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Metal and Oddities Reviews
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6 janvier 2016

DIAMANTE - Dirty Blonde

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Diamond Certified Records - Modern Hard Rock - USA - 7 Avril 2015 - 5 titres – 16 minutes 

Voilà une demoiselle qui n'a pas froid aux yeux, ni au reste si j'en juge de par ses tenues de scène...Pseudo qui brille, mais est ce pour autant que le ramage est aussi groovy que le plumage est sexy? C'est bien joli d'être wet & spicy, faut il encore que la musique suive derrière. Les exemples de poster girls s'étant lancé dans la musique histoire de justifier la vente de leurs photos ou leur présence dans les magazines masculins étant nombreux, la méfiance est de mise. A quelle sauce veut nous dévorer tout cru cette jolie chanteuse? Plutôt tiède et mousseux ou torride et classieux? Ni l'un ni l'autre, car DIAMANTE à son univers à elle, joliment trash et poliment crash, et ne vous attendez pas à un déballage de sexe sur fond de Rock moisi dès l'ouverture, ici, c'est l'explosif qui règne en maître, et DIAMANTE à su parfaitement s'entourer pour vous proposer un EP digne d'intérêt qui pète de tous les côtés. 

Dans le Rock, on aime les grandes gueules assumées, pas les allumeuses qui se tirent dès que le regard se fait de braise, ni celles qui tombent la culotte dès qu'on prononce le mot pèze. On aime les filles qui ont des balls, qui assument leur féminité sans pour autant se la jouer, en gros, on aime les musiciennes qui savent ce qu'elles veulent, et qui l'obtiennent à la force du poignet. Mais le leur, pas le notre, et je peux vous dire qu'en cinq petits morceaux, Dirty Blonde va vous prouver que la provocation n'est pas gratuite, mais qu'elle se paie, et cher. A grands coups de rythmiques aussi dansantes que rockantes, de chant qui sans en faire trop évolue avec aisance, et de refrains catchy mais pas pourris pour autant. 

Faisons simple, et illustrons. Si Britney, Joan Jett, Cherie Currie et Taylor Momsen se tapaient un trip genre hangover et citaient leurs propres classiques en les confrontant, ça pourrait donner quelque chose d'assez proche de ce cinq titres qui n'a d'autre prétention que de vous faire danser, headbanger du début de soirée jusqu'au matin tamisé. DIAMANTE ne passe jamais par les portes dérobées, garde la tête haute et l'ambition affichée, mais elle en a les moyens, et ce pour plusieurs raisons. 

Des chansons Rock, limite Hard et Heavy mais punchy, dominées par un groove diabolique, assurées par un backing band qui ne fait pas semblant, et surtout, incarnées par une vocaliste qui n'est pas que gambettes et décolleté, mais aussi un sacré gosier un peu éraillé. Comptez sur elle pour jouer la chatte sur un toit brûlant, mais aussi pour vous en coller une sur le séant si vous pensez son talent chancelant. La jolie blonde est tout sauf une cover girl égarée dans un studio, et si elle a pris son temps, elle a bien fait, parce qu'elle réussit à faire le tour de la question du Hard moderne à tendance un peu électro et dance en un quart d'heure à peine. Cinq morceaux, cinq tubes, et si les vieux ronchons riront en matant ses nichons, en faisant les fanfarons, les autres oublieront vite la plastique pour se concentrer sur la rythmique. Alors Ok, les arrangements synthétiques, ça pique. Mais ça n'empêche pas les guitares de balancer des riffs hystériques, dans le genre hymne teen frénétique. On est loin bien sur de Blondie ou de Patti Smith, mais le créneau n'est pas celui visé, et avec des titres comme "No Sexin' On The Beach" (qui cela dit en passant et selon son auteur n'a rien à voir avec son titre, mais fait juste référence à une arrestation subie alors qu'elle s'était assoupie), "Dirty Blonde" et son lick de guitare à la Joe Perry, "There's A Party In My Pants (And You're All Invited)", qui rappelle clairement la Britney de "Bitch" qui aurait pris des cours de Rock chez les RUNAWAYS (et ce "I'm a bad girl" répété comme un mantra, c'est juste...extra!), ou encore "Bite Your Kiss", qui sonne comme un hymne de concert avec sa batterie hypnotique et insistante, et ses délires vocaux, la mise est claire: choquer pour attirer l'attention, se faire remarquer avec passion, et mettre le feu aux...oreilles. 

En plus, la demoiselle a du goût, et assure comme un vieux routard sur scène. Elle se déhanche et se démène, reprend SKIDROW, NIRVANA, BON JOVI, et traduit l'esprit Hair Métal punky des 80's en 2015, avec brio, panache et sex-appeal. Et ne la prenez surtout pas pour une opportuniste, puisque du haut de ses dix huit printemps, elle chante depuis très longtemps et a composé ses premières chansons à quatorze ans, ce qui en fait une rockeuse plus que crédible dans le temps. 

Et si vous pensez qu'elle n'a rien à faire ici, jetez vous sur le terrible "Hard Rock Boys", dernier titre composé pour ce premier EP, qui adapte le Rock no bullshit de Joan Jett au beat rigide de Marilyn Manson, et qui vous est clairement dédié. Non, le Rock chez elle, c'est une passion, et pas seulement une façon de faire gonfler les pantalons. Elle est jolie, sexy, mais c'est surtout une sacrée nana qui chante avec ses tripes, et qui sait ramener le Rock sur le terrain du fun, de l'éclate, et Dirty Blonde est garanti cent pour cent ready for the party, fête à laquelle vous feriez bien de convier DIAMANTE pour une ambiance de folie. 

Alors oui, c'est jeune, c'est rythmé, c'est parfois syncopé mais toujours électrifié, alors on ne va surtout pas se gêner. La longue lignée des rockeuses qui paient de leur sueur leur carrière n'est pas prête de s'éteindre, et je prie secrètement pour que son premier LP soit aussi dynamité.

Dispo sur iTunes et Spotify, ainsi que de nombreuses plateformes de téléchargement légal, Dirty Blonde est le EP explosif de l'année, celui qui réconcilie le Rock, la Pop, le binaire électro et les riff qui dépotent. Mais surtout, ne ratez pas la belle on stage, pour des concerts furieux entre potes. Ça vaut le coup d'oeil, mais allez y l'esprit clair et les oreilles en bandoulière. 

Ici, c'est la musique qui vous pénètre. Et rien d'autre.     

 

 

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