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Metal and Oddities Reviews
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29 janvier 2016

MAQUINA MUERTA & DHK - 12'' Split

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Metadona Records - Crust D-Beat - Mexique - Pérou - 13 Décembre 2015 - 11 titres – 22 minutes 

Ça me manquait un peu. Oui il y avait un petit moment que je ne m'étais pas attelé à la chronique d'un bon gros Split aux entournures bien Punk, alors j'y suis revenu, doucement.

Enfin pas tant que ça, puisque celui que j'ai choisi n'est pas particulièrement doux, bien au contraire. Mais il a le mérite de nous faire faire un joli tour d'horizon de la musique extrême d'Amérique du Sud, puisqu'il nous emmène d'abord au Mexique, puis au Pérou pour un visite guidée de la souffrance musicale Sud Américaine. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que la situation n'a pas trop changé là bas. C'est toujours le même bordel, injustice, pauvreté, violence, inégalités, corruption...Enfin le lot de tout pays qui doit supporter une forme de dictature, qu'elle soit étatique, policière...Et dont le peuple dénonce les travers via une musique aussi violente que la vie locale.

Alors présentons. 

A ma gauche, et par ordre d'apparition, les Mexicains de MAQUINA MUERTA. Une démo éponyme, une participation à une compilation, et puis ce Split avec les frères d'armes de DHK. La trame est simple et limpide dans leur cas, puisque les cinq morceaux qu'ils proposent sont tous basés sur la même haine viscérale de la société, s'exprimant via des intitulés comme "Poison Mortel", "Destin sous Contrôle", "Supplice de Dégoût" ou "Surtensions".

Le médium est d'usage et classique, un Crust somme toute assez modéré dans la vélocité, mais terriblement puissant dans l'exécution. Une version Mexicaine des enseignements de DISCHARGE, avec une approche plus Punk que Métal, mais par l'entremise de riffs tout aussi efficaces. On entend en écho de filigrane dans leurs chansons les "Protest And Survive", "Doomsday", et autres expulsions de Hear Nothing, mais jouées avec la rage de ceux qui en ont vraiment ras le bol, et qui ne cherchent pas à enrober leur message dans une jolie production. Ici, c'est le discours qui prime, même si la musique est de grande qualité, et dénuée de toute compromission. Guitares abrasives et sans formule de politesse dans le son, rythmique bloquée sur un beat Crust des années 80, et chant fougueux et criard qui rameute les troupes avant la manif'. Pas de surprise globale, ni dans le détail, les cinq titres sont quasiment tous les mêmes mais comme le premier est efficace en diable, les autres le sont tout autant. 

A ma droite, les Péruviens de DHK, qui ne laissent pas vraiment filtrer d'infos à leur sujet. Pas de site, donc pas de bio, donc rien à dire. Rien à dire, mais de la musique, et pas vraiment plus tendre que celle de leurs homologues Mexicains. Les DHK attaquent le mont Hardcore par la face D-beat/Anarchocore, et ne font pas de quartier. Ils ont adapté les standards Scandinaves à leurs origines Sudistes, et le résultat est très cru, volontiers plus proche d'un Crust très aride que d'un D-beat plombé et outrancier. La voix est rauque, les textes sans illusion mais développant une belle rage contestataire, et le train avance à bon rythme. Le son est typique d'un enregistrement qui se veut Core jusqu'au bout des slogans, et la guitare gronde comme une vibration de scie sauteuse, alors que la caisse claire est si matte qu'elle ne renvoie aucun écho. 

Les thématiques sont d'usage, corruption, propagande, et les Punks nous conseillent même de pirater toutes les oeuvres possibles, en noir et blanc ou couleur, avec un "Piratealo Todo", qui suinte de haine envers le capitalisme outrancier. Les six morceaux sont brefs et lapidaires, à l'exception de "5 de Junio" qui se permet plus de deux minutes de charge, mais comme dans le cas de MAQUINA MUERTA, la trame reste la même de bout en bout, sans se soucier d'une quelconque variation de ton. Et puis, un groupe qui affirme "Punk un jour, Punk toujours" ne peut en aucun cas dissimuler ses intentions non? 

Un split 12'' disponible sur Metadona records, qui est vite appelé à devenir culte, et peut être même un exemple à suivre qui aura tôt fait de rentrer dans la légende Punk Hardcore Sud Américaine.

Une musique à l'image de la vie en Amérique du Sud, violente, crue et sans artifices, un Punk joué avec les tripes et qui déborde de ras le bol, mais qui reste décidé à faire bouger les choses. 

En tout cas, une bonne façon de rester en phase avec la scène Hardcore Mexicaine et Péruvienne, qui débordent de combos crispés par la rage au ventre. Et une manière de revenir aux sources du style, qui se veut expurgé de toute hybridation trop complaisante. 

La haine ne connaît pas de frontières. Le message est le même partout.  

Revolucion!!!!!! 

 

 

 

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