'humour de John Waters, ils auraient sans doute pensé que l'union fait la force, et se seraient présentés en binôme à la porte du local de TRIAC, terrorisés par leur première expérience musicale du futur. Mais même en duo, leur sécurité n'aurait pas été plus assurée, puisque les TRIAC, quoique moins fous que SACRIDOSE, ne font pas non plus dans la dentelle. De la mouvance très complaisante des UZI SUICIDE,  AGENTS OF ABHORRENCE, ils ont assénés bien des coups derrière les oreilles sous la forme de splits bien sur, de simples, et même d'un EP, In The Blue Room, avant de partager à nouveau une face avec les boucaniers de SACRIDOSE.

Si leur son est plus touffu, leurs attaques sont similaires, quoique plus viriles et moins franchement épileptiques. C'est du Powerviolence bien sur, épicé au Grind le plus costaud, mais en trois titres seulement, ils sèment autant la pagaille que leurs homologues Floridiens, quoique d'une façon plus "pragmatique". Pas plus d'empathie de leur part, et une fois la porte ouverte, ils beuglent sur ce pauvre Marty qui décidemment ne comprend pas une telle animosité, lui qui craignait déjà la batte montée sur Pitbull de Griff. 

En tout cas, ça leur a bien ramoné les conduits. En 1985, ils n'auraient jamais pu se douter que le futur serait aussi bruyant, et à la rigueur, c'est bien fait pour eux.

Mais SACRIDOSE et TRIAC comme échantillons d'une musique aux échos temporels lointains, ça donne de l'énergie, et pas besoin du coup de remplir le réservoir avec des peaux de banane et des canettes vides. Leur Grind/Powerviolence déclanchant une réaction en chaîne pire qu'une bombe H, ils seraient dare-dare revenu dans le passé, se rendant compte que Biff Tannen avait piqué le split en question dans leur bagnole, et n'avait pas fait fortune en distribuant sur le marché des vinyles bruyants qui ne lui rapportaient que dalle. 

Moralité: le Grind, c'est la vie, quelle que soit l'époque. Ca n'a rien à voir avec le film, mais je m'en fout, je n'ai pas de Hoverboard.

Et je n'ai jamais porté de Nike.

Mais j'aime le Grind, et pour ça, pas besoin de DeLorean.

 

 

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