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Metal and Oddities Reviews
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9 mars 2016

GRINDUSTRIAL - No Rete

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Industrial Grind - Italie - 2 Mars 2016 - 9 titres – 5 minutes

Je parlais récemment de la fertilité incroyable de la scène alternative Italienne, et je semblais avoir trouvé un consensus satisfaisant dans mon analyse. Mais bien sur, il fallait qu'un trublion jette un pavé dans la mare et me contredise, juste pour le plaisir de faire chier le monde. Pourtant, je lui ai donné sa chance, certes, parce que j'arrivais au bout de ma mâtinée, et que je n'avais pas envie de me faire chier à chroniquer un truc trop conséquent. Résultat, il a profité de mon relâchement pour se porter en faux. Quel enfoiré. Mais le pire, c'est que je ne lui en veux même pas. Parce qu'il m'a bien fait marrer, et qu'au final je suis toujours incapable de dire à quoi il cherche à faire allusion. 

Pour mettre les choses un peu au clair et débarrasser la table des tasses de café vides et des mégots qui traînent, GRINDUSTRIAL est un one mand band nous venant du Piémont, Italie, et qui cherche à combiner la folie du Grind aux automatismes froids de l'Industriel.

Présenté comme ça, ça ne semble pas vraiment inédit, sauf que le bonhomme en question n'a pas du vraiment piger le fonctionnement de l'Indus, puisque son premier effort ressemble plus à un joyeux foutoir Grind bourré de références qu'à un amalgame de deux courants extrêmes et dissemblables. Je n'y ai remarqué aucune trace du rigorisme qu'on est en droit d'attendre d'une musique qui se réclame de la rigidité ou de la répétitivité, mais j'y ai vu par contre une sacré source d'enthousiasme qui m'a permis de finir ma demie journée de chroniques dans l'euphorie et le délire sonore. Et ça, c'est déjà un sacré bonus. 

No Rete (Pas de réseau en langue transalpine) se présente sous une pochette (qui n'en est pas une puisque l'objet en question n'est pas dispo en version physique) en forme de clin d'oeil, flanquée d'un portrait de Bruce Willis. Dès le départ, le projet se place sous des auspices référentiels, et accumule les samples tirés de films et de séries, qui agrémentent des pistes ou le seul mot d'ordre semble être le chaos, et le plaisir de jouer une musique ludique mais bordélique. En cinq minutes seulement, ce solitaire atteint de la danse de Saint Guy prouve une fois de plus qu'on peut faire n'importe quoi en étant n'importe qui, et qu'avec un peu de passion, on peut dézinguer la morosité ambiante sans chercher à péter plus haut que son cul.   

Le principe de No Rete est simple, placer au même niveau les boucles et les riffs, les dialogues et la rythmique, pour aboutir à un genre de patchwork aussi anti-musical que cinématographique. Alors certes, ça ressemble à une grosse blague en solitaire, élaboré par un misanthrope aussi fondu d'extrémisme musical que de références visuelles, mais je vous assure que c'est jouissif au possible, et que ça rappelle les meilleures blagues du genre, tout en se montrant plus efficace qu'ANAL CUNT. 

Alors le mec est visiblement fan de Better Call Saul, de Grind pas vraiment analogique, mais son premier EP est une bonne surprise dans un créneau pourtant surchargé de plaisanteries pas vraiment plus fines les unes que les autres. Si la plupart de ses interventions ne dépassent pas les quelques secondes, il se permet quand même un bon groove qui dépasse largement la minute, et qui aligne les plans de boîte à rythmes tous plus épileptiques les uns que les autres ("Climate Change"). 

Pas sur que tout ça soit biodégradable ("Phiiilm!", cinq secondes, rien de plus), ni remboursé par la sécurité sociale ("Phrende" bordel intégral qui lâche quand même un bon riff Thrashcore perdu dans une mare de Jazz), mais GRINDUSTRIAL étale quand même un bon paquet de riffs mémorisables et accrocheurs ("Dependent"), et finit par imposer ses idées sans en avoir l'air. Après, peu importe que tout ça n'ait aucun rapport avec l'Indus (à moins de considérer la blague "Duck" comme tel, sans qu'on sache au final quelle est la différence entre un canard), puisque c'est carrément jouissif et que ça ne se prend jamais au sérieux.

C'est aussi pour ça que j'aime le Grind. Parce que même quand il ne ressemble à rien, il me fait jouir. Un peu comme une vieille pute dégarnie qui me pompe comme une reine. 

Sans me coûter un rein. 

 

 

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