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Metal and Oddities Reviews
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9 mars 2016

ABSDED - Nukem

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Coups de Couteau - Chaotic Hardcore - France - 11 Décembre 2015 - 3 titres – 10 minutes

Quand on parle de Hardcore chaotique, on pense New York évidemment, ou Boston, peut-être Des Moines avec une imagination fertile, mais aussi St Petersburg. Voire Malmö ou Stockholm. Mais étrangement, rarement au Lot. Oui, le Lot, celui bien de chez nous. C’est en partie logique, et pourtant, on pourrait y faire allusion de temps à autres. On peut y faire allusion.

Non.

On y fait allusion. A cause d’ABSDED justement. 

«Absded vient de la foret épaisse et dense du Lot. Les quatre branches du groupe ont poussé à la suite d'une forte pluie de fougères grasses et d'une hausse considérable du prix du pétrole.» 

Présentés de cette façon (la leur), la formation aux nombreux EP, fraîchement péchée par l’active structure Coups de Couteau sonne comme une joyeuse bande de bardes hirsutes, claironnant leur alter-mondialisme sur fond de guitares acoustiques et de flûtes enchantées. On les imagine volontiers assis en tailleur dans une clairière, la barbe velue et le pied nu, mais la réalité est toute autre. Ils n’ont en effet rien de peace corps défendant la nature attachés à des bouleaux, mais ressemblent plutôt à une méchante faction de guérilla urbaine prête à prendre les guitares pour imposer ses dissonances, des déviances et autres brisures de rythme. Si vous avez déjà jeté une oreille sur leur propagande, vous savez de quoi ils sont capables. De mettre le feu à la GAZA, CONVERGE, UNSANE et BOTCH, soit les références principales de tout Hardcoreux teigneux qui se respecte. Mais ils le font à leur façon, décidemment très personnelle. Et le but du jeu étant de frapper très fort et très vite, Nukem porte admirablement bien son titre. 

Les détruire ? Ok mais qui donc ? Les timorés, les pleutres, les cuistres, les outrecuidants ? Moi je veux bien, mais avec seulement trois morceaux, ça va faire tir groupé qui compte sur un vent favorable quand même. Vous avez été beaucoup plus généreux par le passé, notamment avec cet album éponyme qui répandait la bonne parole en version longue, mais après avoir braqué mes deux esgourdes sur ces dits morceaux nouveaux, je comprends mieux pourquoi ils ne sont qu’au nombre de trois…puisqu’ils font du bruit pour dix.

Vous n’avez pas changé votre Famas d’épaule, et vous l’avez même huilé puisque ses mécaniques ne s’enrayent plus du tout et alignent les douilles à vitesse grand V.

On retrouve avec plaisir votre humour tongue in cheek, dès « Som Telleck », qui outre son calembour/jeu de mot fonce dans le tas, sans prendre le soin de s’annoncer. Le pauvre moustachu ne retrouverait pas sa Ferrari dans cet enchevêtrement de riffs, de breaks dépensés sans compter, et pourtant, tout ça semble logique et découlant d’une réflexion naturelle. Un brin d’UNSANE pour la rugosité sonore, pas mal de CONVERGE pour la brièveté et la harangue, mais aussi un bon coup de polish Core dans ces chœurs collégiaux. 

On en perd son patois lorsque «Gaza » développe sa rythmique presque martiale, mais outre le clin d’œil aux contemporains, c’est sans doute un de vos morceaux les plus aplatissant, avec son faux mid tempo brinquebalant qui nous fait tanguer de gauche en avant, sans nous faire gerber. Vous avez mis le paquet sur le feedback, les riffs acides, et cette utilisation des espaces positifs et du silence est décidemment bien sentie. Encore quelques interventions de back voices viriles, et emballez, c’est pesé.

Ne reste plus à « Miss Understood » qu’à enfoncer le dernier clou dans le cercueil du jeu de mot facile, ce qu’il fait avec une aisance naturelle en maniant le contretemps, la perdition absolue, et le labyrinthe d’idées. Pourtant, ça tourne, ça vire, mais ça finit par trouver une porte de sortie, en forme de trappe Chaotic Hardcore fatale, qui mène…sur une impasse. 

Une impasse vraiment pas rassurante mais dans laquelle on se sent bien. 

Nukem ? Je crois que c’est fait les gars. Et à la rigueur, c’est cool que vous ne veniez pas de NYC ou de St Petersburg. Le Lot, c’est sympa. Parking Lot, lotterie, joli lot, tout ce que vous voulez, vous êtes tout ça à la fois.

Mais surtout, Nukem est un joli majeur local à la suprématie US et Scandinave, tendu par la meilleure bande de Punks qui n’ont peut-être pas de chiens. Mais qui nous rendent chèvre.

 

 

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