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Metal and Oddities Reviews
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29 janvier 2016

HOMSELVAREG - Catastrofe

Homselvareg-Catastrofe

Sliptrick Records - Anti Human Black - Italie - 29 Octobre 2015 - 8 titres – 40 minutes 

HOMSELVAREG. 

Créature mythologique, partiellement humaine, partiellement bestiale (d'instinct), prédateur naturel, qui tire sa force de la nature dans laquelle il évolue. On rencontre cette créature dans les Alpes, mais surtout dans le folklore transalpin, qui se rapproche du concept de l'enfant sauvage élevé par des loups ou des tribus de singes dans d'autres cultures

En somme, un homme-sauvage (traduction littérale) qui fuit ses homologues homo sapiens pour évoluer dans un cadre strictement primitif. 

HOMSELVAREG. 

Groupe Italien formé en 2003, répondant les premières années au nom de UNDERWORLD, avant de changer de patronyme et de formation. Première démo en 2005, Prêtez Votre Coeur à la Nuit, puis album éponyme trois ans plus tard, découpé en chapitres qui présentaient un solide concept mis en musique brillamment et sauvagement. Selon les informations assez contradictoires, Catastrofe serait déjà sorti il y a six ans, mais ne s'affiche qu'aujourd'hui sur la page Facebook du groupe et sur celle du label. Alors considérons le donc comme une nouveauté, même si on en trouve trace en sortie digitale en 2010... 

Alors, Anti Human Black Metal. Une appellation imagée, comme les affectionne le Black, mais qui finalement, ne fait qu'évoquer une musique crue et primitive, inspirée des premières exactions scandinaves des 90's. D'ailleurs, impossible à l'écoute de ce LP de deviner que ses auteurs sont italiens, et leurs influences avouées, de ULVER à TAAKE en passant pas DISSECTION ou IMMORTAL, me confortent dans l'opinion que leurs racines sont bien à chercher du côté de la Suède ou de la Norvège. Ce qui ne les empêche pas d'afficher de belles prétentions richement mises en musique. Production dense et un peu collée à la bride, avec des guitares qui grésillent et une basse qui gronde en arrière plan, HOMSELVAREG mise sur une homogénéité somme toute assez barbare, qui met le chant et la batterie en avant, comme un duo rythmique soutenu par des harmonies sèches en arrière plan. 

Rien de bien neuf là dessous, mais une jolie efficacité. On pense à une version plus underground de l'EMPEROR des deux premiers albums, ou même d'un ULVER particulièrement remonté, et les structures se veulent évolutives mais toujours intenses, sans pour autant tomber dans la répétition frustrante et lassante. 

Alternant les séquences ouvertement outrancières et déchirées de blasts ininterrompus et les segments plus "progressifs" mais tout aussi écrasants de puissance, Catastrofe ne trouble en rien l'équilibre des fondements du Black, mais les fait grandir d'une façon tout à fait intéressante, en bâtissant une cathédrale sonore aux échos macabres et malsains, dans laquelle un prêtre occulte hurlerait son sermon seul, d'une voix démoniaque. On atteint quand même quelques pics d'intensité, sur "Rogo" notamment, véritable overdose d'ultra violence agitée de soubresauts techniques certains, durant laquelle les guitares diffusent leur poison assez malicieusement en aiguillant sur des pistes mélodiques maladives vraiment fascinantes. 

Autre moment fort, "Inondazione" qui justifie son titre d'un déversement de haine terrifiant, débutant par une explosion de fureur Heavy aussi sombre qu'une destinée humaine condamnée d'avance, avant de laisser la vélocité reprendre le dessus et se rapprocher une fois de plus des puzzles rythmiques condensés d'EMPEROR, salis par les exactions misanthropiques d'un IMMORTAL des débuts. On pense même retrouver l'essence morbide d'un HELLHAMMER à l'occasion d'un break furieusement Thrash et primitif, qui ramène à l'esprit le souvenir d'un Tom Warrior pas encore débarrassé de ses obsessions sataniques. Mais le mélange prend des allures de tornade qui ravage tout sur son passage, et l'intensité dont font preuve les Italiens dans ces moments là est remarquable. 

Si leurs anciens efforts ne rechignaient pas à intégrer quelques guitares acoustiques et autres pauses mélodiques, Catastrofe reste concentré sur une efficacité assourdissante, et ne perd jamais de vu son entreprise de démolition. C'est un bloc massif, qui certes propose des idées complémentaires et variées, mais en les intégrant à un contexte global indivisible qui n'offre que peu voire pas de répit. Une façon de restituer l'ambiance des albums les plus radicaux du style, et de coller à une éthique sans concessions, pour un résultat qui impressionne de maîtrise sans pour autant lâcher un underground auquel le quatuor/quintette semble très attaché. La séparation du groupe en 2009 semble avoir permis de retrouver une ligne conductrice et une envie d'aller de l'avant, et quelque part, ce nouvel album pourrait incarner une parfaite vision du Black Métal tel qu'il a été conçu et pensé à l'origine. 

Une sorte de parangon indirect et involontaire, mais surtout, un disque violent, puissant et inspiré. Mais qui mérite amplement sa place aux côtés des grands oeuvres du genre, et qui est tout sauf la catastrophe annoncée. Quant à savoir s'il vous donnera envie de retourner à l'état sauvage...C'est une question à laquelle vous êtes le seul à pouvoir répondre.

 

 

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