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Metal and Oddities Reviews
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29 janvier 2016

HARM DONE - Abuse-Abused

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Straight And Alert - Powerviolence - France - 10 Novembre 2015 - 17 titres – 18 minutes 

Jusqu'ici, on pensait à juste titre que le Powerviolence, le Crust, le Sludgecore étaient des affaires externes. En gros, un truc concernant plus la DGSE que la DST. D'ailleurs les agents infiltrés étaient toujours à l'affût, prêts à relayer chaque information, pour que nos formations nationales puissent apprendre. On les formait dans l'ombre, leur inculquant le maniement des armes idoines pour pouvoir rivaliser avec les adversaires Européens et Américains, sans oublier les ennemis jurés Sud Américains et Asiatiques qui commençaient à avoir quelques longueurs d'avance.

A tel point, que les organisations n'ont pas tardé à recruter en dehors des balises.

Les hommes en costume sont aller fouiller dans les rangs de factions moins extrémistes, et on mis de côté quelques tue la mort qui n'avaient peur de rien. Et ils ont tellement bien fait leur travail qu'ils sont parvenus à monter une équipe de mercenaires tout à fait viable. Nom de code en rapport avec les dégâts causés à venir, HARM DONE. 

HARM DONE, quatre kamikazes ayant mieux retenu l'enseignement que leurs camarades, viennent tous de formations externes au créneau. Entraînés à Nantes, dans les centres RAW JUSTICE, DIREWOLVES et REGARDE LES HOMMES TOMBER, ils étaient les meilleurs dans leur discipline, et se sont aussi avéré les plus performants dans cet exercice encore plus ardu. Manier le Powerviolence le plus cru et agressif, l'agrémenter de Grind, l'appesantir de Sludge, et aujourd'hui, le quatuor a fait tellement de progrès qu'il est en passe de pouvoir infiltrer les réseaux internationaux. Pour ça, ils ont mis au point une jolie couverture. Une simple carte de visite 7'' au départ, puis un plan d'attaque enregistré sur cassette en 2015, avant de se jeter complètement dans le bain avec un longue durée. LP certes, mais dans la norme. Dix sept pamphlets pour dix huit minutes de stratégie, c'est dans la moyenne, et tout le monde n'y a vu que du feu. 

Ce que les instructeurs n'avaient pas prévu, et nous non plus d'ailleurs, c'est que les élèves allaient tellement vite apprendre que leur couverture n'en était plus une. Ils étaient véritablement devenu des agents, non plus infiltrés mais déclarés, et donc, risquant de passer à l'ennemi d'un jour à l'autre. En langage profane, HARM DONE est devenu un putain de groupe voué au culte de l'ultra violence, et qui manie les codes du Powerviolence jusqu'au bout des guitares, avec autant d'aisance que nos cousins ricains et nos voisins Anglais. Ce premier LP prouve par 17 fois 18 que l'assemblage Nantais est devenu une énorme machine de guerre très viable, et Abuse-Abused étale sous nos oreilles ébahies des progrès assez conséquents depuis leurs débuts. 

Ils auraient pu se la jouer classique, ne pas fanfaronner, mais c'est mal connaître Alexxx (chant), Rom Tex (guitares), Benou (basse) et Corentin (batterie), qui tenaient à ce que les choses soient faites plus que correctement. D'où ce premier album, Abuse/Abused qui abuse beaucoup plus qu'il ne se laisse abuser. Dotés d'une production à décoiffer le gros Shane même caché dans un pub de Birmingham, les Nantais jouent le jeu des NAILS, de TRAP THEM, mais leur tendent quelques pièges en formes de passages Sludge plus lourds que nature, et surtout, en conférant à leurs morceaux une puissance phénoménale qui pourrait bien les faire rougir de honte. 

Pour en arriver là, tout est bon. Les pesanteurs en trompe l'oeil qui contredisent les bourrasques en blasts, les lourdeurs cassées en chausse pied qui viennent tempérer les ardeurs des segments les plus volontiers Violentcore, et on avance, sans se retourner jusqu'à ce que l'ennemi soit terrassé. Et même s'ils commencent en douceur (sic), avec une attaque de front très justement nommée "A Perpetual Wait", qui défonce tout sur un beat Power qui arrache les mauvaises herbes, ils tombent vite dans un Sludgecore tellement compact qu'on arrive même pas à en extraire le noyau Grind qui finit pas s'expulser de lui même sur "Sink Again". Les roublards parviennent même à synthétiser tous les courants Core de ces dix dernières années sur leur crachat le plus concentré, "Twice Rather Than Once", qui complète son Chaotic Hardcore d'une tonalité très abrasive, et même de quelques riffs plus Métal que nature. En deux minutes, ils revisitent l'extrême avec un brio qui laisse leurs formateurs pantois d'admiration, et qui nous enthousiasme. 

Mais n'oublions pas quand même qu'ils sont là pour tout détruire, avec un Powerviolence aux frontières d'un Thrashcore pétaradant, qui finit par se fondre dans un Sludgecore presque Indus ("Two Worlds"), et qu'ils ne rechignent jamais à empiler les parties pour former une tour à l'équilibre improbable ("Alone"). En gros, ils assomment, pillent, mutilent, mais avec une précision absolue, ce qui transforme Abuse-Abused en manuel du parfait petit terroriste musical, avec foi, et avec loi.

Et ils assument en plus, en déclarant haut et fort "No Authority But Mine" qui propulse le concept au rang de dogme, avec sa basse si lourde qu'elle fait tomber les fréquences encore plus bas. Les guitares ne sont pas en reste, et restent bien épaisses, tandis que Corentin derrière son kit se prend pour un singe mécanique dopé aux piles au mercure. 

La France, à la bourre en termes de Powerviolence/Sludgecore/Chaotic Hardcore? 

Mon oeil. Le retard est largement rattrapé, et il nous suffirait de quelques formations de l'acabit de HARM DONE pour envahir le reste du monde. Ça fonce, ça cartonne, ça brise le verre, ça vitupère, mais ça avance sans hésiter et c'est un massacre presque organisé.

Depuis, la DGSE et la DST sont sur les dents. Que sont devenu leurs agents infiltrés? 

Ils n'ont plus de drapeau, mais toujours le même credo. C'est tout.     

 

 

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