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Metal and Oddities Reviews
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10 janvier 2016

MOROKH - The Unholy Masquerade

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Zero Hero Recording - Blackened Punk - Russie - 18 Décembre 2015 - 9 titres – 31 minutes 

"Et vous avez fait comment pour en arriver là?" 

"Simple. On a pris un verre à moitié plein de Punk bien provocant, on y a ajouté deux cuillères de Black, et on a mis le tout au feu." 

"Et ça marche bien?" 

"Ben écoute tu verras..." 

Effectivement, ça marche. Ça ramone les oreilles, mais dites moi, c'est plus Métal que Punk votre affaire là, trop puissant le son, trop grosses les guitares. Moi je veux bien, mais ça donne plus comme un Néo Black super énergique et lourd, compact, enfin vous voyez ce que je veux dire. Et puis cette basse là, vous vous foutez de ma gueule, elle est trop ronde et lourde pour être Punk, c'est du Hardcore ça les mecs, vous délirez! J'aurais pu leur parler comme ça, mais je ne connais pas assez intimement ces cinq olibrius russes pour être familier avec eux.

N'empêche, ils se sont formé cette année, et déjà, ils sortent un EP, un single digital, et un album maintenant. Pas chié quand même...

Mais ils peuvent se le permettre. 

Déjà, la pochette tue. Dans le genre graphisme réussi qui veut tout dire sans rien dire, rien à dire. Mais alors si je n'ai rien à dire, qu'et ce que je fous là? 

Si j'ai des choses à raconter quand même. La première, c'est que si vous cherchez un album pour tout défoncer dans votre salon, alors vous l'avez trouvé. Daniel (chant), Alexey et Dan (guitares), Anton (batterie) et Lena (basse) ont l'énergie, la pêche et la puissance pour ruiner votre mobilier Ikea et votre enceinte bluetooth que votre chère et tendre vous a offert pour vos six mois d'amour. Black N'Roll. Oui, pas faux, mais pas dans le sens moisi de DARKTHRONE, non ici l'électricité est sur 220, le son pas rachitique pour deux sous, et puis les Russes ont plutôt puisé leur inspiration dans la scène Néo Thrash nordique avant de la confronter à leur expérience slave dans le domaine du Black compact. Oui voilà, parfait. Un genre de AT THE GATES/SOILWORK qui se fritterait avec des cadors locaux, genre mafia Black pas décidée à céder un pouce de terrain, et ça donne The Unholy Masquerade, un album à la production gigantesque. 

Il y a du Black là dessous, surtout dans ces passages en blasts qui cassent les bouteilles vides, mais les riffs sont aussi Rock qu'un futal de Keith Richards peut l'être ("Left In The Dust"), et puis quand on commence son barouf avec un truc qui décoiffe autant que "Evil Unchained", on a rien à craindre au niveau dark credibility. Alors allons y pour une formule toute faite, les MOROKH sont un peu les enfants terribles de CALLENISH CIRCLE/TERROR/SATYRICON, ou même des cousins de l'Est des TAAKE, avec toutefois beaucoup plus de tripes à injecter dans les attaques de guitare. 

Ça vous va comme ça? Parce que je n'ai rien d'autre à vous proposer, à part vous dire que ce premier longue durée fait le même effet qu'un concert au CBGB's, qu'une lampée de Jack avalée à sept heures du matin, ou qu'un interrogatoire du KGB qui vous soupçonnait de dissidence il y a trente ans. Les mecs ne nous prennent pas en otage, ils se contentent de jouer leur musique sans arrière pensée, et celle ci est énorme de fond et de forme, et reste plantée dans des morceaux de trois minutes et quelques qui ne se privent pas pour agrémenter un thème porteur de breaks incendiaires et revanchards. Le quintette à la haine, et ça se sent. La haine du Métal timoré qui minaude, et de fait, ils lui défoncent la gueule à grands coups de rythmique béton qui frappe même le cerclage. Le chant de Daniel est tout ce qu'il faut pour bien comprendre qu'on est pas là pour pique-niquer, grave, au grain colérique, et comme ses potes en rajoutent des tonnes dans les coeurs, ça pique les yeux et les oreilles.

Un genre de version très particulière d'AGNOSTIC FRONT de l'Est qui aurait pris quelques hormones et stéroïdes au passage. 

Alors certes, plus Black teinté de Hardcore que Black N'Roll, mais on s'en fout, parce que ça pulse et que c'est tout sauf mou.

Ou alors un Black N'Roll moscovite, très éloigné de l'emprunte scandinave des BLACK MASS PERVERTOR et ANGREPP, pas vraiment D-beat non plus, juste salement Heavy, avec je le concède quelques licks Rock, mais qui de toute façon viennent déjà du Hardcore ("The Unholy Masquerade"), qu'ils ruinent en effet de quelques blasts affolants. Et puis Daniel et sa bande ont déjà des hits bien à eux, comme ce brûlot éponyme "Morokh" qui doit salement dépoter en concert avec son passage concentrique. Ou même ce "For The Glory Of Satan" plus downtempo qui dégénère en folie Hardcore. Enfin bref, ça dégage, et ça fait du bien. 

Non, pas vraiment Punk, et pas vraiment Black et Roll qui n'amasse pas mousse. Par contre, il est clair que The Unholy Masquerade ne laisse pas la poussière s'incruster dans les plis de son repassage Blackcore qui crache ses glaviots par le nez.

Et inutile d'allumer le feu, ils le font tout seuls. Mais ça crame bien, croyez moi.

 

 

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